"Au Mexique, politique et culture, rite et survie se condensent. Le masque contient tout cela." - Lourdes Grobet - Votre email ne s'affiche pas ? Voir dans le navigateur Bonjour raoued, El Santo ! En 1984, ce nom fait vibrer les Mexicains. Ils ne sont pourtant qu'une poignée à connaitre son visage, car bien que ce lutteur ait participé à des milliers de combats de lucha libre ("lutte libre" en espagnol), personne n'a pu lui arracher son fameux masque argenté. Mais voilà qu'en pleine émission télé, le 26 janvier, El Santo se démasque furtivement… El Santo, vers 1960, photographie, photo : Gobierno CDMX Avant de découvrir son visage, remontons le temps de 50 années. Sur le ring, El Santo est d'abord Rodolfo Guzmán Huerta, sa véritable identité, puis il prend le nom de "Démon Noir". Il fait alors partie des rudos, lutteurs violents et tricheurs. El Santo lors d'un combat, vers 1950, photographie, photo : DR Dans cette variante mexicaine du catch, tout est codifié et scénarisé : les rudos affrontent les tecnicos, dont le style est beaucoup plus technique et acrobatique. Tecnicos contre rudos, ces combats symbolisent la lutte du bien contre le mal. Regarder un exemple d'affrontement entre les rudos et les tecnicos, 2010 (vidéo en espagnol) Grâce à ses qualités athlétiques et sa technique hors du commun, Guzmán est repéré par un entraîneur qui l'embauche en 1942 dans une équipe de tecnicos masqués et vêtus de costumes argentés. Désormais membre du camp des "gentils", il se choisit ce nom emblématique d'El Santo : Le Saint. El Santo remportant un combat, vers 1950, photographie, photo : DR En peu de temps, son personnage devient si populaire que le cinéma l'embauche. Sur grand écran, ce superhéros invincible qui ne quitte jamais son masque écrase Dracula, Frankenstein, des martiens… mais aussi des politiciens corrompus ! El Santo avec Mantequilla Nápoles lors du tournage de La Venganza de la Llorona, 1974, photo : Gobierno CDMX Alors, pourquoi se démasquer ? Parce qu'en 1984, Guzmán maintenant retraité veut "tuer" son personnage. Hélas, dix jours plus tard, il succombe lui-même à un infarctus. L'ultime épisode de la légende d'El Santo, héros qui ne pouvait pas vivre sans son masque, vient de s'écrire… El Santo enlevant son masque, pour la première et unique fois en public, 1984, photographie, photo : capture d'écran Bas les masques ! Pour en savoir plus : |