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Rôle humain du magistrat montréalais

Le rôle particulièrement humain du magistrat montréalais

Le recorder Léonce Plante, en réponse à une rumeur qui laissait entendre qu’en cour municipale, les prévenus porteurs de billets signés par les échevins étaient mieux traités que les prévenus ordinaires, nous explique le rôle particulièrement humain que nos magistrats exercent, sur le banc.

Des journaux locaux publiaient dernièrement un article en rapport avec les dernières nouvelles qui nous annonçaient la mise en retraite du recorder Semple, et dans lequel on laissait entendre que certains prévenus, parce qu’ils étaient porteurs de lettres ou de billets venant d’échevins, jouissaient de plus de considération, en Cour municipale, que les prévenus ordinaires.

Humanité des magistrats

À ce sujet, le recorder Léonce Plante a jugé bon de faire une déclaration qui nous donne une bonne idée du rôle particulièrement humain que jouent nos magistrats, sur le banc. Voici ce que dit le recorder Plante : « À ma connaissance, il n’existe pas en Cour municipale de ces « arrangements », dont on pare, par l’influence des échevins. Je considère cette affirmation comme malicieuse et injurieuse. Depuis ma nomination, je me suis fait un devoir strict d’entendre tous les comparants, au rapport avec toutes les causes, et en tout temps, lorsque je suis en devoir, que ces comparants jouissent de beaucoup d’influence ou qu’ils soient les plus déshérités au monde.

Courtoisie

« Dans cette dernière catégorie peuvent compter 95% de nos visiteurs quotidiens. J’ai toujours essayé de les traiter avec autant de courtoisie qu’un ministre de la Couronne et qu’une figure politique aujourd’hui oubliée, qui était un homme très haut placé il y a vingt ans, mais qui, ruiné, vient frapper à ma porte. J’ai reçu à ma chambre des bandits célèbres qui vinrent demander conseil après avoir repris le droit chemin.

Si on appelle « arranger les causes », le fait d’être poli et courtois avec les plaignants, les défendeurs, les témoins, les intéressés et le personnel de la Cour, je crains beaucoup que mon chef, le recorder Thouin, et mon collègue, le recorder Leblanc, ainsi que moi-même, n’ayons à nous avoir coupables d’avoir « arrangé » beaucoup de causes.

« Arranger » les causes

Si le fait de traiter le public de cette Cour de misères comme des humains, d’entendre les plaidoyers des autres avocats en se souvenant que nous avons été avocats nous-mêmes, de donner une légère sentence ou une sentence suspendue à un prévenu qui en est à sa première offense, même sur la recommandation d’un échevin, d’accorder un certain délai pour le paiement d’une amende plutôt que d’envoyer le coupable derrière les barreaux d’une cellule, d’adresser une verte semence à un garçonnet qui s’est rendu coupable d’un écart aux lois de la circulation, plutôt que de lui imposer une amende pour le remboursement de laquelle il devra travailler trois semaines à $3, ou le choix d’aller à Bordeaux, de laisser une épouse retourner chez son époux que de l’envoyer en prison, si elle n’a pas en porte-monnaie l’argent nécessaire au paiement d’une petite amende; si’ en un mot, le fait de juger les faiblesses humaines en songeant aux vôtres, peut s’appeler « arranger des causes », j’avoue l’avoir fait depuis quatre ans ».

(Journal Le Petit Journal de Montréal, juillet 1937).

Édifice des Commissaires. Photo de GrandQuebec.com.


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