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LA BCE A LIVRE OUVERT

AWI se devait de terminer la semaine comme elle l’a commencée sur fond d’Europe.  Après avoir évoqué l’opération pilote baptisée « Euro App’ » qui a pour objectif d’offrir à de jeunes apprentis les mêmes possibilités d’accès à une formation et à un enseignement à dimension européenne qu’aux étudiants poursuivant leur cursus universitaire via le programme Erasmus+, c’est aujourd’hui sur l’institution fédérale indépendante (BCE) chargée de gérer une monnaie unique pour dix-neuf Etats que nous avons choisi de nous arrêter. « A quoi sert la Banque centrale européenne ?» est le titre du livre écrit par Edwin Le Héron, économiste, maître de conférences à l’IEP de Bordeaux et chercheur au GREThA de l’université de Bordeaux. Publié dans la collection « réflexeeurope » à la Documentation française, cet ouvrage au format de poche permet en quelque 200 pages de mieux comprendre les fondements doctrinaux, le rôle et les impacts sur l’économie de cette institution communautaire qui définit et met en œuvre la politique monétaire de la zone euro. D’autant que depuis sa création en 1999, la BCE est une pièce essentielle qui doit, à l’instar de l’Union européenne, engager une opération de reconquête en raison de la dégradation de son image.
La dernière enquête Eurobaromètre de la Commission européenne montre en effet que 30% seulement des Allemands disent avoir confiance dans la BCE, contre 34% en moyenne dans l’ensemble de l’Union européenne.
Si aux Etats-Unis, Janet Yellen, présidente de la Fed, fait la pluie et le beau temps, sur les places financières et auprès des investisseurs, en « pianotant » sur les taux d’intérêt, Mario Draghi, président de la BCE ne fait pas autre chose, bien que l’originalité et le fonctionnement même de la Banque centrale européenne n’ait en réalité rien de comparable. La BCE n’est pas qu’une instance technique chargée exclusivement de mener à bien la politique monétaire de la zone euro. Elle est aussi un instrument neutre de mesure et d’échange qui participe d’un projet politique sur la base d’une monnaie unique sensée être le reflet de la puissance économique d’une région du monde et un outil actif de son développement et de sa cohésion sociale. Mais sa trajectoire parsemée d’embuches lui vaut d’être mal comprise pour ne pas dire mal aimée. Chargée au départ essentiellement de veiller à la stabilité des prix, ses missions sont devenues plus nombreuses mais aussi plus complexes, notamment en raison de la financiarisation systématique de l’économie. Comme le précise l’auteur du livre :  » Si la BCE est une innovation institutionnelle originale, elle demeure très fragile ». De plus, lorsqu’on apprend cette semaine que Berlin refuse pour des raisons tant intérieure qu’européenne de venir en aide à la Deutsche Bank qui s’inscrit dans le registre Lehman Brothers dont la faillite a marqué la crise de 2008, le niveau d’inquiétude du marché monte très sérieusement d’un cran. La Deutsche Bank est en effet l’un des « moteurs » de la finance du vieux continent auquel elle fournit des liquidités via ses activités sur les marchés. Or si ce marché vient à s’arrêter, les pertes seront lourdes pour les autres banques et ne manqueront pas d’entamer la confiance des acteurs. Un resserrement du crédit et une hausse des taux seraient alors inévitables. Ils mettraient la BCE dans une situation inextricable.


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