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Rivière Chaudière

La rivière Chaudière et son bassin versant

La rivière Chaudière prend naissance à l’extrémité nord du lac Méganic. Quelque part entre ce lac et le pont de Québec, la Chaudière, qui filera sans entrave ses 200 kilomètres à travers un Bassin de 6700 kilomètres carrés, tranche l’axe des plis appalachiens, escortée par de nombreux affluents dont les rivières du Loup et Famine, le bras Saint-Victor et la rivière Beaurivage.

De rapide en rapide, la rivière dévale les pentes des Appalaches avant de rejoindre la Beauce, une vallée que les inondations printanières mettent à la une des journaux presque chaque année. Le débit de la Chaudière connaît en effet des pics très élevés lorsque la moyenne approximative de 100 mètres cube par seconde se hausse à plus de 2 000 mètres cubes par seconde en période de crue. À l’embouchure, dans le secteur de Charny, après avoir franchi une dénivellation abrupte, la rivière gagne tranquillement le lit du fleuve par un corridor soumis aux aléas des marées. La forme des chutes est à l’origine du nom commun à la rivière et à la région.

Le bassin de la Chaudière héberge une population de près de 200 000 âmes et son cheptel, presque autant de têtes de bétail. Sa superficie est dominée à 63% par la forêt; le territoire restant est consacré à une agriculture associée de près aux cultures fourragères. L’élevage des bovins et des porcs génère d’énormes quantités de déjections animales, surtout en aval du bassin où les porcheries et les troupeaux sont florissants. Le secteur industriel regroupe plus de 650 petites et moyennes entreprises dont près de 75 sont susceptibles d’influer significativement sur le milieu aquatique. Une trentaine d’entre elles appartiennent au secteuragroalimentaire; les autres s’intéressent au textile, aux produits, au bois ainsi qu’aux pâtes et papiers.

Environ 40 pour cent des rives de la Chaudière ont été dénaturées par l’urbanisation et par des pratiques agricoles et industrielles. Plus de la moitié des bandes riveraines ont perdu leur aspect primitif, en particulier dans le tronçon médian de la rivière fortement compressé par l’empiéteemnt de l’agriculture. Affectée par les pressions socio-économiques, la qualité de l’eau se détériore dans le bassin de la rivière Chaudière. Le secteur essentiellement forestier entre le lac Mégantic et Saint-Georges procure encore l’usage d’une eau de qualité satisfaisante dans la plupart des cas. Dans le tronçon intemédiaire entre Saint-Georges et Scott, l’eau affiche une qualité bonne ou satisfaisante, également variable dans les rivières affluentes : bonne sur la rivière Famine; douteuse sur le bras Saint-Victor à cause de la contamination bactériologique; carrement mauvaise à la station de la rivière Savoie près de Saint-Elzéar où l’on détecte la présence de phosphore. Dans le cours inférieru de la Chaudière entre Scott et l’embouchure, la dégradation de la qualité de l’eau est constante, passant de satisfaisante à très mauvaise, résultat qu’on explique par la concentration des activités agricoles dans le secteur. Le phosphre et l’azote de la rivière Beaurivage s’additionnent aux rejets urbains non traités de plusieurs minicipalités.

Parc de la Chute-de-la-Chaudière, un bel endroit tranquille. Photo : © GrandQuebec.com

L’indice biologique global (IBG), basé sur la diversité et la tolérance des invertébrés aquatiques, confirme l’intégrité du milieu en amont de la Chaudière; bonne ou excellente, la qualité de cette eau signale une santé relativement robuste. En aval de Saint-Georges, les sources de pollution entraînent une baisse de l’IBG relative à la disparition de quatre groupes d’organismes benthiques sensibles à la pollution. La récupération observée birèvement dans le secteur juste en amont de Beauceville est annulée par la dégradation de l’écosystème attribuable aux pressions agricoles, urbaines et industrielles. Par contre, en aval de Sainte-Hélène-de-Breakeyville, l’intégrité du milieu s’améliore et l’IBG y est excellent. À l’embouchure, un secteur gravement affecté par les eaux usées non traitées de certaines municipalités et par les décharges industrielles, l’intégrité faible du milieu s’exprime par la disparition de sept groupes d’organismes sensibles à la pollution. En résumé, l’intégrité biotique des 183 kilomètres de la rivière Chaudière soumis à ces mesures atteint la cote d’excellence sur 52 kilomètres (28%); apparaît bonne sur 104 kilomètres (57%) moyenne sur 20 kilomètres (11%) et faible sur 7 km (4%).

Quant à l’indice d’intégrité biotique (IIB), basé sur la densité, la biomasse et les anomalies des poissons, le portrati qu’il trace de la santé de la rivière est nettement plus sombre. On a remarqué la disparition des espèces intolérantes à la pollution sur l’ensemble du parcours. L’indice est bon sur 6,5 km (4%), moyen sur 94 km (51%), faible sur 71,5 km (39%) et très faible sur 10,5 km (6%). La longévité des poissons implique que leur piètre santé découle possiblement de condtions physicohimiques actuelles ou antérierues aux études. Quoi qu’il en soit, la détérioration des rives, qui provoque, entre autres, une augmentation de la turbidité de l’eau, compte pour beaucoup dans la diminution de la qualité des habitats occupés par les poissons et les invertébrés aquatiques.

