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Dicen que....

por Marc Verlynde para La viduité

Théorie de la Lecture, humble exercice de reconnaissance à tous ceux qui nous apprennent à lire, à déchiffrer le monde, le Texte et sa jouissance, le sens et sa politique. Entre essai et autobiographie, exégèse et plaidoyer pour la déconstruction, le suspens d’un sens encore et toujours à lire, Daniel Link retrace son parcours intellectuel, celui de toute une époque, tant la lecture n’est jamais expérience singulière, et de toutes les rencontres qui l’ont forgé. Avec un grand, limpide, souci pédagogique, Autobiographie d’un lecteur argentin éclaire la créolisation des théories successives dont l’auteur se réclame. Une ode sensible à la permanence de l’interprétation, aux difficultés de son enseignement aussi.

On aime les textes un rien hybrides, on aime aussi ceux qui nous font sentir le décalage avec ce que l’on a été. Peut-être, si je peux à mon tour m’aventurer dans une théorie de la lecture, ceci la part de fiction de toute lecture : on y reconnaît surtout celui que l’on n’a pas tout à fait été, celui qui par timidité et paresses, éclectisme et versatilité, jamais entièrement n’a souscrit à aucune théorie. Tenace impression de revenir sur les bancs de la fac ou, plus précisément, à ses rares instants d’exaltation où se trouvait exposée une interprétation, une lecture dans son sens le plus fort, e monde pressentait l’exaltation du sens, un ordre possible, une compréhension enfin de ses ressorts, une attentive écoute de ses formes. Il faut, avec Roland Barthes dont s’inspire largement Daniel Link, le répéter : il est une jouissance du Texte, un plaisir de l’interprétation et, plus rare, l’enthousiasme de parvenir (qui sait) à le transmettre. On le dit maintenant pour montrer que toute la complexité, l’inintelligible, est de notre fait : Autobiographie d’un lecteur argentin est limpide. L’auteur parvient à montrer simplement, concrètement, toujours avec cette certitude du vécu, les théories assez abstraites qui ont influé sur son parcours de lecture. Un souci pédagogique dans son sens le plus noble. Sans restriction ni raccourcis, sans en taire les contradictions, Daniel Link revient sur les jalons de son parcours. On se dit d’abord que l’on touche ainsi aux limites de l’exercice. Éditeur, critique, mais surtout universitaire, l’auteur parle de ses professeurs. Il me semble tous être de parfaits inconnus pour un lecteur francophone éloigné du milieu francophone. Ce sera toute la grâce et l’humilité de cette autobiographie. Elle rend sensible une pensée, concrète par des exemples bien choisis, personnelle les interprétations qu’elles ont pu apporter à l’auteur. On se demande si l’essai, au fond, ne tient pas par ses anecdotes, ses exemples disons si l’on veut revenir à la rhétorique. L’hypothèse de Daniel Link paraît alors fonctionner : la lecture reste un formidable révélateur collectif à travers ces « détails laconiques à longue portée » dont parle Borges. Pour le dire avec une simplicité peut-être trop grande : nos souvenirs sans cesse peuvent être relus, actualisés selon une nouvelle grille de lecture, un autre paradigme politique. Daniel Link alors se joue des structures de toute autobiographie. La première étape sera la découverte de la lecture, du sens éminemment politique qu’il faut toujours lui prêter. L’auteur découvre Sisi, il lui faudra des années avant de comprendre à quel point ce kitsch princier est, in fine, fasciste. On peut aussi penser que l’auteur s’amuse à mimer le jeu de substitution, toujours plus ou moins coupable, qu’est la lecture. Il fait sien le carnet de lecture d’un de ses camarades infiniment plus soigneux que lui avant que d’hériter de la bibliothèque de son cousin, un de ses disparus qui marqueront, in absentia, l’histoire de l’Argentine. 

(sigue acá) 

Una teoría de la Lectura, un humilde ejercicio de gratitud a todos aquellos que nos enseñan a leer, a descifrar el mundo, el Texto y su disfrute, el sentido y su política. Entre el ensayo y la autobiografía, la exégesis y el alegato a favor de la deconstrucción, el suspense de un sentido todavía y siempre por leer, Daniel Link recorre su itinerario intelectual, el de toda una época, ya que la lectura nunca es una experiencia singular, y el de todos los encuentros que le han forjado. Con una gran y límpida preocupación pedagógica, Autobiografía de un lector argentino arroja luz sobre la criollización de las sucesivas teorías a las que se refiere el autor. Una sensible oda a la permanencia de la interpretación y a las dificultades de su enseñanza.
Nos gustan los textos un poco híbridos, también nos gustan los que nos hacen sentir fuera de onda. Tal vez, si se me permite aventurar una teoría de la lectura, ésta sea la parte ficticia de toda lectura: uno reconoce en ella sobre todo a la persona que no ha sido del todo, a la que, por timidez y pereza, eclecticismo y versatilidad, nunca ha suscrito plenamente ninguna teoría. Una persistente impresión de volver a los bancos universitarios o, más exactamente, a esos raros momentos de exaltación en los que se exponía una interpretación, una lectura en su sentido más fuerte, y el mundo percibía la exaltación del sentido, un orden posible, una comprensión de sus resortes, una escucha atenta de sus formas. Es necesario, con Roland Barthes, en quien Daniel Link se inspira mucho, repetirlo: hay un goce del Texto, un placer de la interpretación y, más raramente, el entusiasmo de conseguir (quién sabe) transmitirlo. Lo decimos ahora para mostrar que toda la complejidad, lo ininteligible, es cosa nuestra: Autobiografía de un lector argentino es límpida. El autor consigue mostrar de forma sencilla, concreta, siempre con la certeza de la experiencia, las teorías más bien abstractas que han influido en su trayectoria lectora. Una preocupación pedagógica en su sentido más noble. Sin restricciones ni atajos, sin ocultar las contradicciones, Daniel Link repasa los hitos de su viaje. Al principio, pensamos que estamos rozando los límites del ejercicio. Como editor, crítico, pero sobre todo académico, el autor habla de sus maestros. Todos me parecen unos completos desconocidos para un lector francófono alejado del mundo francófono. Esta es la gracia y la humildad de esta autobiografía.
Sensibiliza un pensamiento, concreta mediante ejemplos bien elegidos, personales las interpretaciones que podrían aportar al autor. Uno se pregunta si el ensayo no se mantiene unido por sus anécdotas, sus ejemplos, si queremos volver a la retórica. La hipótesis de Daniel Link parece entonces funcionar: la lectura sigue siendo una formidable revelación colectiva a través de esos "pormenores lacónicos de larga duración" de los que habla Borges. Por decirlo quizá con demasiada sencillez: nuestros recuerdos pueden releerse constantemente, actualizarse según una nueva cuadrícula de lectura, otro paradigma político. Daniel Link juega entonces con las estructuras de cualquier autobiografía. El primer paso es el descubrimiento de la lectura, del sentido eminentemente político que hay que darle siempre. El autor descubre a Sisi, y tardará años en comprender hasta qué punto esta cursilería principesca es, en el fondo, fascista. También se podría pensar que el autor se divierte imitando el juego de sustitución, siempre más o menos culpable, que es la lectura. Hace suyo el libro de lectura de uno de sus compañeros, infinitamente más cuidadoso que él, antes de heredar la biblioteca de su primo, uno de los desaparecidos que marcará, in absentia, la historia de Argentina.

 

 



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