A Zoug, un espace pour tout faire ou presque

De jeunes parents soufflent, un Spritz à la main, pendant que leurs enfants jouent dans un espace dédié. A côté, des expats s'acharnent sur un mur d'escalade. Au loin, une entreprise offre à ses salariés une dégustation de vins. Bienvenue à Freiruum

Est-ce un coworking pour jeunes créatifs et cadres dynamiques? Est-ce une salle d'escalade? Est-ce un espace de jeux pour enfants? Est-ce un point de rendez-vous intergénérationnel pour amateurs de cuisine du monde? Est-ce un café de spécialité où le «flat white au lait d'avoine» a pris ses aises? Freiruum, c'est tout cela à la fois. Le concept d'une salle sportive polyvalente à la sauce hipster avait déjà connu son petit succès aux Etats-Unis (notamment sous l'impulsion du groupe Brooklyn Boulders, franchisé) dans les années 2010. En Suisse, c'est à Zoug que l'idée séduit locaux et expats. Jongler entre un job à portée de clic et une vie sociale en terrasse tout en passant sa pause déjeuner sur un mur de grimpe («un des plus grands de Suisse»), avant d'avaler un poke bowl, c'est donc désormais possible. Attention: allergiques à la start-up nation s'abstenir.

Dans ces anciennes usines Siemens, des entrepreneurs suisse-alémaniques du groupe Pointbreak, une association d'agences événementielles et de partenaires «spécialisés dans la création de moments inoubliables» a décidé de lancer cet espace d'un genre nouveau, adapté aux besoins des travailleurs de 2023 – à en croire du moins la terrasse aussi bondée que l'intérieur du complexe le vendredi après-midi. L'entrepreneuriat est dans l'ADN du lieu: vous êtes musicien et souhaitez vous produire devant un public bienveillant? Il y a un formulaire pour cela. Vous avez un concept de food truck que vous souhaitez tester? Il y a une cuisine professionnelle à louer pour cela. Vous êtes une plus grande entreprise et souhaitez organiser vos conférences là où on ne les attend pas? Il y a un immense hangar doté d'écrans et décoré de voitures vintage pour cela.

Sur 11 500 mètres carrés (!), les fausses plantes se mêlent aux vraies, les assiettes de mezze côtoient les sushis, les enfants courent dans les allées avec leurs aînés, et les dégustations de vins ne sont pas incompatibles avec les envies d'amateurs de thé vert. A peu près n'importe qui trouvera quelque chose à se mettre sous la dent (compter 20 francs pour un repas, 5 pour une boisson sans alcool), et les entreprises y verront même peut-être leur nouveau concept d'afterwork post-pandémie. Tout l'environnement est accessible aux fauteuils roulants. L'acoustique a été pensée pour permettre les conversations et l'esthétique, pour favoriser les posts Instagram. A noter dans ce haut lieu de la crypto valley: seul le paiement numérique est admis.

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