Proche-Orient : le Hamas dit refuser "toute négociation" avec Israël, Netanyahou confie à Biden qu'il ne peut "pas négocier maintenant" et que son armée doit "entrer à Gaza" après avoir repris ce matin le "contrôle total" des localités attaquées (voir sujet suivant)

Réaction européenne : dénonçant la "violence et la glorification de la terreur", la Commission européenne (= le plus gros donateur) annonce la "suspension immédiate" et la révision des 690M€ d'aides au développement de l'UE en faveur des Palestiniens 

"Nobel" d'Economie : le prix est attribué à Claudia Goldin (US) pour "avoir découvert les principaux facteurs expliquant les différences entre les sexes sur le marché du travail" (NDLR : elle est la 3e femme à recevoir ce prix en 55 ans)

Ce week-end, ce fut donc le pire avec au moins 700 assassinats commis par les terroristes du Hamas. Aujourd'hui, Israël décrète le "siège complet" de Gaza et coupe l'approvisionnement en électricité, en nourriture et en eau. Demain (?) : ce sera l'offensive terrestre israélienne (blindés et réservistes convergent vers le sud du pays/Gaza). Netanyahou annonce une "vengeance terrible", son ministre de la Défense, un combat contre "des animaux" dans lequel Israël agira "en conséquence".

L'ex-ambassadeur de France en Israël (puis aux US) accorde une longue et passionnante interview au Grand Continent. Reconnaissant l'échelle exceptionnelle de l'attaque, il déclare : "depuis 2008, nous observons quasiment tous les 4 ans ce genre de flambée de violence autour de Gaza (…) une régularité tragique s'est imposée : attaque du Hamas, réponse lourde des Israéliens, puis médiation, en général égyptienne, et cessez-le-feu jusqu'à la prochaine flambée".

… à Claudia Goldin ? Ses travaux sur les inégalités salariales hommes/femmes aux US et en Occident.

Celle qui se définit comme une "économiste-détective" a décrit les grandes étapes de l'intégration productive des femmes depuis la fin du XIXe. Selon elle, nous sommes entrés depuis la fin des 70s dans une phase de "révolution tranquille" où les femmes, ayant gagné leur indépendance (contraception, acceptation sociale du divorce), font elles-mêmes leurs choix professionnels.

Pourquoi alors l'écart de rémunération entre les hommes et les femmes persiste-t-il ? C'est là où Goldin va radicalement "changer la donne" (FMI). L'économiste va montrer que la différence salariale entre hommes et femmes tient à la flexibilité temporelle (temps partiel, horaires moins lourds, …) pour laquelle elles optent (volontairement ou non) afin d'élever leurs enfants. C'est ce coût (élevé) que les entreprises font supporter aux femmes.

La solution pour écrire ce que Goldin appelle "le dernier chapitre" de l'égalité salariale : restructurer l'emploi afin d'offrir à tous les salariés -- femmes comme hommes -- de la flexibilité (ce qui la rend moins coûteuse)… le TT pour tous n'est que le début.

Ainsi donc, l'enfant (= l'inégalité de la répartition des charges de son éducation) serait la variable explicative du décrochage salarial des femmes. Et les ravages de la parentalité ne s'arrêtent pas là ! Selon une étude Ifop de novembre 2022, post naissance du 1er enfant, 48% d'entre nous rapportent moins faire l'amour, et ce alors même que 54% des hommes et 39% des femmes disent connaître une hausse du désir (10 points de plus que ceux qui déclarent une baisse de libido -- hommes comme femmes).