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Prix Nobel : les chercheurs français doivent-ils s’exiler pour mener à bien leurs travaux ?

Les chercheurs français Anne L’Huillier et Pierre Agostini, accompagnés du scientifique austro-hongrois Ferenc Krausz, ont décroché le prix Nobel de Physique 2023. S’il est toujours très plaisant de retrouver des Français dans le palmarès de ce prestigieux prix, difficile de croire qu’ils ne travaillent absolument pas dans l’Hexagone, et pourtant…

Sommaire
  • Les Français récompensés par le Prix Nobel ne travaillent pas en France…
  • S’exiler fait aussi partie de la recherche !

Chaque année, la fondation Nobel remet une récompense de portée internationale, à une ou plusieurs personnes, parfois des organismes, ayant réalisé une découverte ou permis de faire avancer un domaine précis : physique, chimie, littérature, médecine, paix, et économie. Depuis sa création en 1901, la France a reçu 77 prix Nobel, la plaçant au quatrième rang des pays par nombre de lauréats, devancé seulement par les États-Unis, le Royaume-Uni, et l’Allemagne.

Dans le cadre de leurs recherches, les scientifiques peuvent parfois demander à leurs cobayes de réaliser des choses improbables !

Les Français récompensés par le Prix Nobel ne travaillent pas en France…

Toutefois, ces dernières années, toutes les récompenses obtenues par des Français sont quelque peu différentes, notamment en physique et en chimie. Si nos chercheurs ont des compétences, et des qualités indéniables leur permettant de mener sans mal leurs travaux, ils sont obligés de s’exiler, et d’aller dans d’autres instituts de recherche, en dehors de la France, pour réussir à glaner le titre suprême.

Très souvent, les pays qui les accueillent n’hésitent pas à mettre le Prix pour les attirer, et pour financer leurs études souvent onéreuses.

Dans le cas du prix Nobel de physique 2023, obtenu par les professeurs L’Huillier, Agostini, et Krausz pour leurs travaux sur les impulsions laser très courtes permettant de suivre le mouvement ultrarapide des électrons à l’intérieur des molécules, les lauréats ne sont pas basés en France. La première est professeur de l’université de Lund, en Suède, tandis que le second enseigne la physique à l’Université d’État de l’Ohio, aux États-Unis.

Certes, ils ont fait leurs preuves en France, obtenant chacun un doctorat à l’université d’Aix-Marseille pour l’un, et à l’Université Pierre-et-Marie-Curie pour l’autre, et ayant même côtoyé l’école normale supérieure (ENS), et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Malheureusement, cela fait plus d’une vingtaine d’années que les deux scientifiques ne travaillent plus en France, sauf à de rares occasions, lorsqu’ils ont besoin du soutien (matériel) de ces deux institutions.

Les lauréats du prix Nobel de physique 2023. De gauche à droite Anne L’Huillier, Pierre Agostini, et Ferenc Krausz.

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Les raisons du départ

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les deux chercheurs ne se sont pas exilés parce que la France ne finançait pas leur projet. Selon Pascal Salières, un physicien travaillant pour IRAMIS (l’Institut Rayonnement-Matière de Saclay) au sein du CEA, Anne L’Huillier serait partie pour des raisons familiales et non professionnelles.

De son côté, Pierre Agostini a bel et bien dû partir à cause d’un problème administratif, mais pas de financement… Alors qu’il travaillait au CEA et arrivait à l’âge de 61 ans : le scientifique a été poussé à la retraite en 2002.

« Si on avait assez d’années de cotisations, on partait, certes avec une prime, mais on partait quand même. J’ai reçu une lettre me disant « merci et au revoir ». On n’avait pas le choix à l’époque – maintenant on peut rester jusqu’à 70 ans ».

Pierre Agostini pour l’AFP
La France se classe tout de même 10ᵉ en termes de publication scientifique.

S’exiler fait aussi partie de la recherche !

Malgré tout, l‘écosystème français de la recherche ne baisse pas les bras. Selon les propos de Franck Lépine, directeur de recherches au CNRS et chercheur à l’Institut Lumière Matière, à Libération :

« Partir est intrinsèque à la recherche. Malgré tout, actuellement, la France est un des meilleurs pays en sciences attosecondes (une branche de la physique des molécules, ndlr) à l’échelle internationale ».

Ce que veut dire par là Franck Lépine, c’est que malgré cette fuite des cerveaux, l’Hexagone reste à la pointe de la recherche. Trois laboratoires français sont capables de générer des impulsions attosecondes (10-18 secondes) et travaillent régulièrement avec des chercheurs nobélisés.

Petite spécificité cette année, qui a fait plaisir à énormément de personnes : pour la cinquième fois de l’histoire, une femme a reçu le prix Nobel de Physique. La ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, s’était d’ailleurs félicitée de voir une femme française devenir lauréate du prix Nobel :

« C’est une très grande fierté de voir deux Français, dont une Française, recevoir la plus prestigieuse des récompenses. C’est aussi un très beau message à toutes les jeunes femmes qui hésitent à s’orienter vers des carrières scientifiques : Mesdames, faites des sciences ! »

Cette année, un des lauréats du prix Nobel de Chimie possède également la nationalité française. Il s’agit de Moungi G. Bawendi, un chimiste ayant travaillé aux côtés de Louis E. Brus et Alexeï Iekimov autour des boîtes quantiques. Contrairement à ses confrères français, Bawendi a immigré très vite aux États-Unis avec sa famille, y a grandi, et fait ses études, travaillant aujourd’hui pour le Massachusetts Institute of Technology, le célèbre MIT.



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