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Royaume du Canada ou Puissance ?

Discussion sur la fondation de la Confédération canadienne. Royaume ou Puissance ?

La chambre des Lords du gouvernement britannique approuve, le 26 février 1867, le projet de loi établissant la Confédération canadienne. La Chambre des Communes commence à étudier le projet immédiatement après. Ce dernier ne soulève que peu d’intérêt et les débats sont très courts. Le 8 mars, les députés britanniques approuvent, en troisième lecture, le British North America Act. Les délégués des quatre colonies sont indignés de la façon dont la Chambre des Communes a étudié, si l’on peut dire, le texte du projet de loi. « L’Unions, écria John A. Macdonald, a té traitée comme s’il s’agissait d’une association de deux ou trois paroisses. » Un délégué de la Nouvelle-Écosse dénonce l’attitude des députés britanniques :

« Un greffier bredouilla non même sur les clauses, mais sur leur nombre et, comme s’il s’agissait d’une méthode encore trop lente d’expédier une mesure désagréable et ennuyeuse qui ne mettait en jeu la position électorale de quiconque et qui, par conséquent, n’intéressait personne, il avait trouve moyen de lire à la fois toute une série de numéros disant, par exemple : Il est proposé que les clauses 73, 74, 75 soient adoptées, – et elles l’étaient en effet, sans que personne ne s’inquiétât de leur contenu. La Chambre s’anima et se rem0lit davantage quand survint un projet de loi concernant une taxe sur les chiens – vous comprenez que des gentilshommes campagnards, probablement incapables de pointer la Nouvelle-Écosse sur une carte, mais possédant des meutes de chiens de chasse, soient plus intéressés par cette taxe que par les tarifs canadiens. J’avoue qu’une telle indifférence m’a plus humilié qu’une opposition réelle. »

Le 29 mars 1867, la reine Victoria accorde la sanction royale au British North America Act.

Royaume ou puissance

Les quatre considérants qui précèdent les articles de la loi délimitent l’ampleur et les raisons de la Confédération : « Considérant que les provinces du Canada, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick ont exprimé le désir de contracter une union fédérale pour ne former qu’une seule et même Puissance (Dominion) sous la couronne du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et de l’Irlande, avec une constitution reposant sur les mêmes principes que celle du Royaume-Uni; considérant de plus qu’une telle union aurait l’effet de développer la prospérité des provinces et de favoriser les intérêts de l’Empire britannique; considérant de plus qu’il est opportun, concurremment avec l’établissement de l’union par autorité du Parlement, non seulement de décréter la constitution du pouvoir législatif de la Puissance, mais aussi de définir la nature de son gouvernement exécutif; considérant de plus qu’il est nécessaire de pourvoir à l’administration éventuelle d’autres parties de l’Amérique britannique du Nord dans l’Union… »

Le choix du mot « puissance » ou « Dominion » dans le premier considérant avait posé quelques problèmes. Les délégués cherchaient, au cours de leurs délibérations, un mot pour s’accoler à celui de Canada. Ils voulaient éviter le mot « royaume » pour ne pas froisser les États-Unis. Selon Leonard P. D. Tilley, c’est son père Leonard qui, alors qu’il lisait la Bible, aurait trouvé le nom exact. Une phrase du livre des Psaumes (chapitre 72, verset 8) le frappa : He shall have dominion also from sea to sea. Dominabitur a mare usque ad mare. Il dominera d’une mer à l’autre. Alors, non seulement le Canada venait de se trouver un titre mais aussi une devise! Le mot Dominion of Canada est accepté. Un nouveau problème surgit alors puisqu’il faut trouver l’équivalent français de ce terme anglais. Cartier, à qui on a fait appel, suggère Puissance. « Je ne suis pas un traducteur, moi, je suis un homme d’État, et le mot « Puissance » me paraît meilleur qu’un autre. Il a plus d’ampleur que celui de Dominion et c’est ce qu’il nous faut. Que les Anglais se contentent du mot Dominion pour désigner la Confédération, c’est leur affaire; nous prenons, nous, le mot Puissance. La différence est tout à notre avantage. Cela sonne mieux en français qu’en anglais ce n’est pas à nous à le regretter. C’est une supériorité comme une autre, et ce n’est pas la seule que nous aurons dans le nouvel ordre de choses. C’est de bon augure, et lorsque nous dirons en parlant de notre Puissance, on en sera plus frappé que lorsque les Anglais diront « Dominion : Puissance premier Dominion. »

Rivière d’Outaouais en face du Parlement canadien. Photo de GrandQuebec.com.


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