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Une longue guerre à venir en Afghanistan

La Russie se prépare à une longue guerre en Afghanistan

Alors que la grève générale de Kaboul en est à sa cinquième journée, l’Union soviétique a admis pour la première fois, hier, que ses troupes font face à une situation difficile en Afghanistan et que la guerre sera longue et dure Préparant visiblement l’opinion publique à une nouvelle escalade de leurs efforts de guerre en Afghanistan, les moyens d’information soviétiques ont fait état du soulèvement de Kaboul. qui aurait fait 500 morts, ainsi que de la grève générale, de façon relativement rapide et sans chercher à nier leur importance Il y a actuellement 100,000 soldats soviétiques en Afghanistan et des informations en provenance de Kaboul disent que 30.000 hommes supplémentaires seront acheminés en Afghanistan en avril, en vue d’une grande offensive de printemps.

Dans les événements de Kaboul, la “Pravda” organe officiel du Parti communiste soviétique, voit une nouvelle justification de l’aide “fraternelle » de l’URSS puisque, dit-elle, il est “absolument clair que la piste de la contre-révolution mène hors des frontières de l’Afghanistan ».

Atmosphère tendue entre-temps, Kaboul est devenue relativement plus calme ce matin, mais une atmosphère tendue régnait toujours dans la capitale afghane après cinq jours de violentes manifestations antisoviétiques qui auraient fait, selon des estimations non officielles, cinq cents morts et quelque 1,000 blessés. La circulation a partiellement repris depuis hier matin Quelques administrations gouvernementales et des usines ont repris le travail. Cependant, la plupart des magasins sont demeurés fermés pour la cinquième journée consécutive en signe de protestation contre la présence de troupes soviétiques dans le pays. Ils le resteront probablement encore aujourd’hui.

En dépit de la Loi Martiale, proclamée vendredi, et des appels du gouvernement demandant à la population de reprendre le travail, la majorité des Afghans sont demeurés chez eux. ne sortant dans les rues qu’en cas de nécessité absolue. Des chars soviétiques et des camions avec à leur bord des soldats en armes continuent de patrouiller à travers la ville. Les soldats afghans armés de fusils d’assaut AK-47 de fabrication soviétique ont installé des barrages routiers aux principaux carrefours de la ville. Les hélicoptères d’assaut soviétiques “MI 24″ survolent toujours la ville, au-dessus de laquelle passent régulièrement à basse altitude des « Mig-23 » et des “Soukhoi-7”

Combats

Par contre, des combats se déroulent toujours la nuit aux alentours de Djellalabad, dans l’est du pays, et la ville observe une grève totale de la même façon qu’à Kaboul, a-t-on appris à Peshawar, au Pakistan, d’où affluent la plupart des informations non officielles sur la situation en Afghanistan. Selon ces sources, les transports publics ne fonctionnent plus entre Kaboul et la frontière afghano-pakistanaise. Toujours selon des sources à Peshawar, l’artillerie soviétique à longue portée et des avions décollant d’Union soviétique prennent part à des bombardements de positions rebelles en Afghanistan Selon l’organisation musulmane “Hezbi Islami Afghanistan », les Soviétiques ont bombardé par-dessus le fleuve Amou Daria (qui forme la frontière naturelle entre les deux pays) au cours de violents combats dans le district d’imam Saib, dans la frontière de Koundouz (au nord du pays) au début de la semaine dernière Un village, Koha Daman, a été entièrement rasé au cours de ces combats qui, selon le « Hezbi Islami”, ont fait environ 700 morts.

Les Soviétiques rois et maître

Le gouvernement de M Babrak Karmel s’est littéralement désintégré à la suite du sanglant soulèvement de vendredi, à Kaboul, où, au sixième jour de la grève générale, des difficultés d’approvisionnement commencent à se faire sentir. M. Karmel se serait d’ailleurs réfugié à l’ambassade soviétique où il se trouverait encore.

La proclamation de la loi martiale dans la capitale afghane, a eu pour effet de confier la réalité du pouvoir au commandement militaire soviétique, un général dont le nom n’a jamais été rendu public.

Pour faire face à la dégradation de la situation, les troupes soviétiques et afghanes ont été placées apparemment sous un commandement unifié.

Les Soviétiques peuvent désormais intervenir dans toutes les questions militaires et civiles affectant l’Afghanistan Malgré deux années d’entrainement intensif par des instructeurs soviétiques, l’armée afghane s’est toujours montrée indisciplinée.

Cette modification dans les structures gouvernementales a pour effet juridique d’anéantir la thèse selon laquelle l’armée soviétique demeure en Afghanistan à la requête du gouvernement civil du pays. Le jour de l’insurrection, le gouvernement afghan a virtuellement cessé de fonctionner.

Après la proclamation de la loi martiale, la télévision avait annoncé un important discours de M. Karmel. Or, les téléspectateurs ont dû se contenter d’une allocution vieille d’une semaine sur la politique agricole.

Depuis trois semaines d’ailleurs, M. Karmel n’a pas été vu en public.

Situation tendue

Des escarmouches continuent entre-temps de perturber Kaboul paralysée par une grève des fonctionnaires et des employés de bureau et des commerçants, déclenchée à la suite du soulèvement de vendredi dernier.

Le gouvernement a lancé sans succès de multiples appels pour la reprise du travail et la réouverture des boutiques. Les seuls magasins ouverts sont ceux vendant des denrées périssables.

Des difficultés d’approvisionnement commencent à se faire sentir à Kaboul, où l’on entendait encore ce matin des tirs sporadiques et où les Soviétiques font entrer des troupes fraîches après le déclenchement des désordres vendredi.

Les forces de sécurité afghanes patrouillent dans les rues enneigées, vérifient les identités des passants et perquisitionnent les maisons à la recherche d’armes qui pourraient y être entreposées.

Selon une source occidentale, on ne peut se procurer à Kaboul ni viande ni volaille, et le pain se fait rare car on manque de bois pour faire chauffer les fours.

Il devient également de plus en plus difficile de trouver de la farine, du sucre, du riz et du lait, bien que des boutiques d’alimentation aient été ouvertes sous la pression du gouvernement afghan.

En dépit de la loi martiale, qui interdit les rassemblements de plus de quatre personnes, des milliers de civils afghans, le visage ferme, se sont massés sur les trottoirs dans le centre de la ville sous l’œil vigilant de soldats armés de mitraillettes. Plusieurs véhicules blindés circulaient lentement dans les rues, les mitrailleuses lourdes pointées directement sur les têtes de civils silencieux.

Selon des sources médicales dignes de foi, plus de 300 civils sont morts au cours des six heures de combat vendredi Par contre, on ignorait le nombre de victimes parmi les soldats soviétiques et afghans.

Accusations

Les autorités soviétiques et afghanes ont attribué le soulèvement de Kaboul à des ingérences israéliennes, égyptiennes, pakistanaises, chinoises et américaines.

Kaboul et Moscou ont affirmé que la CIA avait planifié ces « ingérences » grâce à un de ses agents, M. Robert Lee, actuellement détenu dans une prison afghane, et d’autres agents occidentaux.

Voir aussi :

  • Ligne du temps : C’est arrivé en 1980
Un hélicoptère de combat des troupes soviétiques survole Kaboul. Cet hélicoptère est armé de canons et de fusées. La photo a été prise quelques heures après que la loi martiale eut été promulguée dans la capitale. Photo libre de droit.


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