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Papier japonais

Le papier japonais

Le papier, au-delà des mots

Des générations d’artisans ont fabriqué et fabriquent encore le merveilleux washi, le « Papier japonais ». Au fil du temps, la mécanisation a permis de développer des techniques et de créer des produits, croisant les matières et les façons de faire occidentales, tout en continuant d’imprégner la culture japonaise. Ainsi, de quelque nature qu’il soit, le papier dessert avantageusement l’art, le jeu, l’architecture, les vêtements, les fêtes, les rites religieux, les plaisirs de la table, les objets du quotidien, qui ne sauraient se passer de cette noble matière.

C’est ce que nous avons choisi de présenter : une réalité complexe, hybride, parfois difficile à nommer, bref, le papier au-delà des mots.

Un héritage précieux

Les artisans japonais fabriquent du papier depuis des siècles. Un dur labeur qui s’exécute dans les conditions difficiles puisque la meilleure qualité de papier est obtenue en utilisant de l’eau bien froide. Au fil du temps, ces artisans ont créé des centaines de sortes de papier pour répondre à tous les usages de la vie japonaise. C’est grâce à la qualité de leur travail que c’est forgée au Japon une culture du papier d’une telle richesse.

Aujourd’hui, comme dans bien d’autres domaines, les machines ont supplanté les hommes. Ils ne sont plus que 320 à fabriquer du papier à la main, et leur âge moyen est de 56 ans, selon M. Tetsuro Nanuko, président de l’Association du washi artisanal du Japon.

Secrets du papier washi : le secret du papier washi réside dans le travail des artisans et dans les fibres qu’ils utilisent. Ces fibres viennent essentiellement de trois plantes : kôzo, mitsumata et gampi.

Le kôzo (Broussonetia kazinoki x B. papyrifera), un hybride du mûrier à papier, est de loin l’essence la plus utilisée. Il possède de longues fibres épaisses et solides. On dit qu’il produit un papier « masculin ». Le kôzo se cultive facilement ; on en récolte chaque année les nouvelles poussées.

Les tiges du mitsumata (Edgeworthia chrysantha) ou buisson à papier se ramifient naturellement par trois, ce qui lui a valu son nom : mitsu (trois) – mata (fourches). Ses fibres très souples sont courtes et fines, douces et lustrées. On dit qu’il produit un papier « féminin » qui résiste très bien à l’imprimerie. Fait intéressant, le mitsumata entre dans la fabrication des billets de banque japonais, réputés inusables. Le mitsumata est aussi cultivé pour ses qualités ornementales, notamment pour sa jolie floraison printanière.

Le gampi (Wikstroemia diplomorpha) possède des fibres courtes, particulièrement fines. Il produit un papier lustré, semi-transparent et très résistant. Comme il est difficile à cultiver, on a surtout exploité les spécimens poussant à l’état sauvage. On emploie encore le gampi aujourd’hui, mais dans une moindre mesure, pour fabriquer du papier « noble comme une princesse ».

Le chanvre (Cannabis sativa) était autrefois très communément utilisé. Il ne l’est plus guère que pour le papier destiné aux peintres.

Du papier de riz ? En Occident, on a souvent appelé ainsi le beau papier provenant de l’Orient lointain. De fait, des artisans ont parfois ajouté de la poudre de riz à la pâte afin d’obtenir un papier plus blanc. Cette pratique, qui nuit considérablement à la qualité du produit, n’a toutefois jamais été la norme. En revanche, les artisans utilisent de la paille de riz en combinaison avec d’autres fibres pour fabriquer le gasenshi, un papier souple servant à la calligraphie.

Curieusement, signe des temps, la majeure partie des matières premières qui entrent dans la fabrication du washi sont aujourd’hui importées.

De nouveaux horizons : Keiko Ichihara est une entrepreneure qui se consacre à la sauvegarde du papier japonais par le développement de produits innovateurs. Elle a ainsi mis au point un agent naturel qui permet de rendre le washi plus durable et résistant à l’eau, tout en lui conservant sa texture unique. Keiko Ichihara peut dès lors l’employer pour confectionner des vêtements comme cette superbe robe de mariée en papier de Mino (minowashi). Photo : © GrandQuebec.com.

