Où l'on se met au parfum sur le quotidien des astronautes.
Mikhail Kornienko (à gauche) et Scott Kelly (à droite) dans l'ISS, 2016. Photo : NASA, CC BY-NC 2.0
2016, États-Unis. L’astronaute Scott Kelly, qui rentre d’un séjour d’un an dans la station spatiale internationale(ISS), fait une révélation étonnante : "Alternativement, l'ISS sent soit l'antiseptique, soit le sac poubelle". Bref, vivre dans la station, c’est vivre en permanence au milieu d’odeurs désagréables...
L'équipage de l'expédition 69 de la NASA, 2023. Photo : NASA, CC BY-NC 2.0
La raison ? Eh bien, en apesanteur, l’air stagne au lieu de partir dans l’atmosphère ! Les odeurs ont donc tendance à rester. Et impossible d’ouvrir la fenêtre pour aérer, bien sûr... Il faut doncpurifier l’air ambiant pour le réutiliser. En effet, dans la station, le même air est recyclé en circuit fermé, encore et encore, huit à dix fois par heure.
La première étape est donc de le filtrer: cela permet de récupérer, notamment, la vapeur d’eau, issue de la sueur des astronautes. Et l’enjeu est de taille ! Trop d’eau dans l’air pourrait donner naissance à des moisissures.
Billes de silice, Photo : Henning Klevjer
Heureusement, il existe des techniques bien éprouvées. Les astronautes utilisent ainsi du "gel" de silice, qui se présente sous la forme de petites billes.
Déjà utilisé dans les masques à gaz de la Première Guerre mondiale, ce gel se trouve aujourd’hui en sachets, dans les boîtes à chaussures par exemple.
Schéma de l'adsorption de l'eau par les billes de silice. En rouge la liaison entre les molécules d'eau et celles composant les billes de silice. Illustration Artips
Grâce à la porosité de sa surface et à sa structure moléculaire, l’eau se fixe à la surface des billes de silice. C’est un desséchant efficace qui "adsorbe" l’eau (et non "absorbe", terme utilisé lorsque l’eau pénètre dans le matériau comme une éponge).
Ainsi, l’eau récupérée est recyclée après traitement ou transformée pour produire de l’oxygène.
Aujourd’hui, c’est environ 40% d’oxygène et 90% de l’eau qui sont recyclés dans l’ISS. Pas mal, mais il faut encore compter sur un approvisionnementextérieur… en plus de devoir remplacer régulièrement les filtres en silice. Facile, quand la station est "seulement" à 400km de la Terre. Mais pour les explorations lointaines, les systèmes devront permettre l’auto-suffisance, et tant pis pour les odeurs !
La Station Spatiale internationale (ISS), 2014. Photo : NASA, CC BY-NC 2.0
"On ne réalise la valeur de l'oxygène que lorsque l'on étouffe." Olivier Norek
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