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Conflit et oppositon

Conflit et opposition en psychiatrie

Conflit

Le Conflit psychique est l’opposition entre deux systèmes de tendances affectives : d’une part, pulsions instinctives, inclinations, élans passionnels, etc., et de l’autre, tendances de même nature mais contradictoires (ou incompatibles dans leur achèvement) ou exigences culturelles (convenances, morale, obligations sociales). Il s’agit souvent, en apparence, d’opposition du sujet à des interdictions extérieures; mais dès que le jeune individu est devenu une personne morale et sociale, les barrières éthico-sociales sont intéressées et le conflit est interne.

Les causes dites « morales » des névroses et des psychoses non organiques peuvent, presque toujours, s’exprimer en termes de conflit : conflit de la personnalité consciente et des tendances pour elle irrecevables et qui sont, de ce fait, plus ou moins « refoulées »; conflit des tendances infantiles contre adultes, égoïstes contre sociales, naturelles contre culturelles. Mais certains états psychonévropathiques, d’étiologie principalement réactionnelle, dont les conflits se laissent facilement deviner, sont parfois appelés « conflictuels ».

L’analyse de conflits enchevêtrés d’une psychonévrose éclaire sa psychogenèse, que révèle principalement la méthode psychanalytique.

A. Hesnard.

Opposition

1. D’une façon générale, on donne le nom d’opposition aux attitudes et aux réactions que certains malades présentent à l’occasion des sollicitudes extérieures. C’est, à ce point de vue, une forme active du négativisme : opposition à l’interrogatoire par le mutisme, opposition aux sollicitations motrices par le raidissement et la contracture, parfois par le retrait ou la fuite et aussi, quelquefois, par une décharge agressive.

L’opposition à l’alimentation se fait par le resserrement des mâchoires ou le rejet immédiat des aliments introduits de force. Le refus d’alimentation de certains détenus politiques est un autre aspect de l’opposition volontaire (v. Grève de la faim). On dit souvent que les négativistes sont des « opposants ». Cette opposition est, le plus souvent, commandée par une idée délirante ou une exaspération affective qui se renforce à la mesure des sollicitations. On la rencontre Chez certains délirants persécutés, chez les paranoïaques, chez certains mélancoliques et maniaques dans la catatonie quelle qu’en soit la nature; chez le dément précoce et, parfois, dans certains états démentiels séniles.

2. Réaction d’opposition chez les jeunes sujets : À côté du rôle de l’imitation dans le développement intellectuel, moral et caractériel de l’enfant, Heuyer a souligné l’importance d’un autre mécanisme contraire au précédent : la réaction d’opposition.

L’enfant prend le contre-pied de ce qui lui est offert, suggéré ou commandé. Cette réaction suppose une compréhension suffisante pour percevoir et sentir certaines situations révélées, devinées ou soupçonnées. Mais elle repose essentiellement sur l’intensité de la vie affective et se trouve au maximum chez les émotifs.

Si l’imitation est fonction de la sympathie que le sujet éprouve à l’égard du modèle, la réaction d’opposition est conditionnée par l’aversion ou l’antipathie que certaines circonstances ont fait naître à l’égard du modèle offert à l’enfant. Elle n’a pas toujours l’apparence du réflexe explosif immédiat; elle peut se traduire par la révolte du paranoïaque ou par un état dépressif mélancolique; par la rêverie du schizoïde, par la délinquance de forme perverse. La révolte et l’indiscipline sont d’autant plus marquées que l’autorité est plus brutale. Les réactions antisociales sont fonction du caractère de l’enfant et de l’adolescent.

Cette notion de réaction d’opposition est indispensable pour comprendre la délinquance et la criminalité de certains enfants ou adolescents qui n’avaient pourtant reçu, dans le milieu familial et social, que de bons préceptes et de bons exemples. Elle explique aussi le développement ultérieur de certains états psychonévrosiques ou caractériels graves. Aussi importe-t-il de chercher à la détecter précocement et le recours à la psychanalyse peut-il être d’un grand secours.

2. Ajoutons enfin que cette notion de réaction d’opposition a été étendue à l’explication de certains courants sociaux ou politiques, voire littéraires ou artistiques. En France, les mouvements de Résistance pendant l’occupation allemande lui doivent un de ses leviers puissants chez des sujets que rien, par ailleurs, ne prédisposaient à la combativité ou même à l’hostilité systématique (Heuyer). Elle explique certaines manifestations de la psychologie des foules (Gustave Lebon) et certaines psychoses collectives.

Ant. Porot.

