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La guerre entre les États-Unis et l’Espagne

Le développement de la guerre entre les États-Unis et l’Espagne

La flotte espagnole continue du jouer à cache-cache, Elle était dimanche à Curaçao, Antilles danoises, à 75 milles de la côte du Venezuela. Le torpilleur « Terror » est en réparation à la Martinique. Vers 6 heures du soir cette flotte est repartie pour une destination inconnue.

L’escadre de Sampson se dirige vers Haïti, celle de Scheily va à Cuba. Le « Newark » sera prochainement le vaisseau amiral de l’escadre de blocus.

Charles Huntingdon, un jeune Canadien qui faisait partie de l’armée des insurgés à Cuba, a été tué près du Las Villas.

Le projet d’alliance entre lus États-Unis et l’Angleterre ne plaît pas à l’Espagne qui va attirer sur ce sujet l’attention des puissances européennes.

Les journaux espagnols disent qu’une Guerre éclatera le jour où cette alliance sera conclue.

L’Espagne proteste en vain auprès de la France parce que celle-ci a permis au «Harvard » de rester sept jours à la Martinique.

Une crise ministérielle en Espagne : Tous les ministres out donné leur démission. M. Sagasta formera un nouveau cabinet et l’on s’en tiendra à la politique de la guerre à outrance.

La famine commence à se faire sentir à Manille. La viande se| vend là-bas à $1.50 la livre.

L’amiral Dowey à saisi une canonnière espagnole, « El Calao ». L’équipage du celle-ci ne savait pas que lu guerre était déclarée.

Une entrevue avec M. Méline au sujet de l’attitude de la France à l’égard des États-Unis. Les Deux gouvernements sont en bonne intelligence.

Ca sont les Anglais qui sont responsables du retard apporté dans la transmission des dépêches de St-Pierre à Washington.

Le général Macias dit qu’il a été victorieux dans l’engagement avec l’escadre de Sampson à San-Juan. Les dommages faits par les canons américains sont déjà réparés.

Notre ancienne colonie

Sous ce titre, M. de Trémaudan, rédacteur en chef de « L’Étoile de la mer, » rappelle ces intéressants souvenirs :

Ces États-Unis, qui se retournent aujourd’hui contre l’Europe, sait-on assez que nos ancêtres en découvrirent presque tout le territoire? Sait-on assez que les quatre cinquièmes de leur étendue présente fut, par droit d’exploration et de conquête, une colonie française?

Ce fut Coligny qui y envoya la première expédition. Un marin de Dieppe, Ribaud, aborda en 1562, sur les côtes de ce qu’on appelait alors la Floride et qui comprenait, outre l’État actuel de ce nom, les futurs États de la Géorgie, de la Caroline du Sud et de la Caroline du Nord. Les Espagnols l’occupaient. Leur dureté les avait fait détester des indigènes qui accueillirent les Français avec des démonstrations d’amitié. Ribaud élava un fort qu’il appela, du nom de Charles IX le fort Charles et le nom de Caroline donné au pays d’alentour lui est resté.

Notre marin dieppois, quand il retourna, trois ans après, fut attaqué en pleine paix par les Espagnols qui massacrèrent la garnison, les colons et les enfants au-dessus du 16 ans, Lui-même fut pris, décapité, coupé en quatre morceaux et sa barbe fut envoyée un roi d’Espagne.

En 1567, un gentilhomme de Mont de Mursan, de Gourgues, partit pour venger Ribaud. Il massacra les Espagnols à son tour, puis revint.

Ce premier essai de colonisation fut abandonné, mais la langue française avait imposé, à ce qi devait être l’union d’aujourd’hui, un de ces premiers noms.

C’est alors que les Anglais s’installèrent sur lu côte nord – est. Les uns, anglicans, donnèrent à la Virginie le nom de lu « reine vierge » Elisabeth. Les autres furent des émigrés religieux : puritains, quakers, catholiques établis là par Marie Tudor et qui fondèrent le Maryland.

La grande politique coloniale de la France commença avec Richelieu, qui conquit l’Acadie ou Nouvelle-France, et fut poursuivie énergiquement par Colbert, avec des visées plus commerciales encore que politiques. Tout le Canada fut à nous. Nos explorateurs découvrirent les grands lacs et de là Cavelier de la Salle entreprit de descendre le Mississippi. Il traversa ains toute l’épaisseur des États-Unis actuels et arriva au golfe du Mexique, au printemps de 1682. Le delta du Mississippi devint lu Louisiane eu l’honneur de Louis XLV.

On sait que La Salle, plus malheureux encore que Dupleix et que Cartier fut abandonné, non par le roi, mais pur ses propres compagnons Beaulieu, qui commandait la flottille qui l’avait ramené à la Louisiane, mit à la voile sans lui. La Salle dut rechercher son chemin en remontant vers le Canada. Le 19 mars 1687, un de ses hommes le tua d’une balle dans la tête. Ce grand Français fut dépouillé de ses vêtements au milieu des forêts du Nouveau Monde et laissé là « aux loups et aux bêtes sauvages ».

Tout l’immense bassin du Mississippi était à nous. Au sud et à l’Ouest, l’Espagne, notre servante, avait la Floride, le Texas, la Californie. Los colonies anglaises ne constituaient encore qu’une mince bordure sur la côte.

