Chère lectrice, cher lecteur, J'espère que vous avez passé un bon week-end, que vous ayez opté pour des activités sportives au soleil ou les retransmissions télévisées des nombreuses compétitions au programme. Le cas échéant, vous n'aurez pas manqué, dimanche après-midi, le 23e titre en Grand Chelem de Novak Djokovic, une altitude qu'il est le premier à atteindre, ses compagnons de cordée Rafael Nadal et Roger Federer s'étant respectivement arrêtés à 22 et 20. Question ouverte: quel sommet le Serbe atteindra-t-il avant la fin de sa carrière, une perspective qu'il a déclaré hier ne pas envisager pour l'heure? A 36 ans, l'homme reste une machine à gagner. Son jeu implacable semble répondre d'une méthode éprouvée, d'une application sérieuse de bonnes pratiques, mais Novak Djokovic n'a jamais été le dernier à explorer des techniques alternatives – voire carrément ésotériques – pour améliorer ses performances. «Il a testé la médecine chinoise, la thérapie magnétique, la méditation, la visualisation, la respiration consciente, les caissons hyperbares, le yoga et peut encore aujourd'hui s'étirer pendant des heures», répertoriait hier Le Matin Dimanche, avant de jouer à Roland-Garros avec une mystérieuse puce métallique sur le torse. On le traiterait d'apprenti sorcier s'il ne gagnait pas autant et depuis si longtemps. «Le sorcier», c'est aussi le surnom de Christian Wahl, vainqueur dimanche au tout petit matin de son neuvième Bol d'or – un record. Sa sorcellerie à lui tient aux milliers d'heures passées à naviguer sur le Léman, qui lui en ont conféré une connaissance intime, instinctive, épidermique. Difficile à résumer, alors à notre journaliste Caroline Christinaz, quelques heures après sa victoire, le sexagénaire préfère dire qu'il n'y a «pas de secret, rien que de la stratégie et du travail d'équipe». Il en va ainsi dans tous les sports: la passion est nourrie de ce qui s'explique autant que de ce qui ne s'explique pas. Bien sûr, Manchester City a disposé de moyens faramineux, quasi illimités, pour remporter la Ligue des champions. Mais on pourrait dire la même chose du Paris Saint-Germain, qui a été sorti dès les huitièmes de finale. Le club aussi possède son sorcier en la personne de Pep Guardiola, qui passe sa carrière d'entraîneur à réinventer le jeu avant de remporter la plus prestigieuse des compétitions de club «comme tout le monde»: sans monopoliser le ballon et sans score fleuve, mais avec une organisation sérieuse et un avant-centre qui en est vraiment un. Il arrive aussi que la magie se tarisse. Au FC Sion, chaque changement d'entraîneur est un abracadabra, chaque attaque contre la ligue ou les arbitres est une invocation, mais aucun sortilège n'a pu empêcher la culbute en Challenge League… Bonne lecture! | – Lionel Pittet, journaliste rubrique Sport |
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