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Aménagement de Sainte-Foy

L’aménagement d’une ville présuppose la coopération de toute la population

Un groupe d’experts, réunis le 23 février 1960 pour discuter du problème de l’urbanisme à Sainte-Foy devant les membres de la Chambre de Commerce, a fortement insisté sur le rôle que doivent jouer les individus et associations dans l’édification d’une ville qui réponde aux besoins sociaux, économiques et politiques d’une communauté.

Ce groupe, formé de MM James Hodgson, directeur de l’enquête sur le logement à Québec, de M. Jean-Claude Lahaie, urbaniste – conseil et de M. J. Desmeules, géographe, réparera un résumé des délibérations et la Chambre de Ste-Foy remettra ce rapport aux autorités municipales. Me Jacques L’Heureux présidait aux discussions.

La discussion a d’abord été lancée sur les problèmes et l’avenir de Sainte-Foy, mais avant d’en revenir à ce terme, les délibérations ont longuement mis en évidence la nécessité d’une collaboration efficace de tous les organisme et la nécessité de faire parler ceux qui se contentent d’approuver tacitement. De l’avis unanime, les enquêtes et les commissions ne savent à rien sans l’élément essentiel que constitue une population qui veut coopérer. À quelques reprises, l’assemblée a bien essayé de glisser des questions strictement pratiques, mais pour se faire redire bien souvent qu’il n’avait pas de solutions catégoriques et que l’édification d’une cité « vivable » n’était que la résultante d’un effort de collaboration de la part de chaque citoyen et de chaque association.

L’avenir de Sainte-Foy

Invité à entamer les délibérations, M. James Hodgson a d’abord analysé la structure actuelle de la cité et il lui a prédit un avenir très brillant. Sainte-Foy, favorisée par les divers systèmes routiers qui relient Québec et reste de la province, est appelée à jouer un rôle de premier plan dans l’avenir du Québec métropolitain. Les hôtels, motels restaurants et centre d’achats qu’on y trouve actuellement desservent une clientèle régionale et non simplement la population immédiatement environnante.

On dénote aussi à Sainte-Foy une centralisation du commerce de gros, de l’entreposage et d’industrie qui ne répondent pas uniquement à des besoins locaux. « Sainte-Foy va partager le rôle de métropole en servant de prolongement, en créant un centre secondaire de services, tout comme le phénomène s’est produit ailleurs. »

Plus loin au cours de la discussion, au chapitre de l’augmentation de la population. M. Hodgson a déclaré que l’industrie était nécessaire à Sainte-Foy et même, qu’elle y viendrait parce que Québec en est déjà sursaturée, compte tenu de l’étendu de son territoire.

M. Hodgson a aussi insisté sur la nécessité de considérer Sainte-Foy comme une partie intégrée au Québec métropolitain. « Sainte-Foy c’est Québec. Il serait absurde de la considérer autrement. Entre les deux, il y a des limites, mais pas de division. Parce qu’il en est ainsi de toutes le municipalités entourant de Québec, il faudrait penser à un organisme de coordination qui n’enlèverait rien à l’autorité des conseils municipaux mais qui coordonnerait leurs activités. Pour un problème décelé à Québec, il peut arriver que la solution soit hors de Québec. Elle peut être à Sainte-Foy ou ailleurs dans la banlieue. D’où la nécessité d’un tel organisme.

Un travail d’ensemble

En marge des développements prédits par M. Hodgson, M. Jean-Claude Lahaye a essayé de clarifier l’attitude que doit prendre une corporation. Doit-elle freiner ou encourager ce développement. « Pour des raisons d’ordre économique et politique, les corporations sont dans une position difficile. Elles doivent contrôler le développement.

« Sainte-Foy groupe actuellement quelque 27,000 habitants dans un territoire qui en pourrait grouper au moins 150.000. Cette population n’est pas groupée dans une partie de la ville. Au contraire, elle est disséminée dans différents secteurs, ce qui complique l’administration. »

Ste-Foy aurait-elle dû être plus stricte dans le contrôle des développements domiciliaires? Selon M. Lahaye, elle ne le pouvait pas. Ce qu’il faut faire, on ne peut le faire sans une coordination de toutes les volontés. Un plan d’urbanisme pose de vastes problèmes. Une ville doit avoir une école, une église, des services publics. L’urbanisme ne peut ignorer l’église et l’école s’il veut édifier une cité socialement belle et pratique. Mais il doit alors, embauché par un conseil municipal, s’occuper de questions qui relèvent de la Commission .scolaire et de l’archevêché. « C’est là le problème le plus difficile ; il faut stimuler un intérêt tel que la coordination soit possible. Sinon, on construite une ville déséquilibrée, ce qui engendre des déséquilibres sociaux et économiques. »

« Si Sainte-Foy ne répond pas à ce qu’elle devrait être, si on y constate de ces déséquilibres, à qui la faute? À personne en particulier. C’est le devoir de tous de monter un intérêt tel que la coordination devienne possible et efficace. Qu’est-ce qu’on remarque pourtant? Ceux qui sont contre le crient, ceux qui approuvent, se taisent. »

Quant à M. Desmeules, il a surtout envisagé le côte population. Ste-Foy s’est développé à un rythme plus rapide que prévu et il reste encore difficile de mettre des chiffres à l’appui des prochaines prédictions.

Il a aussi allégué que Ste-Foy ne pouvait connaître un développement industriel intense, ce qu’on fortement contestent MM. Hodgson et Lahaie.

