|
Allez, laisse ce téléphone tranquille pour une fois ! |
|
Et hop ! Un petit mail envoyé à un client depuis la salle d’attente du podologue. Et tac ! On profite du trajet de bus pour débriefer d'une réunion avec un collègue via Slack. Quand même, le smartphone... quelle belle invention. Cet outil fantastique nous offre une productivité sans limite, nous permet de prendre de l'avance au travail dès qu'on a un temps mort, de dépanner un collègue fissa, même quand on ne se trouve pas devant son ordinateur. Il nous donne même la possibilité de répéter notre présentation PowerPoint sur le chiffre d'affaires catastrophique de l'année studieusement assis sur le trône. Tel un Shiva connecté, on a la main sur tout, on contrôle le temps, et on rentabilise chaque instant de notre journée. Magnifique, non ?
Eh bien pas forcément. Le problème avec ces moments creux où ne travaillons pas tout à fait et où nous ne sommes pas vraiment dans le présent non plus, c'est qu'ils risquent de nous couper du monde. Le micro travail que l'on trouve « si pratique » n'est-il pas en réalité un virus qui s'immisce partout pour stresser notre système et faire disjoncter notre créativité ? |