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JAPON - KAKUNODATE SOUS LA NEIGE




Cette étape au coeur du Tohoku, à Kakunodate, encore une fois sous la neige, a été assez agréablement étrange. Nous avons eu l'impression de nous balader dans une ville fantôme. Il faut dire que nous sommes arrivés le soir assez tard et que les jours suivants en nous y baladant la neige tombait pratiquement continuellement. Nous avons croisé très peu de monde au point de nous demander si cette ville était vraiment habitée... De plus, nous étions en période de Kamakura et les festivités étaient finis à Kakunodate.
Probablement la conjonction de ces éléments nous a laissé une ville désertée et un formidable terrain de jeu pratiquement rien que pour nous! 



Nous avons énormément apprécié ces promenades dans cette belle petite ville. Flâner dans les ruelles quasi désertes, errer au gré de la neige et de nos envies. Les flocons étrangement nous ont invité à ralentir le pas et admirer sous toutes les coutures cette ville que les guides n'évoquent pas ou alors succinctement.


Nous avions l'impression de nous balader à l'intérieur des oeuvres de Hasui Kawase, d'Hiroshige ou de Kuniyoshi. En admirant les paysages à Kakunodate, nous avons compris assez aisément pourquoi ces décors enneigés ont pu générer tant d'inspiration à ces maîtres des estampes japonaises que nous aimons tant.


Avant ce voyage dans le Tohoku, nous pensions que ces maîtres avaient une façon bien à eux de représenter les amas de neige sur la végétation. Mais il n’en est rien. Ces artistes ont réussi à retranscrire avec fidélité cette neige compacte et collante du Japon. 
Quant à nous, nous avons encore des progrès à faire pour rivaliser avec les maîtres des estampes😀

Hiroshige, scène de neige, série des 53 stations du Tôkaidô


❄ VILLE DE SAMOURAÏS ❄


Nous avions choisi cette ville comme point de départ de balades et pour nous rendre à un festival kamakura dans une ville voisine, Yokote, tout en découvrant un autre lieu. Nous avons eu la main heureuse sans trop le savoir. Kakunodate, beaucoup plus petite que Yokote et plus typique, a un quartier entier de demeures de samouraïs! Ce fut une belle balade au décor ensorcelant et poétique, dans l’espace et dans le temps.


Hormis le passage de quelques voitures, on aurait pu se croire quelques centaines d’années en arrière et nous attendions qu’un samouraï ou un autre personnage en tenue traditionnelle jaillissent hors d’une de ces belles demeures. 



Nous n'avions vu aucune photo avant de nous y rendre. Aussi la surprise a été double en nous y baladant le lendemain de notre arrivée.


La ville est bâtie le long de la rivière Hinokai. Elle était alors le siège du pouvoir dans la région à l'époque féodale. Son seigneur, Yoshikatsu Ashina, a établi son château au nord de la ville. Il n'en reste à présent plus que des ruines.


Les demeures des samouraïs quant à elles sont établies au sud de celui-ci, et en dessous de ces dernières se trouve le quartier des commerçants. Le quartier des samouraïs en presque 4 siècles n'aurait pas changé. Et nos photos ne peuvent que confirmer la propagande 😊




Le quartier a été érigé en quartier historique protégé et il est en effet bien préservé. Certaines demeures se visitent, d'autres sont utilisées comme boutiques. On a un peu l'impression que le temps s'est arrêté, sensation accentuée avec le silence et l'absence de monde lors de notre venue.



La neige a toujours été au rendez-vous depuis le début de notre voyage. C'est d'ailleurs cela que nous étions venus chercher dans le Tohoku. Les flocons de neige immaculés tourbillonnaient avec grâce autour des toris et maisons en bois. Nous avons plongé dans une autre époque dans cette ambiance paisible, sereine et feutrée, marquée simplement par le crissement de la neige sous le poids de nos pas.


Le seul bruit qui nous a sorti de notre rêverie floconesque... Une ritournelle enfantine qui nous a attiré dans une ruelle... et nous a mené à une camionnette d'épiciers qui faisait sa tournée dans la ville. Comme celles qui circulent dans nos campagnes mais en plus kawaii 😏






❄ REPAS DE SAMOURAÏS ❄


Comme nous l'avions indiqué plus haut, nous sommes arrivés assez tard le soir, ne pensant pas avoir de difficultés particulières pour trouver un restaurant... énorme erreur! nous avons erré comme des manants, dans le froid pendant un long moment.
Lorsque enfin nous pensions avoir trouvé le saint Graal, les hôtes du dernier établissement allumé nous ont indiqué ne plus servir à manger, le drame rodait. Heureusement les derniers convives nous ont vite indiqué un restaurant. Le tout en Japonais, oui en l'espace de 3 jours nous étions devenus fluent. La faim accélère fortement l’apprentissage d’une langue 😋


En suivant leurs indications nous avons donc atterri dans un charmant petit bistrot tenu par une dame sympathique qui sirotait verre sur verre au comptoir tout en papotant avec une de ses amies. Pas d’autres âmes qui vivent… Bref moment d’hésitation. Nous avions l’impression de venir perturber une sorte de train-train immuable...
En fait, nous ne savons pas qui de nous étaient les plus surpris. Nous 2 en étant acceptés pour dîner ou bien ces 2 dames intriguées par la présence de deux étrangers à une heure si tardive et en cette période hors saison? 
Le restaurant normalement aurait dû être fermé mais elle nous a accueilli à bras ouverts et nous avons passé une très belle soirée. Au programme menu improvisé,  Inaniwa udon, tofu frit et maquereau vinaigré, délicieux! Le tout entrecoupé de discussions via des gestes, des bouts de phrase issus de guide de poche ou google translate sur fond sonore de compétition de curling aux JO. Nous avions tous le même avis ce soir-là sur ce sport, honorable, certes mais assez étrange 😊

Repas improvisé par la patronne...