Les chôchin se plient et se déploient fort commodément. Photo : © Univers.GrandQuebec.com.

De la fibre à la feuille

Les fibres tant convoitées se trouvent dans l’écorce interne de la plante. Les tiges sont passées à l’étuve, puis écorcées. On fait ensuite bouillir les lambeaux d’écorce dans un bain d’alcali pour dissoudre les substances qui retiennent les fibres ensemble. Ces dernières sont ensuite longuement rincées.

Les fibres sont alors blanchies naturellement sous l’action du soleil, ou chimiquement, à l’aide de chlore. De nos jours, cette deuxième méthode est la plus courante. Elle est suivie d’un rinçage.

Vient ensuite l’étape du chiri-tori, qui consiste à examiner soigneusement chaque ruban de fibres pour en retirer toute imperfection. Cette tâche particulièrement pénible, qui s’accomplit dans l’eau froide, est souvent réservée aux femmes car elle requiert davantage de patience que de force physique. Dans certains cas on répète l’opération hors de l’eau.

Avant d’être utilisées, les fibres doivent être séparées les unes des autres par battage. Cette opération autrefois manuelle est aujourd’hui généralement effectuée à la machine.

Les fibres sont jetées dans l’eau froide de la cuve. L’artisan ajoute alors un mucilage, un produit naturel très visqueux obtenu notamment à partir des racines du tororo-aoi (Hibiscus manihot).

L’emploi d’un mucilage est propre à la technique japonaise. Il permet de garder les fibres en suspension dans l’eau, assurant leur dispersion homogène dans la cuve. Il les empêche aussi de s’agglomérer. On dit qu’il faut à l’artisan plusieurs années d’expérience pour bien évaluer la quantité de mucilage requise selon la nature des fibres utilisées, les conditions ambiantes, etc.

La feuille de papier est formée à l’aide d’un cadre en bois garni d’un fin grillage. L’artisan plonge la forme dans la cuve pour prélever des fibres. Il l’agite ensuite énergiquement dans toutes les directions pour répartir les fibres uniformément sur le grillage. C’est la technique particulière du nagashizuki qui a été développée au Japon – la technique chinoise consiste plutôt à laisser l’eau s’égoutter et les fibres s’empiler naturellement.

La fabrication du papier de Tosa (préfecture de Kochi). Photo : écran TV.

L’artisan répète ces gestes jusqu’à ce que la feuille ait l’épaisseur voulue, puis, d’un mouvement brusque, il éjecte l’eau résiduelle.

L’artisan dégage le grillage et dépose la nouvelle feuille sur le shito, la pile de feuilles humides. C’est un geste qu’il répétera en moyenne de 300 à 500 fois par jour…

La chaleur est l’ennemie de l’artisan, car une pile de feuilles humides devient vite un foyer de bactéries. C’est pourquoi la saison froide est plus propice à la fabrication du papier.

La pile de papier est pressée, puis chaque feuille est prélevée et mis à sécher. Certains artisans perpétuent la méthode de séchage au soleil sur des planches en bois de ginkgo. Plusieurs optent toutefois pour une plaque chauffante rotative.

De nombreux traitements peuvent être appliqués pendant ou après la formation de la feuille : ajout de filigranes ; coloration des fibres ; teinture des feuilles par divers procédés (bains successifs, teinture au nœud, au pli, à la brosse ou par pulvérisation, flottage de l’encre pour le papier marbré, impression au pochoir, etc.) ; inclusion de divers matériaux (feuilles, fibres, insectes, flocons d’or ou d’argent) ; etc.

Le washi se décline de mille et une manières et son univers est d’une infinie richesse.