L’industrie

Selon M. Lahaie, la zone industrielle projetée dans la vallée, le long du boulevard Charest, est sans contredit la plus propice de toute la région. « Je dirais même qu’il serait très concevable de prévoir un parc industriel en plein milieu du plateau de Ste-Foy, une zone plus contrôlée, une zone d’un standard plus haut. Je ne l’affirme pas pour dénigrer ceux qui n’ont rien fait. Personne n’était en mesure de faire quoi que ce soit jusqu’ici. C’est maintenant que nous avons des outils, des connaissances et qu’il faut s’en servir. Tous les citoyens commencent à croire à l’urbanisme, mais rien ne se fera si tous ne veulent collaborer pour étudier les problèmes. »

« Dans le terrain que l’on aménage actuellement dans la vallée, 5,000 ouvriers environ pourraient travailler. Ceci représente environ 20,000 familles, soit une population de 40 à 50 mille habitants. Dans un plan d’urbanisme, il faut prévoir des maisons pour tout le monde, les vieux, les jeunes, les malades. Un plan d’urbanisme vise à établir un équilibre social et économique. Cet équilibre, il doit être voulu et désiré par tous.

« Avant de créer une commission d’urbanisme, il faut insérer une pensée de planification dans l’esprit de chacun ».

Sainte-Foy fera une étude sur l’uniformisation de son système de taxation

Le conseil de ville de Ste-Foy a accepté, hier soir, par un vote de 5 contre 1, une proposition de l’échevin André Cassista concernant la question de la refont du système de taxation.

L’échevin Paul Rochette, qui s’est dit opposé à tout changement dans la façon de taxer les contribuables de la Cité, a voté à l’encontre de ses cinq collègues sur la proposition de M. Cassista. On se rappelle que, lundi dernier, cette question de la refont du système avait occasionné un débat épique qui, à certains moments, à menacé de reprendre hier soir.

La proposition adoptée, avec un amendement de l’échevin Louis Laroche, prévoit qu’une étude comptable soit faite pour uniformiser le système de taxation dans les limites de la Cité et qu’une consultation soit prise auprès du ministre des Affaires municipales sur les modalité légales qu’un tel changement apporterait. La proposition amendée prévoit également que le conseil demandera au gouvernement provincial la permission de présenter, au cours de la présente session, un bill à cet effet, s’il y a lieu, ledit bill étant sujet à approbation préalable par les contribuables de Sainte-Foy au moyen d’un référendum.

Le problème a été amorcé après étude et discussion des deux procès verbaux des séances précédentes, alors que le maire Noël Carter a demandé aux échevins s’ils étaient prêts à vider la question.

L’échevin Paul Rochette a dit qu’il demeurait sur ses positions. M. André Cassista a alors formulé sa proposition, alléguant que le système de taxation actuel devenait de plus en plus onéreux, qu’il rend difficiles les négociations avec les gouvernements supérieurs et qu’il place les contribuables à différents niveaux de la taxation.

Après avoir discuté longuement cette proposition, les échevins ont pris connaissance d’une opinion que le maire Carter avait obtenu durant la journée sur la façon de procéder à une telle refonte, si elle était possible.

L’échevin J. – Jacques Côté, président du Comité de Finances, a lui aussi fait part d’une opinion experte sur la question. Selon ce que l’assemblée en a déduit, il faudra probablement procéder par bill avant d’être autorisé à aborder la refonte. C’est la raison pour laquelle l’échevin Laroche a demandé un amendement pour soumettre un bill à la présente Législature.

Les esprits, beaucoup plus calmes hier soir que lors de la séance de lundi dernier, ont cependant eu quelque tendance à s’échauffer en certaines occasions. Les sous-entendus foisonnaient de toutes parts et seuls MM. Rochette et Philippe Méthé n’ont pas pris une part très active au débat.

Des précisions ont été demandées à quelques reprises au gérant de la Cité, M. Gérard René, et il a été chargé de procéder à l’établissement d’un nouveau barème de taxation, en employant la même méthode que celle utilisée l’an dernier.

Il a dit que ce travail pourrait être prêt dans un mois et demi.

Autre débat

La séance régulière a été retardée d’une heure et demie par suite de deux débats sur des points délicats des procès-verbaux.

La première occasion a été amenée par l’échevin Lois Laroche, qui a demandé des précisions ru la nature des changements apportés au règlement V-233 à la suite de l’émission d’obligations au montant de $1,598,000.

Il a proposé qu’une résolution soit envoyée à la Commission municipale lui demandant en vertu de quel pouvoir elle avait autorisé un changement de ½ pour cent dans le taux d’intérêt de ces obligations le portant de 5 ½ à 6 pour cent. La proposition a été adoptée.

La deuxième discussion avait trait au service de transport en commun, tel que préconisé par la Compagnie d’Autobus Fournier Ltée. L’Échevin J. – J. Côté, vice-président du comité de Transport, a demandé que la résolution de la dernière séance soit rescindée, parce que la compagnie n’aurait pas respecté l’entente prise avec le comité de Transport, lors de sa dernière séance, de lui soumettre un plan d’ensemble du service urbain qu’elle projetait d’établir à Sainte-Foy.

Des représentations de la salle ont également été faites au conseil pour exiger que la compagnie fasse connaître ce qu’elle avait l’intention d’offrir et surtout pour exiger que les comités soient consultés, de façon générale, avant que des projets ne soient soumis à l’approbation du conseil et que les membres des comités ne les apprennent par la voie des journaux.

Il a finalement été décidé d’atteindre que le délai de trois mois d’essai soit terminé avant de faire des représentations officielles auprès de la compagnie, à ce sujet. Entretemps, le comité de Transport doit se réunir et demander un plan d’ensemble à la Compagnie d’Autobus Fournier.

(Cette nouvelle date du 23 février 1960).

Voir aussi :

  • Arrondissement de SAinte-Foy-Sillery de la ville de Québec
Sainte-Foy dans les années cinquante du XXe siècle. Photo de l’époque, image libre de droit.


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