18 octobre 1985, Éauze, dans le Gers. Une équipe d'archéologues est en train d'achever des fouilles. Il est temps de prendre les dernières photos et de nettoyer le site avant de remballer le matériel.

André Dieulafait, jeune retraité, est venu aider son fils qui travaille sur le chantier. Mais alors qu'il donne un ultime coup de truelle, notre bénévole tombe sur deux pièces de monnaie en argent...

Illustration Artips Arts
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Hélas, la nuit tombe déjà : il faut s'arrêter là et protéger le site jusqu'au lendemain. Des pilleurs pourraient venir si cela venait à se savoir ! Les gendarmes sont appelés, mais cela ne suffit pas pour le directeur des fouilles, le jeune Daniel Schaad. Il décide de dormir dans sa voiture, garée au-dessus de la fosse.

Site archéologique d'Éauze, datant du 3^e siècle, ici en 2011, photo : Jean-Paul Quévédo
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Quand les fouilles peuvent reprendre, les archéologues sont époustouflés ! Ils exhument une cinquantaine de bijoux et objets précieux : bracelets, boucles d'oreilles et colliers en or, parfois rehaussés de pierres précieuses…

Deux couteaux à manche en ivoire sont finement ornés d'un dieu antique et d'un mufle de lion. Plus exceptionnel encore, ces œuvres sont accompagnées de plus de 28 000 pièces, soit 120 kilos de métal précieux.

Trésor d'Éauze dont huit colliers, trois bracelets, cinq paires de boucles d'oreilles, six bagues et anneaux, deux manches de couteau en ivoire, six intailles, un camée, quatre épingles à cheveux en corne et de nombreuses pièces d'or et d'argent, vers le 3^e siècle, photo : D.Martin
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Mais ce n'est pas seulement leur valeur monétaire qui intéressait leur propriétaire : il les collectionnait pour leur beauté et leur rareté ! Cet homme cultivé aurait enfoui son butin vers l'an 261, lors d'une période de troubles dans ce qui était alors une métropole, Elusa. Il n'aurait jamais eu l'occasion de revenir le chercher...

Bagues et colliers en or issus du trésor d'Éauze, vers le 3^e siècle, photo : DR
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Mais revenons en cette fin de 20^e siècle. Pour abriter l'incroyable trouvaille, la ville d'Éauze a besoin d'un vrai coffre-fort. Cela tombe bien, elle a l'opportunité de racheter une ancienne banque pour en faire un musée archéologique : le Crédit Agricole... où travaillait André Dieulafait avant sa retraite. La boucle est bouclée !

Façade du Musée archéologique du trésor d'Éauze, photo : Elusa
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Pour en savoir plus :

Sur le trésor et la ville d'Elusa (PDF)

Sur l'histoire de l'archéologie

Sur une autre découverte archéologique exceptionnelle

Bague en or avec camée issue du trésor d'Éauze, vers le 3^e siècle, photo : CDPM Flaran
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