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Parcs industriels à Québec après la guerre

Parcs industriels et technologiques pour la relance industrielle de la région de Québec

(Tiré de l’ouvrage Région de la Capitale nationale au cœur de l’héritage français en Amérique, 1940-2008).

Le défi d’élargissement de la base industrielle de la région de Québec prend plus d’acuité à la fin de la Deuxième guerre mondiale, lors de la conversion des vastes installations des Arsenaux fédéraux, en 1947, par le Commissariat de l’industrie de la ville de Québec sous la direction d’Armand Viau. L’intervention municipale s’inscrit dans une stratégie de lutte au chômage par le développement industriel, réalisée à compter de 1945 par le commissaire Viau sous la responsabilité d’un comité d’industrie et fondée sur une gestion active de 8 zones Industrielles, dédiées à la localisation des nouvelles industries. Jusqu’alors, l’aide à l’industrie se limitait à des exemptions à moyen terme de taxes foncières et l’implantation des services municipaux de base, cela pour des entreprises localisées à l’intérieur du tissu urbain résidentiel et institutionnel. Le commissaire utilise la publicité et la promotion directe auprès des industries régionales, canadiennes et étrangères pour les attirer dans les zones industrielles désignées, en leur vendant les terrains et bâtisses, en les informant sur les conditions et avantages de se localiser à Québec et en intervenant fréquemment auprès des instances gouvernementales et des représentants politiques (par exemple, le ministre et député fédéral Louis St-Laurent). Il cherche alors à leur obtenir des matières premières (métal, caoutchouc) encore sous le contrôle des organismes de contrôle des approvisionnements de guerre, des permis d’exportation des produits finis ou d’importation des machines industrielles nécessaires à la production, des prêts de la Banque industrielle du Canada et finalement des voies ferrées, des services d’express ou postaux. Le commissaire concentre ces activités dans les zones industrielles, d’abord, en 1945, dans celle de la Pointe-aux-Lièvres (zone 8), où il contribue à créer 122 emplois sur un total de 331 à l’échelle de toutes les zones.

Avec l’acquisition pour 500 000$ des 20 bâtiments des usines de Saint-Malo d’une valeur de quelques 20 millions $, la zone 5 devient, à compter de 1947, le « Centre industriel de Saint-Malo » par la vente de bâtiments et de terrains à plusieurs grandes entreprises et à de nombreuses plus petites, à un prix total d’environ 1,85 million, un surplus considérable (1,35 million) pour la ville réinvesti dans les services et le financement industriel.

Le commissaire Viau procède, en 1947, à l’allocation des locaux en fonction des demandes et des besoins des industriels, une opération ratifiée ensuite dans des contrats de vente, conditionnels à la création d’un certain nombre d’emplois réservés prioritairement aux résidents de Québec et au maintien des activités industrielles pour au moins cinq ans. Les prix de vente, déjà très avantageux pour les entreprises, servent aussi de base pendant la même période à l’évaluation municipale, équivalant ainsi à une forte exemption de taxe.

Le groupe comprend de nouvelles entreprises, certaines très importantes en main-d’œuvre (B. Hude et Grothé, Canadian General Electric, Goodyear et J.-Ulysse Ste-Marie), plusieurs en activités exportatrices à l’échelle du marché canadien ou même international et en spécialisations industrielles nouvelles par la technologie ou le design moderne. Même si la majorité des entreprises répondent à la vocation industrielle du Centre, quelques-unes se consacrent à la distribution de produits de consommation ou à des activités de construction, d’autres assurent des services aux autres entreprises du Centre (chauffage et vapeur, construction ou boîtes d’emballage). Il faut ajouter de nouveaux établissements construits sur des terrains à proximité du Centre, soit l’imprimerie du Chronicle Telegraph, l’International Harvester, la Northern Electric et l’entreprise britannique de tissus de laine Pik Mills Ltd. Ce blitz industriel très organisé parvient à mettre en valeur la plupart des espaces industriels de la ville et crée l’équivalent en emplois d’une entreprise majeur de la taille de l’Anglo, mais ne parvient à compenser qu’une faible partie des pertes de la fin de l’industrie de guerre.

Si le principe de réserver des portions de territoire à Des Fins Industrielles avait également été reconnu en 1945, par la désignation de zones industrielles sur la base de la présence d’industries et des infrastructures de transport ferroviaires ou portuaires, le développement des banlieues résidentielles dans les anciennes paroisses rurales environnant Québec ouvre la voie à une utilisation plus systématique de portions de leur espace non développé à des fins industrielles et commerciales. À compter des années 1960, l’organisation d’une infrastructure d’accueil pour des industries nouvelles doit sortir du territoire de la ville de Québec le long du couloir des infrastructures ferroviaires, routières et autoroutières, d’abord vers l’ouest entre la face nord du promontoire et les pieds des Laurentides sur les territoires des municipalités de Vanier, Duberger, Les Saules, Sainte-Foy et L’Ancienne-Lorette, ensuite vers l’est à Beauport, près de la route 138 à Giffard, Villeneuve et Montmorency, le long de l’autoroute 40 et sur les battures de Beauport et finalement sur la rive sud à proximité de l’autoroute 20 de Saint-Rédempteur, par Saint-Romuald et Saint-David jusqu’à Lauzon.

(Chapitre – Québec en transition vers une économie de service. Histoire de Québec et de sa région, tome III, 1940-2008. Par Marc Vallières, Yvon Desloges, Fernand Harvey, Andrée Héroux, Réginald Auger, Sophie-Laurence Lamontagne, avec la collaboration de André Charbonneau).

Une installation artistique de la Côte-Dinan dans la Basse-Ville de Québec. Photo – GrandQuebec.com.


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