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Bourassa et la motion Lamont

Henri Bourassa et la motion Lamont

L’attitude de M. Bourassa, au cours de la discussion du bill d’autonomie, a été parfois tellement étranger et inconséquente qu’on ne peut pas laisser passer sous silence quelques-uns des incidents survenus. Ils démontrent abondamment combien était superficielle la sollicitude du député de Labelle pour la minorité catholique de l’Ouest et prouvent clairement les tendances purement théâtrales de son opposition.

Nous ne voulons pas parler en particulier de la sortie opérée bruyamment lors de la troisième lecture du bill, lorsque M. Bourassa a quitté la chambre, fidèlement suivi par M. Lavergne, afin, disait-il, de ne pas participer à une iniquité.

Le Hansard a fait bonne justice de ce coup d’éclat en le passant charitablement sous silence, et la chambre a, suifant la formule consacrée, continué sa séance.

Ce n’est pas cette circonstance qui nous occupe, mais ce qui s’est passé lors de la présentation de l’amendement de M. Lamont, député de Saskatchewan, assurant, dans les écoles publiques comme dans les écoles séparées, l’éducation religieuse si les parents le désirent.

L’attitude de M. Bourassa à l’égard de cette proposition indique, hors de tout doute, que l’avidité du succès personnel a, dans tout le cours de ce débat, éclipsé chez le député de Labelle, l’intention de servir les intérêts réels des Catholiques. Dans ce cas, M. Bourassa a donné la preuve évidente qu’il préférait voir les catholiques de l’Ouest privés d’un privilège plutôt que de l’obtenir en dehors de son entremise. C’est pour cette raison qu’il a sournoisement tenté de faire échouer la mesure généreuse appuyée par le gouvernement, de crainte de laisser à celui-ci le mérite d’une mesure de justice.

Monsieur Bourassa s’est habilement bien gardé de voter contre la Motion Lamont ; ce n’est pas aussi ouvertement qu’il agit, en dépit de ses protestations constantes de courage moral. Mais qu’a-t-il fait ?

Lorsque M. Lamont a présenté sa motion d’amendement assurant pour l’avenir, aux écoles publiques comme aux écoles séparées, le privilège inattaquable de l’éducation religieuse, il a pris la parole, non pas pour combattre la motion, mais pour signaler aux adversaires du bill, à MM. Sproule et consorts, que cette motion portait une grave atteinte aux droits provinciaux, qu’elle empêcherait à jamais la majorité de supprimer, s’il lui plaisait, l’éducation religieuse dans les écoles publiques.

Voilà quel a été le langage de M. Bourassa, faisant, pour sa part, la besogne des adversaires de l’éducation religieuse et provoquant l’opposition contre le bille. Est-ce un rôle conséquent avec les protestations du député de Labelle ; n’est-ce pas, comme nous le disions, un manque de sincérité qui frise la trahison ? Avait-il le droit, lui qui s’était posé en champion de la minorité, de risquer traîtreusement de lui faire manquer un des avantages que lui accorde maintenant la loi, grâce à l’appui solide donné par toute la députation libérale à l’amendement Lomont comme complément de l’article 16 ?

Si la chambre eût pris au sérieux les frayeurs simulées de M. Bourassa pour l’autonomie des provinces en matière d’écoles publiques et eût rejeté, à son instigation et à son exemple, l’article 16 amendé par la motion Lamont, les catholiques des nouvelles provinces seraient actuellement laissés, pour l’éducation religieuse, à la tendre merci des Hautains et consorts, au nom de l’autonomie provinciale évoquée par M. Bourassa !

Que le ciel préserve la minorité de semblables défenseurs.

(C’est arrivé au Canada le 10 juillet 1910).

Tout est bon dans la modestie. Parlement du Canada. Photographie de GrandQuebec.com.


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