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Épidémie alarmante de la grippe espagnole

Épidémie alarmante de la grippe espagnole un peu partout au Canada

Il ne faut pas que notre population s’alarme outre mesure de la maladie épidémique qui sévit actuellement dans toute l’étendue du Canada et des États-Unis, après s’être développée tout d’abord dans les milieux européens.

Si l’on compare le nombre de personnes qui en Sont malades au nombre de celles qui en meurent, nous trouvons que la proportion de celles-ci est presque insignifiante. De l’aveu de tous ceux qui s’occupent actuellement de conjurer le fléau, le mal dont on souffre, dans les neuf-dixième des cas, est d’un caractère plutôt bénin. Et il suffit d’une prudence ordinaire pour en sortir indemne. Qu’on se garde donc bien de se livrer à des inquiétudes folles, à un découragement que rien ne justifie et qui ne peut servir qu’à diminuer notre pouvoir de résistance, au cas où la maladie mystérieuse nous atteindrait.

Nous voyons que les autorités municipales, de concert avec le bureau d’hygiène local, viennent d’édicter certaines mesures propres à enrayer l’épidémie et à protéger ceux qu’elle a jusqu’à présent épargnés. Qu’on s’y soumette de bon gré. Mais que chacun de nous aille plus loin encore, en observant le mieux possible les règles de l’hygiène et en ne négligeant pas de faire soigner la maladie à son origine.

Autant la peur est injustifiable, dans les circonstances, autant la prudence est recommendable.

N’oublions pas, surtout, que, dans un temps comme celui que nous traversons, il ne faut pas trop se fier à soi-même. Il s’agit d’une maladie nouvelle que le premier venu n’est pas en état de traiter et dont, souvent, on ne peut triompher par les moyens ordinaires. Qu’on se rappelle bien, surtout, que les complications de la « grippe espagnole » sont beaucoup plus à redouter que la maladie elle-même.

Il va sans dire que chacun de nous veillera, autant que possible, sur sa santé, en évitant les refroidissements, en fuyant les réunions où la contamination peut se faire facilement, et en faisant ample provision de bon air et de soleil.

Les autorités sanitaires ont bien fait de décider que les militaires ne seront plus en contact avec les civils. C’est chez ceux-là surtout que le mal sévit. Il n’est que juste, pour le reste de la population, qu’on les séquestre autant que le bon sens et la protection du public le commandent. En un mot, que les autorités locales soient fortement secondées par les particuliers, et tout ira pour le mieux. Nous avons confiance que Dieu fera le reste à notre avantage.

Dans la capitale canadienne

Ottawa, 8.—On évalue à 4,500, aujourd’hui, le nombre des personnes atteintes de l’influenza dans la capitale. Le retour du beau temps paraît devoir exercer une puissante influence pour arrêter les progrès de la maladie. Les décès ont été moins nombreux durant les dernières 24 heures que durant les deux jours précédents.

À Saint-Jean

Saint-Jean. Hier aussi, Mlle Lucienne Comeau succombait à la maladie, après quelques semaines de maladie. Elle est âgée de 22 ans et fille de M. Arthur Comeau, agent de douane à Saint-Jean. Ses funérailles ont lieu à Saint-Jean.

Nos autorités civiles ont demandé au public d’éviter tous rassemblements ou assemblées publiques de nature à occasionner la propagation de la grippe. Les ravages ne sont pas encore perceptibles, et quoique les cas d’attaques soient assez nombreux, les résultats ne sont pas encore déconcertants. Nos autorités religieuses ont annoncé, qu’il n’y aurait plus d’autres offices religieux que la basse messe le matin et cela jusqu’à nouvel ordre. Ainsi il n’y avait pas de grand’messe dimanche, pas de vêpres et pas de salut au Saint-Sacrement. Ces réunions publiques sont évitées afin d’empêcher les refroidissements à la sortie de l’église. L’on conseille de rester à domicile et de faire le moins de visite possible.

Trois-Rivières

Trois-Rivières. La grippe espagnole n’a pas augmenté d’intensité à Trois-Rivières, depuis lundi ; cependant, après informations prises ce matin au bureau de santé, on nous dit que plusieurs autres cas se sont déclarés, mais ne présentent pas de gravité. M. le Dr Leduc nous assure que, jusqu’ici, il n’est mort que trois personnes de la grippe espagnole. Les autres cas, à peu près 200, quand ils sont pris à point, ne sont pas dangereux. Nos médecins et gardes-malades se multiplient. Un hôpital a été ouvert, ce matin, à l’école Saint-Philippe, dans ce quartier, pour y soigner les malades, sous la direction des Soeurs de la Providence.

Chez les Dames Ursulines, il n’y aucun cas ; on garde les pensionnaires à l’institution ; les externes n’ont pas le droit d’entrer et il n’y a pas de parloir. Les autres écoles, collèges, académies sont fermés, ainsi que les théâtres de vues animées, salles de pool, restaurants, etc., etc.

