Chère lectrice, cher lecteur, On a beau savoir que la beauté est une construction sociale, il suffit de regarder autour de soi pour constater qu'elle continue d'être associée à la jeunesse, à la santé, à la réussite, quand la laideur est disgrâce, maladie, infamie. «Le physique en politique reste un tabou, écrit aussi la Verte Léonore Porchet: dans notre démocratie, Nous aimons à penser que nous sommes élu·es uniquement sur nos idées». Et pourtant… Ce «chèque en blanc pour le bonheur», comme l'écrit la sociologue Claudine Sagaert, voit ses normes et sa nécessité sérieusement remises en cause au XXIe siècle, avec la désacralisation de la beauté immanente, naturelle, éclatante, au profit d'une beauté personnalisée, fabriquée, voire augmentée. Une attention à soi plus démocratique, décryptée toute cette semaine par les invités – philosophes, sociologues, artistes – de la professeure de linguistique à l'Université de Lausanne Stéphanie Pahud, que nous avons invitée à chapeauter cette série thématique. Pour que les injonctions héritées fassent place à plus de diversité, et bien que la beauté nous trouble, nous pouvons aussi troubler la beauté. Bonne lecture! |