Des legs du monde antique
Les connaissances acquises par les Grecs de l’Antiquité constituaient la seule source d’informations dont disposaient les explorateurs. Les astronomes et les marins de la Méditerranée avaient pris soin de dresser des cartes de leurs univers et de leurs cieux. Les fameux travaux du géographe Claude Ptolémée (IIe siècle de notre ère) servaient encore de modèle aux cartographes treize siècles plus tard. Quoique sous-estimant largement le périmètre de la circonférence terrestre, Ptolémée mit au point et rendit populaire un système de coordonnées par latitudes et longitudes ; il représenta la terre comme une sphère, conception dont les observations des navigateurs du XVe siècle ne tardèrent pas à confirmer la justesse.
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Planisphère de Cantino
Les clefs des barrières océanes
« J’ai remis les clefs de ces barrières océanes, fermées à l’aide de lourdes chaînes », écrit Christoph Colomb. Il disait vrai ; ses voyages avaient permis à l’homme de faire le plus grand bond de son histoire. Dressée en 1502, cette carte offre une conception neuve des espaces terrestres. Remarquablement détaillé, ce document géographique est connu sous le nom de carte de Cantino, en mémoire de l’envoyé du duc de Ferrare, prince italien amateur de cartes et qu’impressionnaient les découvertes espagnoles et portugaises ; elle fut exécutée en secret. Au XIXe siècle, un collectionneur la découvrit dans une boucherie de Modène.
Elle fournit une description détaillée de la côte africaine, mais donne aussi sa véritable forme de péninsule à l’Inde, quoique son extrémité sud soit trop effilée. Elle utilisait les renseignements recueillis par diverses explorations portugaises.
L’esquisse du Nouveau Monde est particulièrement intéressante ; Colomb avait rapporté de ses voyages des descriptions étonnamment précises ; la carte montre les îles des Indes occidentales, la côte du Venezuela, de la Guyane et du Brésil. L’examen de cette carte incite à penser qu’au mépris du traité de Tordesillas et de la ligne de partage des zones d’influence espagnole et portugaise d’autres voyageurs s’étaient lancés dans le sillage de Colomb. Comment expliquer autrement que, onze ans avant la proclamation par Ponce de Léon de la découverte de la Floride, la carte fasse état d’une terre au-delà de l’Oceanus Occidentalis ?
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