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The European

Salut lecteur,

11 septembre aujourd'hui et mis à part l'anniversaire de l'attentat à NY (qui a donné lieu à diverses annonces au lycée aujourd'hui) ça fait un mois que je suis ici!



Je vais essayer de ne pas en faire des tonnes, je veux juste faire un petit bilan de ce premier mois Américain.
Voilà donc un mois que je suis au pays de l'oncle Sam et j'ai toujours cette désagréable impression d'être vue comme une pestiférée qui n'a pas sa carte verte. Pourquoi ?Seulement parce que peu sont les gens qui ne m'appellent pas "the French girl", "the European" ou "the French exchange student" à l'école.

Quant aux gens, ils ne se sont pas soudainement transformés en adorables adolescents bien éduqués, ils ne se sont pas soudainement mis à me tenir la porte dans les couloirs lorsque je déambule avec mes cinquante kilos de cours sur le dos, ils ne se sont pas soudainement intéressés à moi ou à ma culture. Non, ils sont restés semblables à eux même : hors de portée, voire parfois hostiles....


Ce qui me choque le plus en Amérique, c'est que tout est multiplié par cent, tout est plus gros, les routes, les voitures, les maisons, la nourriture, les arbres, les gens mais surtout le comportement.
Pas plus tard qu'il y a quelques jours, j'entamais un lundi matin. Comme d'habitude je traverse le couloir principal jusqu'au gymnase où les élèves sont obligés de rester jusqu'à ce que la première annonce nous autorise à aller en cours. Je m'assois donc à côté de deux autres étudiantes d'échanges Ukrainienne et Indienne et nous commençons à échanger nos banalités de début de semaine.
J'allais demander à Naziha comment se passait son entrainement de Cheerleader quand j'ai entendu hurler juste au dessus de moi. J'ai levé les yeux et, là haut, au sommet des gradins, juste derrière la barrière de sécurité, j'ai vu deux corps se jeter violemment l'un sur l'autre. 
J'ai regardé la foule se mouvoir autour d'eux comme une vague, criant et observant le plus fort des deux adolescents qui essayait d'étrangler son adversaire, le traînant sur le sol comme s'il s'agissait d'une poupée de chiffon. Alors qu'il tentait de se dégager en jouant des mains et des jambes, les clés de sa voiture se sont échappées de son jean et sont tombées d'en haut des gradins, manquant de peu mon crâne. Ilona, à côté de moi, les a ramassées, l'air hébété, m'interrogeant du regard.
Alors que celui qui avait le dessus commençait à rouer de coups de poing le visage de l'autre, de grands types en uniforme de treillis ont débarqué en courant pour les séparer. Le plus rétif des deux garçons a été plaqué au sol par l'un des militaires tandis que l'autre était traîné par deux immenses marines vers la sortie. 
L'autre garçon au sol s'est levé et s'est débattu d'entre les mains du militaire, le visage inondé de sang, beuglant: "Je te tuerai !" à en perdre haleine. Sa voix éraillée par l'émotion a retenti dans le gymnase comme un cri d'animal alors que la foule autour de lui sifflait et encourageait. Quand il a vraiment commencé à vouloir échapper à l'étreinte du militaire, mon prof d'histoire a débarqué, monté les escaliers quatre à quatre et a fermement saisi l'adolescent par les épaules pour le plaquer brusquement contre le mur. 
Les deux agitateurs ont tout deux été violemment sortis du gymnase, non sans être accompagnés des beuglements des quelques milliers d'élèves autour d'eux. 
Un marine au milieu du gymnase a donné un grand coup de sifflet et nous a ordonnés de nous rendre dans nos premières classes du matin.
Plus tard dans l'après midi, une annonce du principal nous prévenait que si qui que ce soit avait pris des vidéos de l'accrochage, les caméras de surveillances le sauraient et que ces personnes seraient renvoyées. 
Un lundi matin normal à Battery Creek....



