"L'esclavage prolongé Des Femmes est la page la plus sombre dans l'histoire de l'humanité." - Elizabeth Cady Stanton - Votre email ne s'affiche pas ? Voir dans le navigateur Bonjour raoued, Islande, 24 octobre 1975. À Reykjavik comme dans tout le reste du pays, il règne une ambiance étrange. Des hommes arrivent au travail avec leurs enfants, les installent dans un coin, puis sortent acheter des crayons ou des journaux pour les occuper. Mais ils se heurtent à des devantures fermées ou, dans les commerces ouverts, à d'interminables queues pour payer… Reykjavik, 2020, photo : Square Lab Car ce sont les patrons qui tiennent la caisse. Leurs employées ne sont pas venues, alors ils font l'intérim. Au fil de la matinée, le pays semble de plus en plus paralysé : des crèches, des écoles, mais aussi des usines n'ont pas ouvert. Pourquoi ? Parce que la moitié de la population est en grève ! Illustration Artips Éco, Aurora Muggianu Ou plutôt "en congé", terme choisi pour ne pas faire trop peur. Exaspérées d'être si mal payées et de n'être jamais entendues, les femmes islandaises ont décidé de tout arrêter pendant 24 heures. Une façon de montrer à ceux qui en doutent que leur rôle dans la société n'est pas anecdotique. "Lutte pour l'égalité = lutte des classes", manifestantes à Reykjavik, 1975, photo : Women's history archives D'ailleurs, comme leur contribution à l'économie de l'Islande ne se limite pas au monde du travail, elles ne font rien non plus côté tâches ménagères : cuisiner, faire le ménage, s'occuper des enfants... Aux hommes de s'en charger ! La manifestation à Reykjavik, 1975, photo : Ari Kárason, Reykjavik Museum of Photography Impossible d'ignorer cette colère. Alors l'année suivante, le principe de l'égalité salariale est inscrit dans la loi. Vigdís Finnbogadóttir, 1985, photo : Rob Croes for Anefo Ne vous démobilisez pas... Pour en savoir plus : Pourquoi un jour de congé pour les femmes, flyer datant du 24 octobre 1975, photo : DR " L'esclavage prolongé des femmes est la page la plus sombre dans l'histoire de l'humanité. " Racontée par Benjamin Billiet |