Au sommaire, cette semaine :

- Avant-port de Pornic : de moins en moins de bateaux à cause de la vase

- Après une vive polémique, les pêcheurs de bars retrouvent le sourire

- Pas-de-Calais : de nouveaux drones pour secourir les naufragés

- Manche. Hydrolien : le Département va investir 2 millions d'euros

- Cherbourg : 15 étudiants suivent une formation d'atomicien dans la Marine

- La célèbre tombe de Chateaubriand va-t-elle finir dans la mer ?

Bonne lecture,

Florent Servia

Journaliste actu.fr

⛵ Vase. Que serait le vieux port de Pornic (Loire-Atlantique) sans sa petite forêt de bateaux posés à même la vase à marée basse ? Pourtant, aux dires de l'Association pour la sauvegarde du vieux Pornic (ASVP), cette image de carte postale serait menacée. "De moins en moins de plaisanciers veulent laisser leur bateau au mouillage", affirme son président, Robert de Voguë. La faute justement à cette vase qui s'amoncelle un peu plus à chaque marée et qui a fini par envahir la sortie du vieux port, en se compactant au fil des ans. "La vase devient dure, mon bateau se couche", témoigne Bernard, l'un des plaisanciers. Le Courrier du Pays de Retz

🥬 Plage toxique. Les Algues vertes restent un problème en France, comme l'a justement rappelé le film de Pierre Jolivet (aux près de 400 000 entrées) cet été. Hautement toxiques, elles font l'objet de relevés réguliers. Le 5 septembre, le seuil d'alerte a une nouvelle fois été dépassé sur une plage du Finistère Nord (à Guissény). La préfecture du Finistère interdit l'accès à ce secteur "placé en alerte (...) pour limiter ces émanations et protéger la population qui pourrait être exposée à ce gaz toxique". Côté Brest

⛑️ Sauvetage. Les équipes de sauvetage en mer du Cross (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage maritime) de Gris-Nez, dans le Pas-de-Calais, sont équipées de nouveaux drones depuis le 4 septembre. Ceux-ci sont dotés d'ailes, pour repérer et intervenir rapidement auprès des naufragés. Ils appartiennent à la Marine nationale et complètent la flotte de drones déjà utilisée, dits "à voilure tournante", avec hélice donc. Un dispositif de sauvetage plus important a été adopté dès la fin 2022, sur décision de la Première ministre et du secrétariat de la mer. actu Pas-de-Calais

Jean Morin, président du conseil départemental de la Manche va proposer aux élus du Département de soutenir le projet hydrolien Flow Watt, porté par le chantier naval cherbourgeois CMN et sa filiale HydroQuest, dans le Raz Blanchard, en investissant 2 millions d'euros, "pour encourager cette nouvelle production d'énergie décarbonée".

Le projet est basé sur "sept grosses turbines de 2,5 mégawatts par turbine".

"À terme, avec le nucléaire, l'éolien offshore et l'hydrolien, la Manche produirait 10 % des besoins français d'électricité. Et ce serait 100 % d'électricité décarbonée. Ce ne serait pas le Qatar pour autant, mais quand même !", lance Jean Morin à La Presse de la Manche

Pas encore abonné à "Face à la mer" ?

Inscrivez-vous dès maintenant ⟶

Le lycée Alexis-de-Tocqueville de Cherbourg inaugure en ce mois de septembre Une Nouvelle Formation. Le BTS "Maintenance des systèmes de production/atomicien de pulsion navale" compte 15 étudiants pour sa première année.

Les futurs atomiciens de propulsion navale ont effectué leur rentrée le 22 août à l'École des applications militaires de l'énergie atomique (EAMEA), à Querqueville. Ils ont pu y débuter leur formation. 

Le rôle des atomiciens de propulsion navale revêt une grande importance puisqu'ils sont chargés de la conduite et de la maintenance du réacteur nucléaire, notamment à bord d'un sous-marin.

"Plus que jamais, la Marine nationale a besoin d'eux, tient à souligner le vice-amiral d'escadre Éric Janicot. Il est important de nouer des partenariats avec l'Éducation nationale afin de répondre à la demande du monde industriel et de la Marine nationale."

Pendant deux ans, le programme sera dispensé par les enseignants civils et militaires de l'EAMEA et du lycée Alexis-de-Tocqueville. 

Après l'obtention de leur diplôme, les quinze nouveaux atomiciens de propulsion navale seront affectés sur un sous-marin nucléaire ou sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, rapporte La Presse de la Manche.

La célèbre tombe de Chateaubriand risque de finir dans la mer

Le célèbre tombeau de Chateaubriand, enterré face à la mer sur l'îlot du Grand Bé à Saint-Malo, se rapproche dangereusement du vide. L'érosion gagne du terrain chaque année.

Les fidèles de l'Enchanteur, membres de l'association du Souvenir de Chateaubriand, en savent quelque chose. Ils se réunissent, tous les 4 juillet, sur le Grand-Bé pour commémorer la disparition de ce géant de la littérature française.

L'un d'entre eux, Michel Désir, estime l'érosion à "environ 5 cm" par an. "Avant, on pouvait faire le tour de la tombe. Là ce n'est plus possible. Le pilier côté droit est au bord du vide", confirme Gilles Lurton, le maire de Saint-Malo. La question du déménagement de la tombe se pose.

L'auteur des Mémoires d'outre-tombe, qui a voulu cette tombe de son vivant, se retournerait dedans (et, oui, il y est bien enterré allongé, les pieds vers la mer, et non debout comme la légende tenace le raconte).

En 1828, à la veille de ses 60 ans, "par un célèbre courrier", Chateaubriand rassure le maire "de ses sentiments envers la population de Saint-Malo", et lui demande de lui concéder, "à la pointe occidentale de Grand Bey la plus avancée sur la pleine mer, un petit coin de terre tout juste suffisant pour contenir son cercueil".

L'affaire est actée avec le nouvel édile, Auguste Hovius, huit ans plus tard. Une demande officielle est formulée auprès du ministre de la Guerre, propriétaire du site, avec l'appui du député Lamartine.

Le tombeau devient célèbre avant sa mort, en 1848, puisque dès 1838, des lithographies du tombeau sont commercialisées. Ce qui va agacer sérieusement l'écrivain superstitieux, qui y voit une sonnerie de glas prématurée.

Et pour ne rien arranger, c'est en lisant la presse que Céleste, sa femme, apprend que son mari reposera seul dans sa dernière demeure. "Il s'était bien gardé de lui faire part de cette dernière infidélité," raconte Michel Désir au Pays Malouin