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Secours directs et escroquerie

Une famille émargeant aux secours directs gagnait déjà $200 par mois

Les enquêteurs découvrent aussi parmi les secours : une femme ayant $3,600 en banque, une veuve pensionnée, un gras contrebandier.

Même une tenancière de lupanar !

Nos sociétés de secours font une admirable travail, nous ne pourrons jamais trop le dire, et si elles sont aux prises avec l’escroquerie, il ne s’agit là que d’un état de choses qui se répétera aussi longtemps qu’il y aura des hommes sur terre !

Et M. Chevalier, à l’appui de ses réflexions, nous cite des « cas ». Nous les livrons à nos lecteurs sans changer un fait, sans les exagérer d’un iota.

À la demande expresse du surintendant de l’assistance municipale, nous ne révélerons aucun nom, sauf les initiales parfois. La raison est que des procédures sero9nt bientôt prises contre ces gens et conséquemment le secret doit être, pour le moment, gardé.

Un pauvre chômeur qui ne travaille que 24 jours par mois !

M. G.M., est un chômeur d’un nouveau type : il travaille. Et ses huit heures tous les jours, de chaque Mois, sauf, bien entendu, les dimanches.

Employé comme journalier par la Montréal Tramway depuis le 1er août, monsieur M. gagne 35 sous de l’heure. L’ouvrage est facile et ne manque pas. Seulement M. par on ne sait que truc, a fait croire qu’il était dans le besoin et qu’il devait être secouru par l‘Emergency Unemployed Relief Committee. Ce Committee a donc apporté chaque semaine du pain, du beurre, des oeufs, de la viande à ce pauvre G.M. et comme ça jusqu’à ces derniers temps.

Malheureusement, l’individu a signé la nouvelle carte d’enregistrement, croyant qu’elle n’avait rien de sérieux. Hélas ! Le truc est éventée et M. à même les $67.60 qu’il a gagnés chaque mois depuis août, devra remettre ce qui’il a volé. Des procédures sont en instance.

Une dame riche qui jouait bien la comédie

Elle la jouait fort bien, en effet. Comment ? Elle se disait veuve – elle l’était : malheureuse, elle pouvait l’être aussi : pauvre – elle ne l’était pas !

Les enquêteurs viennent de découvrir à son nom dans une banque d’épargne locale le joli magot de $3,600. Inutile d’ajouter que la veuve ne recevra plus de secours. On ne sévira pas contre elle. Quelle chance !

Et on dit qu’il n’y a pas d’ouvrage !

C’est un fait que l’ouvrage est rare mais dans le cas qui nous intéresse ici on peut en douter. La famille reçoit depuis un mois ou deux des bons de la Saint-Vincent de Paul. Un jour, toutefois, on a eu des doutes. On a mis le nez dans les affaires de cette brave famille et voici ce qu’on a découvert : l’aîné, 15 ans, travaille et gagne $15.00 par semaine. Un deuxième enfant, une fille, gagne $6.00 dans une parfumerie et la cadette est sténographe chez un avocat au même salaire que sa soeur. Ici, comme on le pense bien, on ne verra plus de coupons de secours…

De l’audace, toujours de l’audace

M. Thi… rue Saint-Dom… tient un magasinet et un autre établissement qui sert des liqueurs habituellement peu douces. Thi… se plaint ! Il est pauvre et il joue si bien son jeu qu’on lui donne des « bons ». Savez-vous ce qu’il en faisait? Non! Mieux que ça. Il les trafiquait pour du whiskey de contrebande.

On va chercher des « bons » en automobile

Mme Viv… possède entre autres choses une propriété, un automobile Dodge, un dépôt en banque. Des gens trop avertis se sont rendu compte qu’elle tenait une maison de désordre. Ce dernier fait est du ressort de la police, mais les enquêteurs de la Saint-Vincent de Paul, pour eux, viennent de mettre son nom sur la liste noire et les « bons » de secours qu’elle a obtenus avec une impudeur sans nom lui seront refusés désormais. Des procédures seront probablement prises dans ce cas.

Trop pauvre avec une pension de $20

C’est du moins ce que pensait Dame veuve S.-H… Elle reçoit tous les mois une pension de $20, mais il paraît que cette somme n’est pas suffisante. Elle n’a pas d’enfants pourtant. Qu’importe, elle a réussi par le mensonge à obtenir des « bons » de secours. L’investigation a porté fruit et désormais elle devra se « priver » car il a des plus pauvres qu’elle.

Et enfin pour terminer cette peu édifiante nomenclature voici une famille qui, tout compte fait, recevait, mari et enfants compris, en salaire, chaque mois, près de $200.

Plusieurs condamnations récentes

Les autorités ne se contentent pas seulement de démasquer les faux pauvres : ils sot traduits en justice. Voici les plus récentes condamnations : Antonio de Pietro, temps en prison ; Antonio Pathè, 2 mois ; Nicolas Komisaruch, 2 mois ; Antonio Italiano, 2 mois ; M. Schawecuk, 8 mois ; A. Deloro, 7 jours ; John Pony, 2 mois travaux forcés ; M. Sharley, 4 mois travaux forcés et K. Pignolo qui a été forcé de rembourser $30.72 obtenu du Relief Committee.

***

M. A. Chevalier s’arrête ici. Nous en savons assez en effet pour être convaincus que la nouvelle méthode d’enregistrement porte des fruits surprenants. Quand commence la coopération entre les employeurs des banques et autres institutions avec les enquêteurs, la découverte des faux pauvres sera plus facile encore. D’ailleurs, on est partout bien disposé à aider les autorités.

Sur cette note d’espoir nous laissons notre interlocuteur qui, pour l’indigent, est certainement le plus généreux des amis mais qui, pour les filous, n’aura jamais la moindre faiblesse. La charité est une chose admirable mais la prudence l’est tout autant.

(Cette nouvelle n’est pas d’hier, sinon d’avant-hier… Le texte a été publié le 17 décembre 1932).

Chantier de construction. Photo de Grandquebec.com.


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