Get Even More Visitors To Your Blog, Upgrade To A Business Listing >>

Maroc (3) L'Aïd


Cinq millions six cent mille ou sept millions de moutons sont égorgés à 11 heures le jour dit de l'Aïd. À ce stade on ne les compte plus, surtout pour s'endormir à l'heure de la sieste. C'est probablement un par famille. À l'entrée de Tétouan le marché aux moutons et aux chèvres crée un embouteillage. Chacun choisit la bête qui lui fera un ou deux mois.


Certains viennent chercher leur mouton en carriole, d'autres le tirent avec une ficelle. Il faut bien être quatre pour faire grimper un mouton vivant dans le coffre d'une petite voiture. Ça bêle. Nina nous envoie des extraits hilarants de la série animée anglaise Shaun The Sheep. Mieux vaut en rire, mais cette boucherie forcément interroge nos propres pratiques carnassières.


Pendant l'Aïd Tetouan est une ville morte. Elle ressemble à la période du confinement. Pas un restaurant, pas une épicerie d'ouvertes. Les rues sont désertes. Nous nous replions sur les restaurants d'hôtels où nous sommes souvent seuls dans la salle, sauf au délicieux Riad Blanco situé dans la médina. Il faudra que je trouve la recette de la soupe de melon. Il faut toquer à une porte un peu anonyme qui s'ouvre sur un décor typique.


La terrasse d'une pharmacie traditionnelle offre un panoramique sur la médina. Il y a toujours autant d'antennes paraboliques, un peu de linge qui sèche, mais personne alentour. Les rabatteurs précisent toujours que leurs conseils de guide sont gratuits. Il touche évidemment une commission sur les achats que vous faites là où ils vous emmènent. Comme les touristes sont rares à Tétouan, il y a très peu de hustlers, le genre collant qui ne vous lâchent pas, en comparaison avec Marrakech, par exemple, qui est devenue infréquentable. Par contre, dans certains quartiers, on croise un mendiant la main tendue tous les vingt mètres, beaucoup de femmes, de personnes âgées et quelques estropiés. J'enregistre le muezzin qui au loin appelle à la prière.


Je craignais que mon petit-fils soit choqué par l'odeur du sang dans les ruelles rincées, par les têtes et les pattes qui y sont brûlées pour récupérer les cornes, etc. Au contraire il me demande de voir les carcasses de moutons accrochées chez le boucher et regrette de ne pas assister à la découpe ! Par contre le bruit du tambour l'agresse terriblement et nous sommes obligés de filer rapidement. C'est en nous perdant dans le labyrinthe de la médina que nous sommes tombés sur une place minuscule où jouent les Gnaouas avec leurs karkabats (qraqeb). Ils dansent.


This post first appeared on Jean-Jacques Birgé, please read the originial post: here

Share the post

Maroc (3) L'Aïd

×

Subscribe to Jean-jacques Birgé

Get updates delivered right to your inbox!

Thank you for your subscription

×