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La loi des plaines chapitre 9: Interlude

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Désolé pour le long silence... J'ai eu quelques semaines assez intenses en terme de boulot, démarches... Je vous tiendrais au courant prochainement de ce qui se passe un peu dans ma vie, de comment je me suis réadapté à la vie en France, au système médical français etc... Et bien sur un petit bilan de santé (qui est bonne, globalement, malgré les douleurs chroniques qui ne me lâchent pas). 

Les braves quittant le camp laissèrent une cinquantaine de personnes derrière eux. Une douzaine d'entre eux étaient des enfants, une vingtaine des guerriers, et le reste étaient des non-combattants et des personnes âgées. "Non-combattants" n'était pas vraiment le mot approprié: la plupart des gens sur Yaghan étaient formés pour lutter contre la menace constante des Morlocks, et les gens des tribus Nʉmʉ l'étaient plus encore car ils vivaient dans les plaines sans murs pour les protéger. Nous dirons seulement que la chasse et le combat n'était tout simplement pas leurs occupations primaires.

Ils commencèrent donc à emballer le camp, une tâche à laquelle ils étaient suprêmement efficace. Leur survie dépendait de leur capacité à devancer les Morlocks dès leur détection. Habituellement, un groupe de braves attirait l'attention des monstres et les éloignait du camp tandis que le reste de la bande s'enfuyait dans la direction opposée. L'incroyable vue de certains braves, le Don qu'ils appelaient les Yeux de l'Aigle, était un atout de taille pour coordonner de telles tactiques. Le fait qu'ils soient beaucoup plus mobiles que les Morlocks grâce à leurs formidables capacités équestres aidait également, bien sûr.

Cela restait un style de vie rude et dangereux, qui dépendait plus que jamais de la capacité de chacun à travailler ensemble. Les tipis étaient faciles à démonter et leurs longues perches furent rapidement chargées sur de robustes petits chariots tirés par de lourds chevaux de trait. Les chevaux étaient la fierté des Nʉmʉ. La capacité télépathique de certaines de leurs montures améliorait leurs capacités déjà formidables pour les porter à un niveau surnaturel, homme et cheval agissant ensemble comme s'ils ne faisaient qu'un. Il y avait plus de cinq chevaux pour chaque être humain, tous élevés à des fins diverses. Certains étaient de lents animaux de trait, certains étaient très rapides et endurants, certains étaient de grands et fiers coursiers qui portaient leurs cavaliers sans peur au coeur de la bataille. L'élevage de tant d'animaux était une tâche ardue, facilitée par l'aide de ceux dotés de Dons, ainsi que de celle de nombreux gigantesques molosses, également télépathes, qui étaient les autres compagnons du peuple des plaines.

Très vite, tout fût emballé dans des paniers tissés et prêt à charger sur des chevaux de rechange à la moindre alerte. Ils éteignirent les feux, remplir à ras bord les chariots et les attelèrent. Puis commença la pire partie de la vie des Nʉmʉ. L'attente.

Tout le monde savait que dans tout ce qui concernait les morlocks, la mort n'était jamais très loin. Ils avaient tous perdu quelqu'un, un parent, un ami, un membre de la tribu ou un cheval à cause du fléau de l'humanité. Même avec la meilleure organisation, même avec les meilleurs chevaux, les meilleures lances et les meilleures guerriers de leur côté, rien n'était certain. Les Morlocks étaient une sous-espèce changeante, ils évoluaient en permanence, et devenaient constamment plus puissants. A chaque confrontation, il y avait une nouvelle variation, une nouvelle mutation terrifiante. Vous ne pouviez jamais complètement être prêt et la seule solution était d'être aussi adaptable que possible, ce qui était loin d'être facile quand la peur tenaillait vos entrailles.

Une jeune femme tira une petite flûte en bois d'un sac et commença à jouer doucement. Les tambours avaient été emballés, et comme faire trop de bruit n'était probablement pas une idée brillante, les gens qui se joignaient à elle frappaient avec les paumes de leur main contre leur poitrine ou leurs cuisses. Manoeka, une femme âgée, commença à chanter lentement un air antique, la chanson de lune. Peut-être qu'elle pourrait attirer Ebimʉa, la lune bleue qui était une présence bienveillante dans le ciel et un symbole de bonne chance, pour remplacer Epimʉa, qui était connue sous le nom de Rouille à Gond, et qui était un bien mauvais présage. La douce chanson, même si elle n'était pas jouée fort, réchauffait le coeur de tous les humains présents. À leur tour, leurs compagnons à quatre pattes dotés du Don se détendirent, ce qui contribua à calmer les autres animaux n'ayant pas leur capacités. La voix de la chanteuse était comme une respiration collective, une profonde respiration qui desserra l'emprise de la peur sur leurs cœurs.

Patiemment, ils attendirent.


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