Juaqu’à la fin du XXe siècle, les efforts d’assainissemnt du bassin versant de la rivière Chaudière ont porté d’abord sur les sources ponctuelles de pollution urbaine, industrielle et agricole. Tout en poursuivant dans ce sens, il convient maintenant de s’attaquer de plus pèrs à la pollution diffuse associciée, par exemple, aux activités agricoles. Le problème est complexe car il est lié à une multitude de sources réparties sur l’ensemble du territoire. Des engrais appliqués inadéquatement ou en trop grande quantité entraînent un lessivage de la matière fertilisante vers les cours d’eau. Si l’on considère que le bassin de la rivière Chaudière co,porte environ 3 000 entreprises agricoles, à peu près 100 000 hectares de terres cultivées et plus de 180 000 unités animales, une modification des pratiques d’élevage et de culture paraît s’imposer. Parmi les recours visant la protection de l’environnement figurent la valorisation accrue des engrais de ferme, la réduction des superficies des sols laissés à nu à l’automne, la lutte intégrée aux ravageurs ainsi que la protection des rives contre l’érosion et le piétinement par le bétail. À l’échelle du bassin beauceron, favoriser les liens et la concentration entre les citoyens, les agriculteurs, les gouvernements et les entreprises du milieu serait un pas vers la solution des problèmes que nous avon signalés.

La faune et la flore de la Chaudière

La superficie forestière du bassin versant de la rivière Chaudière couvre 4223 kilomètres carrés dont 65% est dominée par les feuillus. Le volume de bois prélevé annuellement s’élève à environ 650 000 mètres cube et provient principalement des forêts privées.

Le bassin versant de la Chaudière n’a fait l’objet d’aucun inventaire quant à la distribution et à la préservation des espaces d’intérêt écologique tels que les milieux humides et les habitats fauniques, essentiels au maintien d’écosystèmes aquatiques en santé. Les espèces fauniques et floristiques présentes sur le territoire n’on pas davantage été étudiées.Le parc du mont Mégantic qui coiffe la tête du bassin demeure le mieux connu. La base du massif est caractérisée par l’érablière à bouleau jaune, la région médiane par la sapinière à bouleau blanc à plkus de 800 mètres d’altitude. La sapinière à oxalide de montagne profite ici et là des condititions climatiques plus rigoureuses; des sommes intermédiaires se parent de la sapinière à épinette rouge, une association végétale rare au Québec. Le parc compte des espèces remarquables, d’affinité arctiques alpine, telles que la gentiane amarelle et le jonc trifide.

La faune diversifiée, adaptée aux conditions climatiques rigoureuses associées à la montagne, compte une vingtaine d’espèces de mammifères dont l’orignal, le cerf de Virginie, l’ours noir et le lynx roux, rare à une telle latitude. S’y ajoutent plus de 125 espèces d’oiseaux dont le mésangeai du Canada, d’affinité boréale, et la grive de Bicknell, une espèce à répartition limitée.

Les inondations de la Chaudière

Entre 1915 et 1991, 19 crues ont sévi dans le bassin de la Chaudière, dont le débit, à Saint-Lambert, a dépassé 1300 mètres cubes/seconde; environ la moitié se sont produites entre 1971 et 1991. L’augmentation du débit à des valeurs de l’ordre de 1600 mètres cube, qui culminait tous les 20 ans entre 1915 et 1970, survient désormais tous les sept ans. La fréquence et l’ampleur de ces inondations dépendent d’abord des caractéristiques physiques du bassin et des conditions météorologiques annuelles. La pente moyenne de la rivière passe de 3 mètres par kilomètre à l’embouchure, à 0,5 mètres par kilomètre entre Scott et Saint-Georges; elle accuse 2,5 mètres dans le tronçon compris entre Saint-Georges et le lac Mégantic. Les rivières trivutaires montrent en général une pente plus accentuée que la Chaudière et sillonnent des terres moins perméables qui favorisent le ruissellemet. Ces éléments réunis génèrent une évacuation rapide des eaux vers la moyenne Chaudière, un segment plat qui s’évasera pour accommoder la crue. La crue représente 60% de l’écoulement annuel dans la Chaudière; dans les autres rivières du sud de la province, elle n’est que de 35 à 50 %.

En plus d’être déterminées par la topographie et l’hydrographie du bassin, les inondation profitent des pratiques courantes de deévleoppent régional : l’imperméabilisation du sol, le déboisement, le drainage des fossés de route, le drainage agricole et forestier, le reprofilage des cours d’eau, toutes mesures accérérant le ruissellement et l’érosion.

On pourrait réduire les inondations en eau libre par des actions préventives et curatives touchant la protection des bandes riveraines, les zones de sédimentation des cours d’eau, les méthodes d’entretien des fossés et des petits ruisseaux et, surtout, la gestion des débits de crue des eaux du bassin.

(Source : Rivières du Québec, Découverte d’une richesse patrimoniale et naturelle. Par Annie Mercier et Jean-François Hamel. Les éditions de l’Homme, une division du groupe Sogides).

Le populage des marais croit dans les méandres tranquilles des rivières et dans les baies marécageuses. Photographie : GrandQuebec.com



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