À part ça le cross c'est toujours aussi bien, ça m'aide à me vider la tête et à changer un peu d'univers. Enfin, ce serait encore mieux si je n'avais pas commencé à développer l'inévitable:


Périostite tibiale

Également appelée "Shin splints" chez nos amis les ricains. Et oui, avec un entrainement à la barbare mes tibias prennent bien cher et chaque accélération est bien douloureuse quand je cours. Coach T ne me laisse pas pratiquer sans avoir appliqué de la glace avant et après courir mais visiblement le repos n'est pas préconisé....


Et c'est sans compter la réaction d'une fille de mon équipe quand elle m'a vue boiter jusqu'au tracks:

"Eh! Coach T! Aude fait partie de l'équipe maintenant!"

Bon je vanne, je vanne mais je remarque bien que le Coach prend soin de ses recrues et que même si courir reste un sport plutôt individuel, "Chacun pour soi" n'est pas le mot d'ordre dans mon équipe et chacun pousse son coéquipier vers le haut. 

J'ai aussi lutté pour changer ma classe de maths qui était (et je pèse mes mots) intenable, sauf si vous pouvez supporter bien sûr des hurlements ambiants, des insultes lancées au professeur à chaque cours et, justement, pas de cours. Les démarches pour me trouver une classe qui me correspondait ont été longues puisque ma conseillère ne voulait pas changer mon emploi du temps d'un iota tant qu'elle n'aurait pas une attestation de mon lycée français confirmant que j'avais vraiment besoin de changer de classe. Tout ça parce qu'elle craignait que je ramène mes crédits (notes) en France pour être diplômée plus facilement et donc tirer profit du système scolaire américain, et donc être considérée comme une menteuse parce que je lui avais assurée que NON mes notes ne comptaient pas pour la France.

Pourquoi tant de méfiance?

Et puis pour couronner le tout, mon prof préféré, d'histoire, a déménagé en Caroline du Nord pour raison familiale. Il a donc terminé sa dernière classe en me prenant à part à la fin du cours en m'adressant un dernier: 

"N'oublie pas... tous les américains ne sont pas comme eux..."

 

Mais ne te méprends pas lecteur, j'ai aussi de bonnes nouvelles : je réussis à me faire des amis malgré tout, j'ai même passé la nuit et un samedi chez une fille de ma classe de théâtre, Mandii,  avec sa meilleure amie, Cassie. Bizarrement, mon excitation à l'idée de me faire des amis (enfin) me rappelait celle de ce chien :




Bref, on a passé une soirée des plus américaines et des plus relax possibles en regardant des comédies romantiques jusqu'à quatre heures du matin tout en se gavant de chicken wings, de cupcakes et de coca.
Le lendemain je suis restée chez elle pour l'anniversaire de sa petite soeur et ensuite on a été raccompagner Cassie chez elle. Et c'était grave cool car Mandii a une voiture et ça, ça veut dire écouter la musique à fond sans adulte au volant qui vous dit de baisser le volume !
Le matin j'ai été courir sur la plage avec la team de XCountry et c'était bien sympa !

J'ai également reçu mes Senior Pictures par mail et les clichés ne devraient pas tarder à arriver dans ma boîte aux lettres !


C'est bien Bling-bling, kitsh mais Come on ! We're in the US !

Et enfin pour prouver que je me socialise :


De gauche à droite: Ilona (Ukraine), Priscilla (Italie), moi.

Et le week-end, vu que j'ai la mer et qu'il fait tout le temps méga chaud, c'est plaaaage!


Morgan (ma hostsister), Priscilla et moi

Une dernière chose ! Vous êtes nombreux à me faire le coup du :

"Mais tu vooooiiis on ose pas trooop pour te laisser des commentaires, on veut pas trop t'embarasseeeeer." 


Lâchez-vous les gens! Si j'ai créé un blog c'est pour le faire partager alors laissez-les moi vos avis!
Car sans vous, vous savez que...


...


(ou pas).

Bref, à plus tard lecteur!



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