Abréaction

Le terme d’abréaction peut s’appliquer d’une façon générale à toute réaction d’extériorisation par laquelle un sujet se libère d’un refoulement affectif plus ou moins ancien et plus ou moins profondément enfoui dans son subconscient.

Les impressions pénibles qui ont déterminé le refoulement peuvent être camouflées ou dissimulées derrière un comportement en apparence normal ; parfois, elles commandent soit un état névrosique ou psychonévrosique, soit un état psychasthénique (obsessions, phobies, impulsions), tous états dont l’origine échappe à première vue. Le mécanisme de refoulement ou de conversion a été, soit brutal à la suite d’une émotion-choc ou d’une terreur anxieuse (psychoses de guerre), soit insidieux et térébrant comme dans certains conflits prolongés.

L’abréaction peut être parfois spontanée ou accidentelle ; elle peut être aussi provoquée. Certaines réactions coléreuses ou impulsives, apparemment immotivées, certaines décharges hystériformes, certaines explosions verbales ou certains gestes d’aspect libératoire ne sont souvent que des phénomènes d’éruption du subconscient affectif.

On peut voir aussi, après la dissolution de conscience provoquée par un électrochoc ou un coma insulinique et au moment du réveil, le sujet avoir brusquement des réactions à caractère explosif au cours desquelles il étale spontanément les conflits affectifs ou les sentiments térébrants qui végétaient dans son subconscient et causaient la psychose ou la psychonévrose pour laquelle on le traite (catharsis). Ce jaillissement spontané d’une formule instinctivo-affective éclaire alors grandement le diagnostic et la vraie nature de la maladie en cause.

Mentionnons aussi, parmi les abréactions accidentelles, celles que l’on voit surgir à l’occasion de libations alcooliques qui exaltent la personnalité profonde du sujet et provoquent de faciles confidences (in vino veritas).

L’abréaction provoquée a été systématiquement employée depuis quelques années grâce à des techniques spéciales. La thérapeutique moderne a appelé à son secours un certain nombre d’agents chimiques capables, par une action cathartique, de dissoudre la conscience jusqu’à un certain degré et d’ouvrir aisément les portes du subconscient H. Claude avait utilisé l’éthérisation chez les déments précoces pour les sortir momentanément de leur autisme et de leur introversion ; la scopo-chloralose avait été utilisée par Baruk chez les hystériques dans le même but de détection. J. Delay a préconisé le choc amphétaminique par injections intraveineuses massives de 20 à 30 mg d’amphétamine pour provoquer l’extériorisation de certaines réticences schizophréniques ou briser certains blocages pithiatiques.

On utilise actuellement la subnarcose aux barbiturates qui connaît une grande faveur et a suscité de nombreuses controverses médico-légales.

Négativisme

Trouble de l’activité qui consiste à résister, soit passivement, soit activement, à toute sollicitation externe ou interne.

Cette résistance est automatique ; si elle est volontaire et rapport avec une attitude concertée du sujet, on dit qu’il y a opposition.

La résistance passive se manifeste par l’inexécution des ordres donnés, l’absence des réponses aux questions, l’inertie motrice.

La résistance active dans le domaine moteur déclenche une contraction des muscles antagonistes dans la mobilisation passive des segments de membre et peut aller jusqu’à l’exécution du mouvement contraire ; on en arrive ainsi à un négativisme idéo-moteur moins élémentaire (ou même très élaboré), où le malade s’enfuit quand on l’appelle, se lève quand on lui dit de se coucher, retire sa main quand on lui demande de la tendre.

Certains auteurs font entrer dans le négativisme le refus d’aliments, la rétention des urines (avec parfois miction par regorgement) et des matières (avec ou sans gâtisme ultérieur).

Le négativisme se rencontre chez certains débiles méfiants et vaniteux, chez les mythomanes et les simulateurs, chez des maniaques (réaction de jeu ou d’hostilité), chez certains mélancoliques hargneux ou délirants ou surtout dans l’hébéphrénie, associé ou non aux divers signes de la série catatonique.

Cette attitude est à rapprocher d’un comportement instinctif analogue du primitif (renversement), destiné à neutraliser la puissance magique néfaste d’un geste par le geste opposé ou encore du reniement systématique.

Il peut être déclenché par la maladresse de l’entourage et demande de la part du médecin, beaucoup de tact et de bonté compréhensive.

Sur le chemin de la perfection, tu te rendras sûrement à l’étape – “très bien”. Regarde bien autour de toi te fais comme chez toi, car tu n’iras probablement pas plus loin (Bill Withers, Still Bill). Image : © Megan Jorgensen.


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