Tsugigami, le papier mosaïqué : Ce joli papier évoque toute élégance et le raffinement de la cour impériale à l’ère Helan (794-1185). Il est réalisé grâce à l’assemblage de plusieurs feuilles différentes. On y a aussi parsemé de l’or et de l’argent en feuille, en poudre ou en petits morceaux. On croit que ce sont les dames de la cour et leurs suivantes qui auraient développé cette technique à une époque où le papier était encore fort précieux. Si le tsugigami est aujourd’hui plutôt rare, ses agencements et motifs caractéristiques ont imprégné la culture japonaise de façon durable. On les reproduit encore souvent par simple impression, comme sur ces modestes cartes postales. Photo : © GrandQuebec.com.

À toute épreuve : Les estampes japonaises sont imprimées à l’aide d’une série de planches en bois sur lesquelles on a gravé en relief les différents éléments de la composition. Meboso, par Toshio Ashikaga. Photo : © GrandQuebec.com.

La mer à Satta dans la province de Suruga par Hiroshige Utagawa. La même feuille de papier est appliquée successivement sur les différentes planches franchement peintes. Les couleurs sont ainsi transférées une à la fois. Photo : © GrandQuebec.com.

L’art du plaisir : Kazuo Kobayashi est une sommité mondiale de l’origami, l’art du « papier plié ». Cet expert estime pourtant que la perfection n’est pas un but en soi. L’essentiel, dit-il, c’est que tous puissent, à tout âge, s’amuser avec du papier. Son magasin, « où l’on peut jouer même à 100 ans », comprend des salles de classe et un atelier de teinture. Monsieur Kobayashi a choisi ces œuvres de Toshie Tomita tout spécialement pour cette vitrine. Elle représente des décorations associées à la Fête des filles. Photo : GrandQuebec.com.

Omuro, par Nisaburo Ito. Le papier utilisé pour imprimer les estampes doit être particulièrement résistant. On s’accorde pour reconnaître la supériorité du hôshogami de la région d’Echizen à ce chapitre. Photo : © GrandQuebec.com.

La peinture japonaise – nihonga – est caractérisée par l’utilisation de pigments minéraux naturels et de gélatine animale. Ouevre de Fujio Yamashuita sur le tanzaku. Photo : © GrandQuebec.com.

Cette œuvre a également été peinte par Fujio Yamashita sur le tanzaku, une petite bande de papier d’un format standard, aussi très utilisée pour rédiger des poèmes. Photo : © GrandQuebec.com.

Un plaisir tangible : À l’ère de l’informatique, le papier continue de nous rappeler les simples plaisirs des sens : la vue d’une jolie feuille et son toucher sous la main, le froissement des pages que l’on tourne, l’odeur de l’encens dissimulé dans un petit sachet et qui parfumera tout le message… Oui, le papier restera toujours source de plaisir. Photo : © GrandQuebec.com.

Du papier auprès de soi : L’habillement, les soins corporels, les accessoires de la vie moderne ou ceux davantage ancrés dans la tradition sont autant d’univers investis par le papier. Ici, une Japonaise plie un kimono sur un tapis avant de le ranger dans une enveloppe spécialement conçue à cet effet, le tapis comme l’enveloppe sont faits de papier. Photo : Exposition sur le papier, pavillon japonais dans le Jardin botanique de Montréal.

Nagashibina et Daruma

Confier son destin aux poupées de papier : Daruma, poupée en papier mâché. Cette curieuse poupée sans bras ni jambes représente Bodhidharma, un moine indien qui a fondé la secte bouddhiste Zen. Selon la légende, le moine serait resté assis à méditer pendant plusieurs années, perdant ainsi l’usage de ses membres. Pour résister au sommeil, il se serait coupé les paupières.

La poupée Daruma se redresse toujours lorsqu’on la fait chavirer, ce qui en fait un symbole de courage et de persévérance. L’usage veut qu’on lui peigne un œil en faisant un souhait, et qu’on peigne le second quand celui-ci se réalise. Habituellement, les poupées Daruma sont brûlées à la fin de l’année et on s’en procure de nouvelles dans l’un des nombreux marchés spécialisés. Nagashibina : Ces fillettes sur la photo mettent à l’eau des poupées qui, en dérivant sur leur embarcation de paille, emporteront au loin malheurs et maladies. En japonais, le mot poupée (ningyô) se lit également hitogata, littéralement : forme humaine.

