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Un voyage imaginaire en 1953

Dorval – Vancouver et retour en aérobus de grande ligne

Vous n’avez jamais voyagé en avion ? Trop peur ? Lisez alors ce qui suit, et vous, verrez que ce n’est pas malin! Pour bien vous plonger dans l’atmosphère, nous allons faire ensemble un voyage imaginaire, à bord d’un superbe quadrimoteur. Disons que nous partons de Dorval pour nous rendre à Vancouver, Avec escales à Toronto et Winnipeg. ne fois les bagages vérifiés et en présence de l’aérobus au sol, le profane que vous êtes ressent une impression assez vive, mais Tout disparaît bientôt dans l’émerveillement de ce va-et-vient qui caractérise une aérogare moderne.

Tranquille, l’oiseau métallique que vous contemplez de près vous paraît beaucoup plus considérable que vous ne l’aviez imaginé. L’immense équipage luit et brille au soleil comme le jouet d’un moderne Gargantua, et votre étonnement grandit encore lorsqu’on vous glisse à l’oreille que sa réserve de carburant est assez grande pour lui permettre de voler pendant trois mille milles, d’une seule traite !

Prenons place à bord

De voir monter les gens à bord, avec la plus grande nonchalance du monde, vous rassure, et, comme les autres, vous escaladez l’embarcadère pour pénétrer dans le vaisseau aérien. Une hôtesse de l’air, gracieuse jeune fille parfaitement stylée, vous accueille avec bienveillance et empressement. Choisissons nos places vers l’arrière de la cabine, de préférence, où bruits et vibrations seront moins ressentis, et d’où la vue, plus loin des ailes, se trouvera mieux dégagée.

L’intérieur de l’avion est une merveille de travail achevé, en fonction du confort et de la commodité des voyageurs comme de l’équipage. Les banquettes ne sont rien moins que de moelleux et attrayants fauteuils. Près de la porte conduisant à l’arrière de la nef, se trouve la coquerie, ou cuisinette du bord. dans laquelle sont entassés tous les repas préalablement apprêtés.

Prélude du départ

Le vrombissement du premier moteur que l’on met en marche, la « toux » et la fumée qui s’en dégagent, tout ça vous surprend quelque peu, mais vous êtes tôt rassuré, la même chose se répétant successivement avec les autres moteurs.

À ce stade, vous remarquez que la portière d’entrée se ferme hermétiquement. le jeu compliqué d’un système de loquets et verrous. À l’extérieur, tout ce qui entourait jusque-là l’aérobus’ s’éloigne pour laisser la voie 1ibre. Ainsi disparaissent le camion-citerne pour l’essence, l’appareil ambulant de climatisation des avions au sol, les voitures de bagages et de la poste, les générateurs ambulants, les chargeuses mécaniques et le reste.

L’hôtesse de l’air vient vous rappeler que le moment est venu d’ajuster la ceinture du fauteuil et de cesser de fumer en éteignant pipe, cigarette ou cigare; ceci au départ et à l’arrivée seulement. Pendant ce temps, le pilote active les moteurs, un après l’autre, histoire de les « emballer », selon le terme du métier, et de vérifier minutieusement tous les instruments du tableau de bord, car le départ n’aura lieu qu’à la condition que tout tourne parfaitement « rond ».

Et voilà qu’une recrudescence de vrombissement atteint le paroxysme. Cette fois, c’est vraiment le départ. Si vous avez l’œil un tant soit peu averti, vous supputez qu’on roule à 50, montant graduellement et rapidement à 70… 90… 100, 120 milles à l’heure. Soudain, le voisinage immédiat, à l’extérieur, commence à baisser, puis il disparaît complètement. Enfin, toute secousse se subtilise et la sensation de flottement indique que l’avion a décolle de la piste.

En plein ciel

À compter de cet instant, vous avez franchi le monde de la stagnation pour entrer dans celui de la vitesse. L’aéroport a disparu de l’horizon à votre insu. Au loin, et avec l’altitude, vous distinguez quelques routes, sillonnées d’automobiles aux proportions infinitésimales.

Maintenant, on commence pour de bon, à « dévorer » les grands espaces. Pour la première fois, vous contemplez la conformation géologique du haut des airs, et toutes vos perspectives s’en trouvent changées. Tout ce qui reste de discernable paraît incroyablement réduit; par exemple, les petits patelins et les champs, dont chacun apparait comme autant de cases d’un gigantesque et lointain échiquier.

À l’intérieur de l’avion, le voyage s’organise, en ce sens qu’on feuillette un magazine, qu’on jase avec son voisin, prenant un café, à l’occasion. Mais on ne « fume » pas longtemps, ainsi que disaient les vieux. Incrédule, on vous apprend qu’on va bientôt faire escale à Toronto… Mais il semble qu’on venait à peine de partir! L’atterrissage vous procure, à l’inverse, les sensations éprouvées au départ, et vous vous sentez curieusement étonné de vous retrouver au ras du sol. Puis, poursuivant l’enchantement, on repartira dans les mêmes conditions pour Winnipeg et, enfin, Vancouver, en comptant en heures, et non pas en jours, comme on faisait encore il n’y a pas si longtemps!

Et le retour n’est pas plus « sorcier » que l’aller. Vous avez maintenant votre baptême de l’air, dont vous êtes très fier, tout en vous demandant pourquoi vous avez entretenu si longtemps cette méfiance et fausse crainte qui vous a privé de tant de joies.

Et la sécurité?

Songez, en outre, que tout le courrier aérien qui vous a été destiné vous est toujours (ou presque) parvenu sans anicroches. Et ces pilotes, ces hôtesses de l’air qui vivent entre ciel et terre comme dans leur élément naturel, pendant 15, 20 ou 25 ans sans incidents sérieux? Et enfin, ces centaines de milliers de voyageurs qui volent des milliards de milles, chaque année, en toute sécurité ? Non. décidément, le voyage aérien est entré dans nos moeurs et c’est un anachronisme que de se demander si l’on doit y avoir recours en 1953.

Passez une journée à Dorval et vous serez de notre dire.

Hôtesses de l’air en mai 1953. Source de la photo : Air Canada. Image libre de droit.


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