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LA DEMOGRAPHIE MEDICALE OBJET DE SOINS INTENSIFS

Pour illustrer cette chronique qui porte sur la démographie médicale en France et permet d’entrer dans le monde du réel grâce au témoignage d’une vraie femme médecin, nous ne pouvions trouver meilleure image que celle des deux interprètes du film réalisé par Thomas Lilti « médecin de campagne », sorti début 2016. Il faut en effet regarder les réalités en face ! L’Atlas de la démographie médicale édition 2016, publié par le Conseil national de l’Ordre des Médecins mais aussi des études prospectives réalisées notamment par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) permettent de comprendre pourquoi l’offre de soins se trouve à un creux de vague qui nécessite de prendre le problème à bras le corps.
Pourtant, comparé à d’autres pays développés, la densité de médecins généralistes et spécialistes au regard de la population n’apparaît pas particulièrement critique.
Au 1er janvier 2016, le tableau de l’Ordre recense 89 788 médecins généralistes en activité régulière, tous modes d’exercice confondus (libéral, mixte, salarié). Ces derniers sont représentés à 55% par les hommes et 45% par les femmes.
Toutefois, on observe que 26,7% sont âgés de 60 ans et plus, alors que les moins de 40 ans ne représentent que 14,8% des effectifs.
En réalité, les médecins généralistes se situant dans la pleine force de l’âge ne sont que 58.104, ce qui marque une baisse de 10,3% depuis 2007. Selon le CNOM, à l’horizon 2020, ces derniers ne devraient plus être que 54.000, si la tendance actuelle se poursuit.
Pourquoi cette situation est elle préoccupante ?
Tout d’abord en raison d’importantes disparités territoriales au niveau national. Si la Picardie est la région la moins bien dotée, la région Provence Alpes-Côte d’Azur reste la mieux pourvue en nombre de médecins généralistes et spécialistes.
Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, la région francilienne a pour sa part enregistré la plus forte baisse d’effectifs entre 2007 et 2015, avec le départ de 1.835 médecins (-6%). Paris détenant un record statistique, avec une baisse des effectifs de 40,2%.
Dans le Val-de-Marne, en dépit de la présence de 1.564 médecins généralistes dont l’âge moyen se situe dans la moyenne, à savoir 52 ans, la situation apparaît dans certaines communes ou bassins de vie, plus critique que d’autres. Une situation que dénonce Bernard Le Douarin, président du CD0 94 et secrétaire général-adjoint du CNOM, conscient de nombreux départs en retraite, conséquence du baby boom, mais aussi de l’absence de remplaçants.
Force est en effet de constater une certaine désaffection pour l’exercice libéral de la médecine de premier recours de la part des jeunes médecins.
Comment faire renaître la vocation ? La solution passe t’elle exclusivement par des regroupements de médecins ?
Pour mesurer l’ampleur du phénomène « désertification médicale » et les difficultés récurrentes, bien d’autres réalités sont à prendre en compte. Et comme le prouve le témoignage de Danièle de Gueyer, médecin généraliste, ce n’est pas du cinéma !
Quelles solutions imaginer pour éviter une rupture de l’offre de soins de ville à laquelle les Français sont très attachés ? Danièle De Gueyer, médecin généraliste propose quelques pistes pour guérir le grand corps malade, victime d’un syndrome qui pourrait, si on n’y prend garde, mettre à mal notre système de santé.
Selon une étude de la DREES, d’ici à 2030, la population devrait croître de 10% et le nombre de médecins égaler le niveau actuel. Or le vieillissement de la population ira en s’accélérant, sachant que la consommation de soins va croissante avec l’âge. De plus, le nombre de patients atteints de maladies chroniques ne fera que s’accentuer.
La question relative au numérus clausus ne peut non plus être éludée puisque le nombre défini par les pouvoirs publics concernant l’entrée aux études de médecine qui était de 7 300 en 2008, est descendu à 3 500 dans les années 90.
On comprend donc aisément qu’avec davantage de départs en retraite que d’arrivées sur le marché, l’offre de soins en médecine générale ait à souffrir d’un déficit patent d’ici 2020. Certes, on peut se rassurer en apprenant que le nombre de médecin de moins de 45 ans devrait enregistrer une notable progression pour atteindre presque 50% en 2025.
Une tendance favorisée par une autre caractéristique importante de la démographie médicale liée à la féminisation de la profession. Cette dernière tendra en effet à s’accélérer, avec la présence de plus de 50% de médecins femmes (contre 39% en 2006), et notamment 56,4% de femmes médecins généralistes à l’horizon 2030.
Mais beaucoup reste à faire pour garantir l’offre de soins d’ici là.


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