Ici on ne plaisante pas avec la nourriture
Situation improbable avec sa dose de cocasserie que nous avons adorée.  Malgré la barrière de la langue, la discussion a pu s’établir cahin-caha. 
C’est le genre de situation que nous adorons lors de nos voyages. Comme dirait un dicton chinois c’est une discussion impossible entre poule et canard 😋.
Malgré les barrières linguistiques, il est assez étonnant de voir qu’une agréable conversation à bâtons rompus  arrive néanmoins à s’établir. 

Nous vous rassurons, nous avons goûté d'autres spécialités du coin : la châtaigne!

Le lendemain, nous avons fait une halte pour notre petit collation de 10h (cela fait petit pépé et petite mémé mais qu’est-ce que c’est bon).
Nous nous sommes donc arrêtés dans une maison de thé pour goûter des spécialités du coin : les Mochis à la châtaigne.


La châtaigne est vraiment mise en avant. Au point que dans la boutique/salon de thé très chic & cosy où nous avons pu prendre notre petit-déjeuner, on nous a servi un "mochi-châtaigne". Chataignesque jusqu'au bout de la coque.  


Nous avons eu de la chance (très juste illustration de Monsieur ci-dessus), nous sommes retombés sur l'homme providentiel de la veille qui nous avait envoyé vers le bistrot salvateur. Nous n'avons pas hésité une seconde pour lui sauter dessus, car à la vue des rues désertes nous ne voulions pas revivre le même psychodrame de la veille...Il nous a vite fait envoyé vers de précieuses adresses. 
Nous avons notamment pu déguster à nouveau des Inaniwa Udons.


Vous l’aurez compris, se restaurer à Kakunodate peut se révéler compliqué. Nous vous suggérons fortement de repérer avant vos établissements et de dîner tôt (18h).




❄ AUTRES ATTRAITS DE KAKUNODATE ❄


Kakunodate est également réputée pour sa fête des Sakura. Un peu partout dans la ville, les cerisiers bordent les routes.  Bien sûr, en ce mois de février enneigé, il nous était impossible d'admirer ce spectacle, mais en voyant la typologie de la ville, il nous était assez facile d'imaginer sa beauté en pleine floraison des cerisiers. Il existe même "un tunnel de cerisiers" au bord de la rivière Hinokai. 
C'est une promenade de 2 km le long de la rivière bordée de cerisiers.



Certains pourraient trouver cela un peu court en termes d’expérience… En venant dans le Tohoku, nous ne cherchions pas un marathon touristique, ni à enquiller un maximum d’attractions. Nous cherchions plutôt à nous ensevelir sous la neige comme le proposait le poète Bashô...mission accomplie 😊




Dans une époque où tout doit aller très vite, où les gens s’inscrivent dans une course effrénée pour consommer et voir un maximum de choses, nous ne voulions pas visiter des endroits au pas de course comme on pourrait consommer un flux massif d’informations sur Twitter. Nous voulions quelque chose de plus posé, de plus contemplatif. Notre leitmotiv pour ce voyage a été de ralentir le rythme… de pratiquer le slow travel… prendre le temps. Qu’importe si nous n'avons vu qu’une bribe de Kakunodate,  cette bribe nous l’avons adorée et ressentie.  En essayant de retrouver ce regard d'enfant et de nous émerveiller de choses simples telles que des stalactites s’accrochant à la mousse des toits, les détails architecturaux de maisons de samouraï ou bien la forme des arbres ployant sous le poids de la neige collante… C’est comme cela que nous avons vécu notre passage à Kakunodate. 




Nous vous laissons avec une dernière vidéo sur le beau quartier des Samouraïs de Kakunodate :






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BONUS
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Si vous aimez comme nous les balades sous la neige dans un Japon qui vit à un rythme ralenti, allez jeter un coup d'oeil à 
Takayama, pays de neige




Informations Pratiques

En train, à partir de Tokyo: 
3h10
Depuis Akita: 44min
Depuis Morioka: 48 min 

Site de l'office 
de tourisme en anglais:
Kakunodate-kanko

salon de thé: 
Kurakichi Kammi Sabo
38-25 Kobitocho, 
juste à côté du tunnel des cerisiers

Le restaurant de nos copines:
à droite de la poste tout simplement 😀

Le restaurant à nouilles:
お食事処ふきや
Kobitomachi 28
ouvert tous les jours 
de 10h30 à 15h



            

















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