Chère lectrice, cher lecteur, Jean-Jacques Goldman fait sa rentrée. Façon de dire, bien sûr. L'idole des années 1980-1990 s'est retirée à la fin de 2002, sur la pointe des pieds, en toute discrétion. Mais voilà que l'auteur canonisé de Quand la musique est bonne s'affiche partout malgré lui. A l'origine de cette résurrection médiatique, Goldman, biographie non autorisée signée Ivan Jablonka. Le Goldman d'Ivan Jablonka propose une vision aussi culturelle que politique du musicien. Il voit en lui l'incarnation du meilleur des années 1980, une pulsion de solidarité, une aspiration à fédérer les minorités, à relever les laissés-pour-compte. L'essayiste, que j'ai rencontré l'autre jour à la gare du Nord à Paris – lieu de partances, «goldmanien» par excellence – parle à cet égard de «goldmanisme». L'ouvrage retrace aussi le destin des Goldman. Passe ainsi l'ombre du père, Alter, juif communiste et résistant, et du demi-frère, Pierre Goldman, desperado de l'extrême gauche qui finira assassiné. Cette musique-là n'a pas plu à l'auteur de C'est ta chance. Dans Le Canard enchaîné de mercredi, il a dénoncé l'ouvrage. Jean-Jacques est fidèle à lui-même. Il marche seul. Bonne lecture! |