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Entre le médecin et l’effort

La santé des Québécois : Entre le médecin et l’effort

Malgré les pistes de ski de fond, de moto-neige, qui se multiplient comme des pissenlits au printemps, malgré les plateaux d’éducation Physique, les arenas, les centres de ski alpin, les courts de tennis, on ne peut dire encore que le Québécois de 35 ans a atteint la condition physique, l’endurance, la vigueur musculaire de ce bon grand-père Suédois dont Participation disait, il y a quelques années, qu’il était en meilleure santé que le Québécois moyen.

La situation n’est malheureusement pas aussi encourageante qu’on veut bien le laisser croire dans certains milieux.

A cel effet, Statistique Canada révélait l’an dernier qu’a peine 2 pour cent des Canadiens pratiquaient une fois la semaine une activité physique. Mais des dirigeants de l’Association des professionnels de l’activité physique (APAQ) estiment a l’heure actuelle que ce pourcentage est moindre au Québec et qu’a cet égard, il est important de distinguer les occasionnels de ceux qui s’adonnent à l’exercice régulièrement.

Car le « retour aux sources » que recherchent de plus en plus les Québécois a aussi frappe la chose sportive, l’activité physique. Depuis les trois dernières années, jamais n’a-t-on vendu autant de survêtements de jogger, d’équipements de ski de fond, de vélos tout usage. Comme si les Québécois avaient soudainement découvert la potion magique.

Mais une enquête-éclair menée auprès des directeurs de centres de ski de randonnée indique que 50 pour cent de la clientele de week-end varie d’une semaine a l’autre et qu’il n’est « pas rare de voir des pères de famille s’amener avec leurs enfants
une fois par mois, tous les mois d’hiver… » Une espèce de sortie dominicale qui, selon les dires des responsables, se termine la plupart du temps a la cafétéria pour les enfants et au bar du chalet pour les parents.

Avec le résultat que bien de ces sportifs de week-end tous bien intentionnés (la plupart se disant en meilleure condition physique que leur voisin) trouvent extrêmement, violent la pratique de ce sport, le délaissent graduellement (en encourageant leurs enfants à poursuivre) quand ils ne sont pas eux-mêmes victimes d’un accident.

« L’an prochain, explique le directeur du centre, je crois que je vais me procurer un appareil de réanimation cardiaque.

Ça coûte évidemment moins cher que de payer des animateurs pour guider et doser l’effort des skieurs. « Nous en sommes là, estime Jean-Louis Foisy, vice-président de l’APAQ Le Québécois moyen est tiraille entre le conseil du médecin (quand il le donne) de pratiquer une activité physique et son aversion pour une habitude qu’il n’a jamais pu prendre. Il s’engage sur la piste, est brusque par des plus jeunes qui le pressent, accéléré sa course, se fatigue et ne trouve alors plus rien de satisfaisant, de plaisant dans la pratique de cette activité. »

Il devient donc évident selon les médecins et les éducateurs physiques que le Québécois manque d’information. qu’il n’est pas en mesure de juger de sa propre condition, mais que possédé par les campagnes publicitaires (Participation), quelque peu effrayé par un médecin vigilant, il se lance à « corps perdu » dans une activité sans savoir très exactement si elle lui convient.

À ce niveau, bien que l’on considère comme encourageant ce “retour à une meilleure forme physique, a de nouvelles, habitudes de vie », les spécialistes sont unanimes à prétendra qu’il est presque impossible de modifier les habitudes des Québécois. Bien sur. certains comprendront l’urgence de retrouver une meilleure santé par l’activité physique et s’imposeront de nouvelles approches à la pratique sportive. Mais l’ensemble des adultes sédentaires, s’ils encouragent de tel les activités pour leurs proches, pour leurs enfants, éviteront de s’engager dans un programme rigoureux ou de persévérer dans celui-ci.

Voilà pourquoi, on ne s’étonne guère chez les dirigeants des clubs Epic et Aerohique de constater que les clients les plus assidus aux divers programmes offerts sont précisément ceux qui souffrent de maladies coronariennes.

(Cet article a paru dans le journal La Presse, le 7 juin 1976).

“Le plus pauvre n’échangerait pas sa santé pour de l’argent, mais le plus riche donnerait tout son argent pour la santé.” (Charles Caleb Colton). Photo de GrandQuebec.com.


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