La coutume des nagashibina est associée à de vieux rites de purification au cours desquels les impuretés des humains étaient transférées à des poupées de papier. Elle ne survit plus guère que dans la préfecture de Tottori, où elle attire chaque année des foules de visiteurs. Photo : © GrandQuebec.com.

Issoku ippon : dix mains de papier et un éventail

Pour les samouraïs et les prêtres bouddhistes du Moyen Âge, un paquet de papier assorti d’un éventail était le cadeau le plus précieux qu’on pût offrir lors de grandes célébrations ou de visites officielles. Cela démontre la valeur qu’on accordait au papier mais aussi l’importance de l’éventail dans la culture japonaise.

L’éventail pliant – une invention des artisans japonais – a toujours sa place dans la vie contemporaine. Il prend différentes formes selon sa fonction. Léger et facilement transportable, il procure à son utilisateur un peu de fraîcheur dans la moiteur des étés japonais. Lourd et coloré, il devient un accessoire de scène pour la danse et le théâtre traditionnels. Richement orné, c’est un objet décoratif. Sobre et élégant, c’est un accessoire pour la cérémonie du thé où il est utilisé de façon purement symbolique, en position fermée.

L’éventail est enfin un symbole de prospérité en raison de sa forme qui va en s’évasant. Pour cette raison, on l’offre souvent en cadeau. Photo : © GrandQuebec.com.

Un parfum d’été, un air de festival

Ces éventails plats, appelés ushiwa, sont devenus très populaires dans l’époque Edo (1603-1868) avec l’omniprésence du papier et le développement de l’artisanat faisant usage du bambou. On commença à peindre leur surface, souvent avec le portrait d’acteurs célèbres de l’époque. Ainsi, la fonction première des uchiwa allait bientôt se doubler d’un nouveau rôle : celui d’outil publicitaire, rôle qu’assument encore aujourd’hui, les innombrables uchiwa en plastique, fabriqués à coût dérisoire.

Heureusement, quelques artisans, dont Motoshi Nakata de la ville de Marugame, continuent de marier le papier au bambou pour fabriquer ces jolis objets. L’industrie des éventails plats se serait développée à Marugame au XVIIe siècle, stimulée par l’affluence de pèlerins débarquant dans cette ville portuaire de l’île de Shikoku. Pour eux, on se mit à fabriquer des éventails portant le nom du célèbre sanctuaire Kotohiragu (ou Kompirasan), but de leur pérégrination.

Les ushiwa. Photo : © GrandQuebec.com.

À l’abri, sous le papier : La fabrication d’un parapluie traditionnel japonais (wagasa) nécessite plus de 100 étapes. Elle met à contribution une douzaine d’artisans spécialisés. L’armature des wagasa compte beaucoup plus de nervures que les parapluies occidentaux : 44 dans le cas présent. La réalisation des éléments en bambou exige une précision remarquable, et leur assemblage est d’une grande complexité. On appelle janome ce type de parapluie orné d’un motif circulaire évoquant un « oeil de serpent ». Il est réalisé avec de l’excellent papier de Mino, traité à l’huile pour l’impéreméabliliser. L’atelier de Kenichi Fijisawa à Gifu produit aussi des parasols pour la cérémonie du thé et des ombrelles pour la danse classique japonaise. Photo : GrandQuebec.com.

« Dans cette vallée, vous n’avez pas assez de champs pour la culture, mais vous avez de l’eau pure : faites donc du papier ». (Kawakami Gozen, la déesse du papier)

Le sanctuaire Okamoto Jinja à Ôtaki-chô (Echizen) est consacré à la déesse Kawakami Gozen qui, selon la légende, aurait enseigné aux paysans l’art de fabriquer le papier. Echizen demeure, aujourd’hui encore, l’un des plus célèbres centres de production.

