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Escalator Over The Hill, le film de l'enregistrement !


Je suis sans cesse surpris par les fouilles quasi géologiques qui creusent l’histoire de la musique, du cinéma ou de la littérature. Plus on avance dans le temps plus le passé refait surface. Des documents apparaissent dont on ignorait totalement l’existence. Et comme souvent lorsque l'on me fait remarquer que c'est bizarre que je ne connaisse pas telle ou telle œuvre, je raconte (avec l'accent) cette histoire corse que m'avait transmise mon maître, Jean-André Fieschi. " Un vieux Corse est arrêté pour avoir assassiné un couple d'Anglais sur une plage de l'île de Beauté. Comme la police ne comprend son geste, le vieux Corse explique que la raison est qu'ils ont brûlé Jeanne d'Arc. Les enquêteurs lui répondent, incrédules, que c'était tout de même il y a très très longtemps ! Le vieux rétorque alors sur un ton lancinant : peut-être, mais moi je l'ai su qu'hier".


Grâce à Robert Wyatt qui m’avait confié une cassette de Mark Kidel, j’avais par exemple découvert les workshops d’Edgard Varèse auxquels participèrent, entre mars et août 1957, Charlie Mingus, Art Farmer, Teo Macero, Eddie Bert, Don Butterfield, Ed Shaughnessy et quelques autres jazzmen. Assistaient à ces jam-sessions dominicales l'arrangeur George Handy, le journaliste Robert Reisner, les compositeurs James Tenney, Earle Brown et John Cage, le chorégraphe Merce Cunningham. C'est du free jazz quelques années avant son invention ! (partition ci-dessus)


Hier est apparue une sorte de making of du chef d’œuvre de Carla Bley, l’opéra Escalator Over The Hill. Une heure vingt-trois minutes filmées pendant l’enregistrement du coffret de 3 disques avec Viva, Jack Bruce, John McLaughlin, Don Cherry, Gato Barbieri, Don Preston, Charlie Haden, Paul Motian, Enrico Rava, Michael Snow, Roswell Rudd, Leroy Jenkins, Jeanne Lee, Paul Jones, Sheila Jordan, etc., ainsi que Michael Mantler qui coordonne l’ensemble et dont l’influence est évidente à l’écoute de ses compositions personnelles. Carla Bley, disparue récemment, dirige, joue du piano, de l’orgue, chante et risque de se faire briser les doigts par sa fille Karen qui a agrippé le couvercle du piano… Il est à la fois passionnant et bouleversant de découvrir les images d’une œuvre que j’ai usée jusqu’au fond des sillons.


J’ignore d’où vient la copie du film tourné par Steve Gebhardt et sorti en 1999. Elle circule probablement sous le manteau toilé. Une amie qui connaît l’importance que revêt pour moi cette œuvre clef me l’a envoyée hier. J’avais déjà eu le plaisir d’en discuter à Arles avec Tod Papageorge il y a quelques années. Le film, qui ne respecte pas l’ordre de la chronotransduction (un néologisme !), est un témoignage fabuleux de cette œuvre majeure du XXe siècle, composée entre 1968 et 1971. Espérons qu’il soit accessible à tous et toutes très bientôt.


Sur arte.tv/blow-up, Trufo, qui a certainement aussi bénéficié d'une bonne âme pour lui communiquer le film, raconte l'histoire de ce long métrage qui fait surface aujourd'hui...


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