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Les faillites au Canada

L’augmentation des faillites au Canada

Leur augmentation donne à réfléchir – que va faire le gouvernement ?

Les agences commerciales signalent une augmentation considérable, comparativement à l’année dernière, des faillites dans le dominion canadien. R.G. Dun & Compagnie donnent les chiffres suivants :

Nombre de faillites au Canada pour les 6 premiers mois de 1912 – 696. Pour la même période de l’année 1913 – 871. Donc l’augmentation de 121.

Passif de ces faillites : En 1912 – $5,112, 219. En 1913 – $9,593, 498. Augmentation : $4,481,279.

Ces chiffres, sans être absolument alarmants, donne à réfléchir. Le nombre de faillites dépasse celui de toutes les périodes correspondantes antérieures jusqu’à 1908. Le total du passif a été légèrement dépassé en 1910.

Les capitaux sont très difficiles à obtenir, les banques refusent d’accommoder même leur clientèle régulière au-delà de limites fixées par la prudence.

Ce resserrement des fonds est probablement l’une des causes de cette augmentation des faillites ; mais il a été rendu nécessaire par une expansion vraiment trop rapide du commerce et de l’industrie.

En 1907-1908 lorsque la crise financière américaine a eu son contrecoup au Canada, l’honorable M. Fielding a eu la prudence de rogner autant que possible le budget des dépenses du gouvernement fédéral ; et la leçon partie de si haut, a pénétré profondément; les particuliers ont eux aussi diminué leurs dépenses, ajourné les entreprises spéculatives qu’ils méditaient et, au bout de quelques mois, la crise avait disparu sans faire beaucoup de dommages.

Mais lorsque les négociants et les industriels voient le gouvernement Borden se lancer dans les aventures les plus extravagantes, en fait de travaux publics, brasser les millions comme si le revenu public était inépuisable, subventionner les entreprises des amis, et faire adopter par la chambre un budget de dépenses en montant à $350,000,000, l’exemple est contagieux, et ils se laissent aller à la tentation d’imiter le gouvernement et de doubler ou tripler leurs engagements.

Puis, quand voient l’échéance, les institutions de crédit sur lesquelles on comptait vous ferment leur caisse, et l’on se trouve à la côte, « stranded », comme disent les Anglais.

Il est donc indéniable que l’exemple de l’extravagance du budget fédéral a dû être pour beaucoup dans l’extravagance des particuliers. Et il est trop tard, aujourd’hui, pour y remédier.

Il est indéniable aussi que le resserrement des fonds et la politique de résistance à l’expansion des affaires qui pratiquent les banques ont un effet fâcheux sur le commerce et l’industrie.

Déjà le nombre des ouvriers de la construction qui sont obligés de chômer, faute de travail, atteint des proportions qui frappent l’attention. Ce chômage se répercute fatalement dans le commerce et l’industrie.

Mais comment y remédier ? Nos banques ont une centaine de millions placés aux États-Unis. Il va leur falloir les ramener au pays, si l’on ne veut pas voir la crise s’accentuer. Le pourront-elles sans causer aux États-Unis une nouvelle crise dont les effets ne manqueraient pas de nous atteindre nous aussi ?

Les capitalistes anglais, sans être mal disposés envers nous, reçoivent mal en ce moment toutes nos demandes d’emprunts. La baisse à la bourse des meilleures, des plus solides valeurs leur fait peur et leur fait préférer laisser leurs fond oisifs, plutôt que de les risquer dans toute affaire ou toute émission nouvelle.

Nous sommes par conséquent réduits à nos propres ressources, et, jusqu’à ce que la situation dans les Balkans, ainsi qu’au Transvaal soit éclaircie, in nous est impossible de compter sur les capitaux anglais.

Voilà la situation. Elle peut n’être que temporaire, parce que, au fond, nous ne souffrons que d’une trop rapide expansion, et qu’un temps d’arrêt peut rétablir un équilibre normal entre nos besoins et nos ressources disponibles.

Mais elle demanderait la collaboration de tous les éléments dirigeants, y compris l’État fédéral. Nos ministres sont en vacances, le parlement vient d’être prorogé et le gouvernement n’a pas l’air de songer et le convoquer de nouveau.

Il faudrait pourtant que l’honorable M. White s’en préoccupe et qu’il agisse. Que va-t-il faire?

(Cette nouvelle date du 16 juillet 1913. Bref, plus ça change, plus c’est pareil).

La rue St-Denis à Montréal. Photo de GrandQuebec.com.


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