Dans les faits, le papier a été inventé en Chine. Ses techniques de fabrication auraient été introduites au Japon par des artisans coréens, possiblement dès la fin du Ve siècle.

Le papier rituel

Bien avant l’introduction du bouddhisme au Vie siècle, le Japon avait sa religion indigène : le shintoïsme ou shinto, « la voie des dieux ».

Pour cette religion qui accorde une très grande importance à la nature et à la pureté, le papier blanc est vite devenu un médium idéal pour présenter offrandes ou pour évoquer la présence des dieux.

Le prêtre shintoïste accomplit le rite de purification en balayant l’espace avec un nusa. Traditionnellement, cet accessoire est constitué de bandelettes de papier entremêlées avec quelques brins de chanvre. Le costume de cérémonie comprend un chapeau en papier laqué et des chaussures en papier mâché, laqué également.

O-mikuji, le papier oracle

Les visiteurs d’un sanctuaire peuvent consulter des dieux au sujet de leur avenir. Cet horoscope prend la forme d’un petit feuillet sur lequel la fortune de l’intéressé se mesure au premier coup d’œil, grâce à une inscription telle que « grand bonheur », « moyen malheur », etc. Viennent ensuite des détails, qu’on s’amuse à partager entre amis.

On peut rapporter son oracle avec soi ou le laisser au sanctuaire, noué à une branche d’arbre ou à une structure spécialement prévue à cette fin. Selon le cas, on espère ainsi conjurer le mauvais sort, ou aider la bonne fortune à se réaliser.

Shimenawa

Les espaces sacrés, habités par les dieux, sont identifiés par des cordes en pailles de riz rehaussées de bandelettes de papier plié (kamishide).

Gofu et o-mamori, le papier qui protège

Le sanctuaire est également l’endroit où se procurer des talismans qui assureront une protection générale, ou qui serviront une cause spécifique comme la sécurité routière, la réussite des examens scolaires ou encore le succès dans la recherche de l’âme sœur.

Papier Gofu. Photo : © GrandQuebec.com.

Les mizuhiki, des cordelettes qui en disent long

Au Japon, offrir un cadeau est un acte important et on ne ménage pas les efforts pour l’entourer du protocole nécessaire. L’emballage, s’il est souvent très décoratif, joue avant tout un rôle cérémoniel. Il confère de la dignité à l’objet et marque le respect du donneur envers la personne qui reçoit le cadeau.

Dans leurs ateliers de Lida (préfecture de Nagano), des artisans teintent des cordelettes en papier torsadé qui deviendront des mizuhiki, un élément hautement symbolique de l’emballage japonais. À quelque distance, dans la même ville, de pareilles cordelettes sont fabriquées en usine.

Faire les choses dans les formes

Au Japon, il est d’usage d’offrir de l’argent à l’occasion de noces ou de funérailles. Celui-ci doit être présenté dans une enveloppe spéciale (kimpu), décorée avec des mizuhiki, des cordelettes de couleur fabriquées en papier.

La combinaison des couleurs et le type de nœud utilisés sont dictés par la nature de l’événement célébré. Ainsi, les combinaisons du rouge et du blanc ou du rouge et de l’or soulignent les événements heureux. L’or combiné à l’argent est idéal pour célébrer les mariages. Le noir ou le bleu combinés au blanc ou encore l’argent ou le blanc seuls sont la couleur des funérailles.

Un événement qui ne doit se produire qu’une fois (comme un mariage), ou qu’on ne souhaite pas voir se répéter (comme des funérailles) est marqué par un nœud qu’il est impossible de dénouer. À l’opposé, des événements heureux, comme la naissance d’un enfant sont soulignés avec un nœud qu’on peut dénouer et renouer plusieurs fois.

Les mizuhiki sont aujourd’hui fabriqués en papier occidental sans pour autant perdre de leur importance symbolique.

Ensemble de cadeaux de fiançailles : Il est d’usage que les futurs mariés procèdent à un échange de cadeaux qui assurent symboliquement une union durable, heureuse, fertile et prospère. Les différents éléments sont ornés de motifs de bon augure réalisés avec des mizuhiki. Tout symbolique qu’il soit, cet échange implique des sommes d’argent considérables. Photo : © GrandQuebec.com.