Tous les curés de nos paroisses ont donné, aux messes, de sages avis à leurs paroissiens, afin de se prémunir contre le progrès de l’épidémie. M. l’abbé Tousignant, vicaire à l’évêché, qui s’était prodigué auprès des malades, est souffrant à l’hôpital. Il a été recommandé aux prières. Ce matin, on nous informe de l’évêché que son état s’est amélioré et qu’il va mieux.

À Saint-Hyacinthe

Saint-Hyacinthe. Comme mesure de précaution contre la grippe, les autorités du séminaire de cette ville ont, ce matin, fermé les portes de leur maison à tous les élèves externes ou demi-pensionnaires, leur disant que cet état de choses durerait probablement quinze jours ou trois semaines.

Cependant ceux de ces externes ou demi-pensionnaires qui voudront entrer comme pensionnaires seront reçus ; mais, ils doivent se décider avant six heures, cet après-midi.

Napierville

Napierville. La grippe espagnole vient de jeter le deuil bien près de Napierville, en enlevant un père de famille, à l’âge de 24 ans. M. Athur Côté, autrefois de Napierville, maintenant de Saint-Jacques-le-Mineur. Il n’a été que trois jours malade. Sa femme et trois de ses enfants sont dangereusement malades, nous dit-on. Dans Napiervllle, nous en comptons quatre cas graves entre les mains du médecin.

Chez M. Napoléon Fortin, de Saint- Cyprien, deux; un chez M. Napoléon Grégoire, de Napierville, un jeune homme d’une vingtaine d’années, M. Catudal; un chez M. Édouard Mailloux, de Saint-Cyprien, le fils de Mme Napoléon Lachance, de Saint-Jean, âgé de 22 ans.

À Coteau Station

Coteau Station. — La grippe espagnole compte des victimes dans pratiquement toutes les maisons de ce village. Le conseil a dû prendre des mesures vigoureuses pour enrayer le mal. Le docteur Hébert est lui-même atteint de la maladie et se trouve dans l’impossibilité de donner les soins nécessaires à la population. Le fait que la rivière Delisle a déversé ses eaux dans les rues du village et inondé toutes les caves, ajoute encore à l’horreur de la situation.

Le fléau à Québec

Québec. Les théâtres vont être fermés et les rassemblements prohibés à Québec, comme mesure de précaution contre la grippe. Telle est la suggestion faite hier par les médecins québécois qui se sont réunis pour discuter les meilleurs moyens à prendre pour combattre cette épidémie, et les autorités municipales sont à prendre les mesures nécessaires pour mettre ces suggestions en pratique.

Les médecins suggèrent aussi que la fréquentation des églises soit réduits autant que possible, que l’on organise un service d’aide médical pour les malades pauvre,s que l’on fasse pour cela appel aux jeunes filles qui ont suivi les cours de l’ambulance Saint-Jean, que l’on hospitalise les personnes le plus sérieusement atteintes à l’Hôpital Civique et que l’on établisse un hôpital d’urgence temporaire si c’est nécessaire. Enfin l’on ouvrira à l’hôtel de ville un bureau de renseignements pour renseigner le public sur les précautions qui doivent être prises.

Trois autres soldats sont morts hier au Manège Militaire, victimes de la grippe. Ce sont les soldats Joseph Duranleau, de Toronto, Alphonse Gagnon, de Saint-Michel de Bellechasse, et Henry D’Ernst, de Québec. Le soldat J. Parais, de Charlesbourg, a succombé hier midi à l’hôpital militaire de Lévis.

Il reste 180 cas de grippe au Manège militaire de Québec ; il y en a 125 à l’hôpital militaire de Québec, 16 (soldats) à l’hôpital Jeffery Hale, 17 à l’hôpital militaire de Lévis et 69 à l’hôpital militaire de Beauport.

Le notaire Jules LaRue, registraire de la loi du service militaire à Québec, informe le public que, pour éviter tout danger, ceux qui ont affaire à ses bureaux, devront communiquer par lettre ou par téléphone d’ici à nouvel ordre. Plusieurs employés de ce bureau sont atteints de la grippe.

Pendant que le Manège Militaire est en quarantaine, les conscrits se rapportent au #43 rue Saint-Louis. Ceux qui se présentent en retard reçoivent des passes susceptibles d’être contre-mandés sans avis.

À Toronto

Toronto. – L’épidémie d’influenza sévit ici et dans l’ouest du Canada. On ne peut apprécier la situation exactement ; mais on sait qu’elle est très grave et que des centaines de décès se sont produits.

Le bureau de santé de la province d’Ontario est opposé à la fermeture des endroits de réunion publique, quand ces endroits sont bien aérés. Ses membres sont d’opinion que la maladie se développe surtout dans les maisons malsaines et closes hermétiquement.

L’influenza existe dans tous les centres canadiens. Il y en a à Winnipeg, à Hamilton, À Port Williams, à Vancouver, à Saskatoon, à Calgary et dans presque tous les centres divers du pays.

Le bonheur est attaché au front du cheval. La ville morte. Photo de Megan Jorgensen.


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