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Une maison hantée à Saint-Hyacinthe

Une maison hantée jette l’émoi

Toute une famille doit quitter son domicile, en plein coeur de la ville. — Bruits étranges. — Apparitions fantastiques. — Le jeune Philias Brière, frappé au visage, demeure trente minutes inconscient. — La foule se rassemble tous les soirs et la police doit intervenir

Une cinquantaine d’arrestations (reportage par Albert Duc).

On est souvent porté à croire que les histoires de revenants et de maisons hantées sont du domaine exclusif des campagnes lointaines et isolées, des coins déserts de villages, où les maisons sont rares et où les arbres, gigantesques et nombreux, projettent des ombres fantastiques sous la lumière blafarde de la lune. Erreur! En plein centre de Saint-Hyacinthe, l’une des villes les mieux éclairées de la province du Québec (on y produit, en effet, de l’électricité à bon compte, et qui renferme une population de vingt mille âmes, une Maison est actuellement vide depuis quelques jours. Il arrive souvent que des locataires quittent leur domicile, mais dans ce cas, la raison du départ sort quelque peu de l’ordinaire: les locataires, cinq adultes et un bébé, ont été chassés par les persécutions des esprits!

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En mars dernier, monsieur et madame Philias Brière louaient la maison située au numéro 72, rue Sainte-Marie. Avec eux allèrent demeurer M. Rodrigue Brière, leur fils, avec son épouse et leur enfant âgé de quelques mois, ainsi qu’un autre fils, Philias Brière.

Miracle

Cette maison à une curieuse histoire, et il semble bien que les manifestations actuelles sont la suite naturelle (?) d’un événement qui s’y déroulait il y a environ quatre ans.

Une femme, en effet, déclara à cette époque que saint Joseph lui était apparu dans la porte. Il est vrai que plusieurs prétendirent qu’il s’agissait d’un vieux colporteur de remèdes qui portait la barbe. mais la locataire, presque paralysée par les rhumatismes, déclara qu’elle était complétement guérie. Saint Joseph, ou le colporteur. avait été bien gentil, mais les esprits qui aujourd’hui hantent la maison ont changé de poil.

Bruits et apparitions

Car presqu’aussitôt après l’arrivée de M. Brière et de sa famille, d’après le récit qu’ils en ont fait, ils commencèrent à entendre des bruits et à voir des boules de feu se promener sur les murs et au plafond.

Sors dans trois jours !

Le plus jeune fils M. Philias Brière, âgé de 18 ans, eut un jour l’apparition d’un vieillard à barbe blanche qui lui enjoignit d’avoir à quitter les lieux avec les siens avant trois jours, sans quoi il lui arriverait quelque chose. Comme personne n’obéit aux ordres des esprits, les bruits augmentèrent et secouèrent la maison de la cave au grenier. Vendredi, le 13 août 1937, le vacarme fut si épouvantable, au cours de la nuit, que tout le monde passa la nuit dehors. Le lendemain, on s’aperçut que les plafonds et les murs d’une couple de pièces étaient marqués de stries noires. Deux jours après, madame Brière vit une boule de feu se promener au premier étage puis suivre l’escalier.

Assaut

Non seulement les esprits se montrèrent malcommodes, mais lundi dernier, le 23 août, ils se rendirent coupables d’un assaut grave sur le jeune Philias Brière. Ce dernier était dans un coin retiré qu’on trouve dans toutes les maisons. Soudain, il vit une chandelle allumée chaque côté de sa tête, pendant qu’une voix caverneuse lui disait: « Sors d’ici! » Incapable d’obéir immédiatement à cet ordre, il reçut un coup sur la tête. Plus mort que vif, il sortit en chancelant puis s’évanouit, tandis qu’un flot de sang lui sortait de la bouche. On manda le médecin qui après avoir examiné la victime, puis analysé le liquide rouge qu’il avait remis, déclara avec assurance que le jeune homme en reviendrait certainement.

Déménagement

Toute la famille déménagea alors chez un parent, chez lequel d’ailleurs les persécutés couchaient depuis quelques jours à cause des bruits incessants qui les empêchaient de dormir. À l’envoyé spécial du « Petit Journal » qui les questionnait. les pauvres gens déclarèrent que la position n’était plus tenable.

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Le soir de notre visite. une douzaine de personnes. y compris M. Rodrigue Brière, s’étaient réunis dans la maison abandonnée afin d’attendre le retour des manifestations mystérieuses. À cause de l’heure tardive, malheureusement, nous avons dû partir avant l’arrivée des esprits. Quant au jeune M. Philias Brière, il reprend les quelques forces qu’il avait perdues à la suite du choc nerveux qui lui avait été infligé et si l’au-delà ne revient pas à la charge, son entourage est assuré d’un complet et prompt rétablissement.

Dans l’attente que ces manifestations se renouvelleraient pour leur bénéfice, des centaines de personnes se sont massées chaque soir devant le domicile mystérieux. La police, excédée par ces attroupements a arrêté une cinquantaine de personnes qui ont dû débourser deux dollars d’amende chacune pour “avoir refusé de circuler.”

Par Alber Duc, texte publié dans « Le Petit Journal », le 28 août 1937.

Gardien de la maison hantée. Photo de Megan Jorgensen.


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