Hélas ! on connaît le revers de cette merveilleuse ascension. Au traité d’Utrecht, nous perdons Terre-Neuve, l’Acadie, le territoire de la baie d’Hudson et l’Angleterre nous oblige à abandonner le rêve de la réunion de l’Espagne à la France. Puis vint lu guerre de Sept ans. Les navires anglais et français se rencontrent en mer. « Sommes-nous en paix où en guerre ? » cri le commandant français. «En paix » répondent les Anglais : puis ils prennent du champ et nous canonnent, Ce fut toute ln déclaration de guerre. En 1763, au traité de Paris, le domaine colonial de la France était perdu tout entier.

En 1783, vint l’heure de la revanche, Les colonies anglaises, exploitées comme une propriété, se souvenant d’ailleurs qu’elles étaient nées pour la plupart de la persécution religieuse et s’étaient groupés autour des autels emportés, se soulevèrent. La France leur préta main forte. Chose curieuse, les colonies révoltées obligèrent ls France à signer d’abord une renonciation formelle à toute reprise des domaines qu’elle avait perdus, et nous faisions, à peu près, la même déclaration que celle contenue dans le quatrième paragraphe de la résolution du congrès américain au sujet de Cuba, ainsi conçu :

Que les États-Unis repoussent par la présente résolution toute disposition ou intention d’exercer une souveraineté, une juridiction ou un contrôle sur la dite Île, et qu’ils affirment leur détermination, lorsque cette pacification sera accomplie, de laisser le gouvernement et le contrôle de l’île à son peuple. »

Au traité de Versailles (1785) l’indépendance des colonies anglaises fut reconnue. Les Anglais rendaient la Floride à l’Espagne et l’Espagne nous rendit en échange de la Louisiane que nous lui avions donnée, pour la compenser de ses pertes, à lu fin de la guerre de Sept ans. C’était notre dernière possession, – très importante car elle barrait l’extension des nouveaux états vers l’ouest et pouvait empêcher la formation du vaste empire d’aujourd’hui. Mais Bonaparte, à court d’argent et peut-être aussi pour nuire encore à l’Angleterre, vendit la Louisiane aux États-Unis, en 1808, pour 80 millions.

Ainsi finit notre ancienne colonie.

Et maintenant les deux tronçons de la race anglo-saxonne, longtemps séparés par le ressentiment de la guerre du siècle dernier, semblent prêts à se rejoindre. Il a deux ans, à l’époque où le président Cleveland formula si nettement la doctrine de Monroe contre l’Angleterre qui était en contestation avec le Venezuela, une partie de la presse espagnole lança naïvement l’idée d’une alliance avec la Grande Bretagne contre les États-Unis.

On oubliait que sir Charles Dilke, quand il inventa le mot de « Greater Britain », déclara qu’il voulait désigner tous les pays de langue anglaise, y compris la République de Washington. Et voilà qu’en effet l’union semble réalisée entre les descendants des pirates qui tiennent les deux rives de l’Atlantique. Ce sera une puissance plus grande que celle de l’antique Espagne et il y a de quoi inquiéter le monde.

Dépenses de la guerre

Le « Evening Journal », de New York, fait remarquer que les États-Unis estiment les dépenses do la guerre à $25,000,000 par mois, soit $300,000,000 par année, Notre confrère croit que pour la moitié où les deux tiers cette somme, l’Espagne aurait consenti à accorder l’indépendance à Cuba. Les deux côtés y auraient gagné !

L’opinion d’une Parisienne

Un journaliste parisien a demandé à Yvette Guilbert son opinion sur lф guerre hispanoaméricaine. On sait que la divette a fuit plusieurs tournées aux États-Unis,

Vous voulez, dit-elle, que je vous fasse part des opinions que j’ai sur le peuple américain ? Ma foi, voilà une question qui me surprend beaucoup, car je n’avais jamais eu le temps, ni l’occasion d’y penser. Cependant, je puis vous dire que selon moi il est incapable de la moindre émotion artistique et que chez lui, tout se traduit par des chiffres. Aussi, soyez persuadé que tous les artistes qui font une tournée par là y vont, non pour se couvrir de gloire, mais pour y faire leur sac.

Et encore, remarquez bien qu’il faut faire, malgré tout, une réclame insensée, car si un artiste de génie allait là-bas sang faire de réclame, il ne serait ni regardé ni écouté. S’ils payent cher ceux qui viennent chez eux, s’ils achètent sans compter tous les tableaux de maîtres que nous possédons, ce n’est absolument que par morgue et fanfaronnade.

Par contre, la conduite du peuple espagnol m’a toujours semblé correcte et digne en tous points de cette race altière qui enfanta le Cid.

Le message de la reine – régente m’a beaucoup intéressée, même émou ; aussi voudrais je voir toutes les femmes françaises, s’associant dans une même et généreuse pensée, envoyer, en hommage, à la malheureuse reine, des gerbes de fleurs aux couleurs françaises el espagnoles.

Je voudrais aussi, puisque ce peuple est encore fervent catholique, qu’on chantât un «  Te Deum ». à Notre-Dame et que, dans toutes los églises de France, s’élevassent des prières pour la gloire des armées espagnoles.

Les Rough Riders à San Juan, par Frederic Remington. Image libre de droit.


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