Chère lectrice, cher lecteur, J'espère que vous avez passé un aussi bon week-end que la délégation kényane à Sierre-Zinal. Lors de la 50e édition de la mythique épreuve valaisanne, elle a réalisé un quasi carton plein en plaçant trois représentants sur le podium masculin et deux sur le podium féminin, derrière l'Américaine Sophia Laukli. Il y a eu plusieurs ères dans l'histoire de cette course, que nous vous avons retracées en cinq articles la semaine dernière. Celle de l'Américain Pablo Vigil, vainqueur de quatre éditions consécutives dès 1979, celle des Colombiens, celle des Mexicains, celle de Kilian Jornet, détenteur des records de temps (2h25'35) et du nombre de victoires (9). La prochaine, annonce-t-on depuis quelques années, sera celle des Africains de l'Est. L'an dernier, les disqualifications pour dopage des vainqueurs Mark Kangogo et Esther Chesang avaient douché quelques enthousiasmes, mais pas annulé la tendance. Il y a quelques semaines, notre journaliste Caroline Christinaz s'est rendue à Iten, ville kényane surnommée «Home of Champions», pour mesurer l'intérêt naissant des coureurs locaux pour les courses de montagne. Elle en est revenue avec un reportage saisissant, mettant en évidence les efforts consentis par des coachs occidentaux pour ouvrir ce champ de performances aux talents du coin, mais aussi les réticences de ces derniers, qui manquent de modèles. Il se dit que lorsqu'un coureur aura pu construire une maison grâce à l'argent du trail, d'autres, beaucoup d'autres s'intéresseront à ces épreuves en altitude… En attendant, Philemon Kiriago, vainqueur de la 50e édition de Sierre-Zinal en 2h27'27, a promis de revenir l'an prochain pour taper le record de Kilian Jornet. L'Espagnol, blessé cette année, sera peut-être là pour défendre son bien. Et nous, pour suivre cette histoire en mouvement. Bonne lecture et bonne semaine! | – Lionel Pittet, journaliste à la rubrique Sport |
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