L’ancien agresseur d’Édouard lui écrit une lettre sympathique

L’ancien prisonnier en Écosse

Le lendemain de sa libération, MacMahon qui avait menacé Edouard VIII, écrivit une Lettre pleine d’obédience et d’attachement au duc de Windsor. – « Vous avez été durement traité par vos sujets, écrit-il, vous dont les services furent si loyaux. »

Londres, 14 septembre 1937 (par courrier). – George Andrew Macmahon, qui vient d’être libéré après treize mois de prison, s’est empressé d’écrire une lettre touchante à l’ex monarque, au nom duquel il l’avait été reconnu coupable « d’avoir montré un revolver avec l’intention de viser le roi. »

On se souvient de l’instant où Edouard VIII revenait à cheval de Hyde Park, où il avait passé une revue des gardes. Soudain, un objet tomba aux pieds de son cheval qui fit un écart : c’était un revolver.

Dans la foule, il y eut un remous. Des agents s’emparèrent d’un homme qui ne paraissait pourtant pas bien méchant. Plus tard, on reconnut « qu’il n’y avait aucune preuve que l’inculpé ait vraiment eu l’intention de tuer le roi. »

Un reporter, qui rendit visite à cet étranger agresseur le lendemain de sa libération, le surprit en train d’écrire la missive qu’on lira plus bas.

Lorsque le reporter entra chez lui, George Andrew MacMahon, l’homme qui, en juillet de l’année dernière « montra un revolver avec l’intention d’alarmer le roi », recopiait, studieux comme un écolier, le brouillon d’une lettre sur laquelle il avait travaillé pendant plusieurs heures. Il avait réfléchi à cette missive pendant son long séjour en prison et même, en deux occasions, avait essayé de l’envoyer à son destinataire, le duc de Windsor.

Tout tremblant et transpirant à grosses gouttes, MacMahon, sans même nous accorder un regard, plia le papier à lettre, le glissa dans l’enveloppe, écrivit l’adresse puis sortit de l’appartement pour la poster, laissant votre représentant avec sa femme. Sur le brouillon, le journaliste put lire le texte de la missive de MacMahon à l’homme qui, pendant un an, fut son souverain :

La lettre

« Votre Altesse Royale, commençait-il, c’est la première occasion que j’ai de vous expliquer ma conduite et de vous exprimer toute ma loyauté envers vous depuis mon arrestation. »

Après avoir expliqué qu’il venait d’être relâché de la prison de Wandsoworth, MacMahon continuait :

« Je tiens très humblement à vous répéter toute ma loyauté et mon admiration pour votre règne qui fut si humaine et si compréhensif. La nouvelle de votre abdication nous vint à tous en prison. 900 prisonniers, à Wandsworth, sentirent que le poids de leurs peines était soulagé; ils mesuraient à quel point vous fûtes durement traité, après tant d’années de services sûrs, par ce groupe de vos concitoyens qui s’arrogea le droit de juger un sujet qui ne concernait que vous seul. »

Vœux de bonheur

MacMahon continuait sa missive en expliquant qu’il avait essayé d’écrire au duo pour lui souhaiter, en son nom et au nom de tous les prisonniers de Wandsworth, un heureux mariage. Mais les gardiens de la prison refusèrent de mettre la lettre à la poste.

« J’ai accroché à mon mur une photographie de vous comme Prince de Galles. C’était un rare privilège que de pouvoir la posséder dans ma cellule. Chaque fois que je regardais cette photo, je me souvenais de votre sympathie pour tous les malheureux. »

Demain, l’homme qui veut se faire maintenant oublier de ses concitoyens partira pour l’Écosse, dans quelque coin perdu. Il veut, dit-il, se livrer à la solitude et se retrancher dans de profondes pensées.

(Cette nouvelle date du septembre 1937).

Voir aussi :

• La visite des Souverains au Canada en 1939