L’ancien président de Côte d’Ivoire Henri Konan Bédié est mort à l’âge de 89 ans dans un hôpital privé à Abidjan, a annoncé son parti mardi 1er août. Il a été à la tête du pays de 1993 à 1999 et était considéré comme l’héritier et le successeur d’Houphouët-Boigny, le premier président ivoirien. Il est notamment connu pour son concept controversé d' »ivoirité », qui a suscité des tensions et des violences pendant la crise politique des années 2010-2011.

Il avait une longue carrière politique et a été désigné candidat à la prochaine élection présidentielle prévue en 2025. Ancien chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal parti d’opposition, il avait appelé à l’unité au sein de son parti pour remporter les élections municipales et régionales prévues en septembre.

Né en 1934 dans une famille de planteurs de cacao, Henri Konan Bédié était d’ethnie baoulé, tout comme Houphouët-Boigny. Il était autrefois un adversaire politique d’Alassane Ouattara, l’actuel président, mais avait ensuite soutenu ce dernier lors d’élections ultérieures et s’était rapproché des partisans de Laurent Gbagbo après s’être retrouvé dans l’opposition en 2018.

Son concept d' »ivoirité« , qui avait été utilisé pour tenter d’empêcher la candidature d’Alassane Ouattara en 1995 en raison de ses origines supposées étrangères, a été critiqué pour avoir exacerbé les tensions et contribué aux violences lors de la crise de 2010-2011, qui a entraîné la mort de 3 000 personnes.

La question de la nationalité en Côte d’Ivoire, pays avec une population importante issue de l’immigration, est un sujet très sensible depuis l’apparition du concept d' »ivoirité ».

Henri Konan Bédié laisse derrière lui un héritage politique complexe, et son décès a été accueilli avec une grande affluence devant sa résidence à Abidjan.

Oeil d’Afrique