Chère lectrice, cher lecteur, Le message est clair: à une majorité de deux-tiers, le Conseil National Veut que le Conseil fédéral hausse le ton envers l'Iran. Le parlement a voté un texte invitant le gouvernement à condamner plus clairement la répression des manifestations et les condamnations à mort par le régime de Téhéran, à soutenir la démocratie sur place et à reprendre les sanctions décidées par l'Union européenne. La timidité helvétique s'explique: les mandats de puissance protectrice que la Confédération remplit en Iran sont de ceux qui font briller sa diplomatie sur la scène internationale. Fâcher les mollahs, c'est risquer de se couper l'accès au plus haut niveau iranien. Ce vote en ouverture de la session de printemps est intervenu moins d'une semaine après que l'ambassadrice de Suisse a participé à une manifestation officielle vêtue d'un tchador. Plus tôt en février, le président de la Confédération, Alain Berset, avait souhaité un bon anniversaire à la République islamique, installée depuis 44 ans. Pris séparément, ces agissements avaient de quoi créer la polémique. Leur addition, en plus du vote de lundi, met le Conseil fédéral sous pression. Et ce d'autant plus que l'Iran était au cœur de l'ouverture de la 52e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, à Genève. Les effets de l'agression russe en Ukraine pèsent sur une neutralité toujours moins comprise par les pays qui entourent la Suisse. Avec la question iranienne, la diplomatie helvétique ne connaît aucun répit. Bonne lecture, – David Haeberli, journaliste |