Noshiawabi : Ces petits pliages entouraient autrefois une mince tranche d’ornement “oreille de mer”, un mollusque comestible qui, une fois séché, se réserve indéfiniment. De nos jours, une fine bande de papier incarne généralement ce mollusque de bon augure. Les noshiawabi sont utilisés en complément des mizuhiki à l’occasion d’événement heureux. Photo : © GrandQuebec.com.

Le papier porteur de lumière

Madame Hideka Haba a appris de son père l’art de fabrique les lanternes pliantes (chôchin).

Elle utilise des formes en bois faites d’un ingénieux assemblage de lames pouvant être retirées une à une du corps de la lanterne, une fois celle-ci terminée. Outre ces petits lanternes de festival, madame Haba fabrique des pièces élaborées.

D’abord conçues pour l’extérieur, les lanternes pliantes ont été inventées par les artisans japonais à la fin du XVIe siècle. Elles sont vite devenues immensément populaires. On en comptait de nombreuses sortes, dont l’odawara jôchin, si petite qu’on la transportait avec soi dans son kimono.

Si, aujourd’hui, les lanternes pliantes sont souvent faites de vinyle ou de polyester, elles n’auraient jamais pu voir le jour autrefois sans l’existence du washi, le papier japonais dont la translucidité et la remarquable résistance au pliage en ont fait le meilleur porteur de lumière. Photo : © GrandQuebec.com.

Fleurs en papier ; Katagami, pochoir en papier traité au jus de kaki, utilisé pour imprimer des motifs sur du tissu ; Petit sac en papier rétréci (momigami) ; boucles d’oreilles… Photo : © GrandQuebec.com.

Meishi et meishi-ire, cartes d’affaires et leur étui; Pochette avec papier pour nettoyer les lunettes ; étui et ornement pour téléphone cellulaire; Ishôshiki, tapis en papier pour plier les kimonos… Photo : © GrandQuebec.com.

Kaishi, petites feuilles de papier transportées dans le revers du kimono et utilisées lors de la cérémonie du thé; Bas, serviette et lingettes de beauté tissés avec du fil de papier… Photo : © GrandQuebec.com.

Papier matifiant; Pansement en papier huilé. Photo : © GrandQuebec.com.

Itadakimasu

C’est la phrase que prononcent les convives au début du repas. Expriment un sentiment de gratitude, elle pourrait se traduire par : « je reçois humblement ».

Le papier est de la fête : napperons élégants, sous-verres, baguettes dans leur joli fourreau, sac pour bouteille de vin ou de saké, soucoupe, piques pour déguster les confiseries japonaises. Plus modeste, le papier absorbant récolte l’huile de friture sous la tempura.

Pourquoi ne pas pousser l’expérience jusqu’à déguster une soupe cuite dans un kami-nabe, une casserole en papier qui, dit-on, garde intactes les saveurs? On encore, goûter à du poisson hôshoyaki, grillé dans une feuille de papier? Photo : © GrandQuebec.com.

Décidément, le papier n’est pas étranger aux plaisirs de la table. Photo : © GrandQuebec.com.

Le chigiri-e, l’art de “l’image en papier déchiré”

La beauté du washi, le papier japonais, s’exprime dans tous les registres dans ces œuvres créées par le jeu subtil des teintes, des textures et des superpositions. Nul besoin de peinture : il n’est rien que le washi ne puisse rendre.

Les œuvres présentées ici ont été réalisées par les membres de l’Association artistique de chigiri-e en washi d’Edmonton. Fondée en 1991, l’Association est affiliée aux Cercles de chigiri-e en washi du Japon et participe à leurs expositions depuis 1995.

« Notre médium, c’est le papier japonais, qui est déjà une œuvre d’art en soi. Nous prenons plaisir à seulement le posséder ». (Keiko Frueh, présidente de l’Association artistique de chigiri-e en washi d’Edmonton).



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