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Les différents acteurs du conflit qui ravage la Syrie et menace toute la région veulent-ils vraiment la paix ?

La paix est répudiée en Syrie. Encore une fois, les civils en paient le prix fort. Le Fonds Des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) a annoncé mercredi qu’au moins 96 enfants ont été tués et 223 ont été blessés dans la partie est de la ville syrienne d’Alep. «Les enfants d’Alep sont pris au piège dans un cauchemar », a déclaré dans un communiqué le Directeur exécutif adjoint de l’UNICEF, Justin Forsyth. « Il n’y a pas assez de mots pour décrire la souffrance qu’ils vivent», a-t-il ajouté.

Le système de santé dans la partie est d’Alep est en ruine avec le départ d’environ 30 médecins. Il ne reste pratiquement aucun équipement ou médecine d’urgence pour soigner les blessés alors que la ville connait un nombre toujours croissant de cas de traumatismes. «Rien ne peut justifier de telles agressions sur les enfants et un tel mépris total de la vie humaine», a dit encore Justin Forsyth. « La souffrance, et le choc chez les enfants, sont certainement le pire que nous avons vu», a-t-il souligné.

À l’échelle diplomatique, la situation entre Washington et Moscou reste toujours dans l’impasse. L’administration américaine de Barack Obama semble alterner sa politique entre la tentation de trouver un accord de paix en Syrie et celle de ne pas laisser devenir la Russie un acteur important dans la région. Mais de manière générale, la politique américaine en Syrie est fragile depuis longtemps: l’administration Obama quasi à la fin de son mandat présidentiel n’a pas un projet politique pour l’avenir de ce Pays. Pour Washington, la Syrie est seulement une zone de passage stratégique pour le transit de l’énergie, notamment depuis la découverte en Méditerranée de ressources pétrolières et gazières. Le silence de l’Union européenne et sa quasi-absence du dossier font penser de l’Europe la même chose. Ce sont les hydrocarbures qui déterminent les positionnements géostratégiques des puissances occidentales et de leurs alliés. La question énergétique intervient en effet à plusieurs niveaux dans ce conflit. Enfin, les États-Unis doivent également faire face à un autre élément dans le dossier syrien : le rapprochement turco-russe. Ces nouvelles relations, jugées inattendues par de nombreux diplomates après l’attaque d’un bombardier russe par les forces d’Ankara en novembre 2015, compliquent le panorama en ce qui concerne les analyses américaines. Neutraliser la Russie, devenue un acteur de premier plan dans le conflit, reste alors un objectif prioritaire des États-Unis. À présent, l’objectif reste donc d’empêcher un vrai processus de négociation tant que le régime de Bachar Al Assad est encore au pouvoir.

De sa part il y a tout juste un an, Moscou a débuté sur le terrain syrien par ses opérations militaires en soutien au régime de Damas en dévoilant des armements jamais utilisés : bombardiers, systèmes de missiles multirôles, un nouveau GPS, collecte d’informations. Les bombardements sur le convoi humanitaire du 19 septembre et sur la ville d’Alep le 23 septembre ont encore plus éloigné la possible collaboration politique parmi les deux puissances mondiales. Les sièges des Nations Unies sont donc devenus les lieux d’un affrontement verbal quotidien entre Washington et Moscou. «Ce que fait la Russie, c’est de la barbarie», a martelé Samantha Power, ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, en oubliant toutefois que son Pays fournit des armes, payées par les Saoudiens, à des groupes liés à al-Qaida. De leur côté, les autorités russes ont dénoncé la «passivité» face à DAECH et ont réclamé une enquête minutieuse sur l’attaque du convoi humanitaire détruit le 19 septembre 2016. Cette semaine, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a décidé de créer la commission d’enquête interne sur l’attaque au convoi des camions. Cette commission «sera chargée d’enquêter sur l’incident concernant une opération de secours conjointe de l’ONU et du Croissant-Rouge arabe syrien à destination d’Urum al-Kubra, en Syrie, le 19 septembre», a annoncé le porte-parole du Secrétaire général dans une déclaration à la presse.

Les discussions qui se déroulent à l’ONU autour d’Alep mettent en lumière les obstacles qui se dressent en Syrie, dans la lutte contre Daech, mais également contre l’ancien Front al-Nosra (al-Qaida). L’urgence de sortir de la guerre est pour l’instant non prioritaire. Les différents acteurs du conflit qui ravage la Syrie et menace toute la région veulent-ils vraiment la paix ?

Antonio Torrenzano



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