Chère lectrice, cher lecteur, J'espère que vous avez passé un bon week-end. J'ai de mon côté connu un merveilleux dimanche (de congé) à découvrir et ramasser des plantes sauvages comestibles dans les pâturages de la Gruyère. La cueilleuse en chef n'en revenait pas de tout ce qu'il était possible de trouver un 8 octobre alors que nous cuisinions sur la terrasse, en t-shirt, à plus de 1000 mètres d'altitude. Pendant ce temps, les hockeyeurs suisses ont déjà disputé plus de dix matchs de championnat et les skieurs en sont aux derniers préparatifs avant le début de la saison de Coupe du monde. Cette question flotte dans l'air chaud de l'été indien: ne faudrait-il pas gentiment penser à décaler la saison des sports d'hiver? D'accord, elle peut paraître un peu facile: ce n'est pas parce que le soleil brille à un endroit donné qu'il faut bouleverser une organisation traditionnelle qui a fait ses preuves, et qui constitue déjà un compromis prenant en compte les enjeux sportifs, commerciaux, concurrentiels, etc. Mais nous avons tout de même décidé de l'aborder en profondeur parce que ce n'est pas seulement Robert qui se la pose en grillant des merguez dans son jardin en octobre, mais les acteurs des disciplines concernées eux-mêmes. «Il y aurait un vrai sujet à faire là-dessus», nous avait fait observer Jan Cadieux il y a un mois. L'entraîneur des champions de Suisse de Genève-Servette pointait trois problèmes principaux: technique, physique et énergétique. «En avril, à haute altitude, Les Conditions sont encore excellentes, mais les courses en octobre, c'est fini, il va falloir arrêter», nous disait pour sa part, en février dernier, le désormais ancien descendeur français Johan Clarey. Dans notre article, plusieurs stars du ski suisse, dont Marco Odermatt et Lara Gut-Behrami, plaident à tout le moins pour une sérieuse réflexion. Du côté de Zermatt et Cervinia, où l'on se prépare à accueillir pour la première fois la Coupe du monde de ski alpin sur la piste de la Gran Becca, en novembre, on veut croire que les années 2022 et 2023 ont été «exceptionnelles», souligne le directeur général du comité d'organisation Christian Ziörjen. Il évoque aussi l'importance des courses automnales: rappeler à la population que l'hiver arrive, qu'il faut s'équiper et penser aux vacances à la neige. Même si c'est en grignotant des merguez dans le jardin, ou un pesto berce-cirse-égopode-ortie à l'alpage (essayez, c'est délicieux). Bonne lecture et bonne semaine! | – Lionel Pittet, journaliste à la rubrique Sport |
|