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Trois-Rivières et les anticonscriptionnistes

Trois-Rivières refuse une salle aux anticonscriptionnistes

Le conseil de ville des Trois-Rivières refuse à un groupe de jeunes gens la jouissance de la salle de l’hôtel de ville pour une manifestation contre les guerres de l’Empire

Trois-Rivières. 6 septembre 1939. Le conseil de ville des Trois-Rivières, sans refuser à à un groupe de jeunes gens appuyés par la société Saint-Jean-Baptiste, la jouissance de la salle de l’hôtel de ville pour une manifestation contre la participation aux guerres de l’empire et la conscription leur a fait comprendre que telle réunion était peut-être prématurée et qu’il valait peut-être mieux se militer à faire signer une requête dans ce sens qui sera transmise au député des Trois-Rivières à la Chambre des Communes. La rencontre du conseil et d’un groupe de jeunes gens a duré tout près d’une heure hier soir lors de la séance des commissions permanentes. Les jeunes gens venaient demander la permission de se servir de la salle de l’hôtel de ville pour une réunion publique qui devait avoir lieu ce soir. Cette réunion devait constituer une protestation contre la participation du Canada à la guerre et surtout contre la conscription.

Le maire et quelques échevins ont immédiatement posé des objections se demandant si le moment était réellement opportun pour une action de cette nature. Le maire, tout en se disant foncièrement opposé à la conscription, a craint que cette action de la jeunesse des Trois-Rivières ne jetât du discrédit sur la nation canadienne française. Des échevins ont prétendu que recourir à telle méthode jetterait en vain la crainte dans bien des foyers et chez beaucoup de jeunes. La délégation a prétendu que cette réunion s’imposait et qu’elle constituait le moyen le plus efficace et le plus rapide de faire connaître le sentiment des Canadiens français à l’égard de la participation du Canada à la guerre.

Un incident

La délégation a déclaré qu’elle avait entrepris de faire signer une requête et que son but était de faire connaître à la population en général la portée de sa requête. Un des membres de la délégation a déclaré que le public se montrait plutôt craintif. Il a déclaré que l’un de ceux qui ont entrepris de faire signer cette requête a reçu un coup de poing d’un trifluvien à qui il demandait de signer la requête au cours de la journée d’hier. M. Maurice Gélinas, de la société Saint-Jean-Baptiste, qui accompagnait la délégation de jeunes a remercié le Conseil des conseils de prudence qu’il avait donnés. Il a dit ce qu’a fait la Saint-Jean-Baptiste jusqu’ici et a déclaré que la conduite du Conseil avait peut-être réussi à éviter des actes regrettables. Le Conseil, en réponse, à la demande de la délégation, a offert de mettre à sa disposition la grande salle de l’hôtel de ville où tout le monde pourra se rendre dès aujourd’hui et apposer sa signature au bas de la requête qui sera envoyée à nos députés pour leur exprimer le désir de tous de ne pas subir la conscription.

Un camp

Les officiers du ministère de la Défense Nationale ont demande à la ville des Trois-Rivières l’usage des terrains de l’Exposition pour l’aménagement d’un vaste camp militaire à cet endroit mais le conseil de ville n’a pas voulu prendre de décision avant de connaître le résultat des démarches tentées auprès du gouvernement provincial et plus particulièrement du bureau de reconstruction économique pour l’usage des nouvelles bâtisses érigées à cet endroit. Le conseil de ville a par contre agréé la demande du lieutenant-colonel H. J. Keating en accordant aux officiers de l’armée canadienne le passage gratuit sur les traversiers de la ville entre Trois-Rivières et Sainte-Angèle. Dans une lettre adressée au conseil de ville hier soir le ministère de la Défense nationale demandait en effet la permission de se servir des terrains de l’exposition pour l’aménagement d’un camp militaire et il soulignait ensuite qu’il s’était adressé au bureau de reconstruction économique pour obtenir l’usage des mêmes terrains et des bâtisses. Le conseil de ville n’a pas pris de décision pour le moment attendant de connaître quelle sera l’attitude du bureau de reconstruction économique.

Le conseil a déclaré que les bâtisses nouvelles ne sont pas sa propriété mais appartiennent au gouvernement provincial et qu’il ne lui appartient pas d’en disposer. Le conseil ne pourra pas se prononcer sur cette question avant le 2 octobre prochain alors que les nouveaux élus tiendront leur première séance à la suite des élections du 18 septembre. Quant à la demande du colonel H. J. Keating au sujet de l’usage gratuit des traversiers pour les officiers de la milice le conseil l’a accordée sans aucune discussion.

Les régistrateurs

Trois-Rivières. M. le notaire J.-A. Lemire, régistrateur pour le district des Trois-Rivières, a été nommé président de l’Association des régistrateurs de la province, qui a eu son congrès dans notre ville. Les régistrateurs au nombre d’une cinquantaine, se sont réunis au Palais de la Justice où ils ont consacré plusieurs séances à discuter des problèmes de régie interne. Les autres officiers élus sont MM. J.-W. Denis, régistrateur pour Nicolet; vice-président ; Edouard Hamel, régistrateur pour Portneuf; secrétaire – trésorier; le Dr H. Renault, régistrateur pour Bécancour et M. Osias Guibault, régistrateur pour Joliette; M. Michaud, régistrateur pour Lotbinière; directeurs : M. Pelletier, régistrateur pour Rouville, vérificateur.

Parc de la Cathédrale de Trois-Rivières. Crédit photo : Grandquebec.com.


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