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Making of de "La loi des plaines".

Je vous ai déjà parlé du fait que pour prendre de la distance avec le livre sur la leucémie (200 pages de texte inédit !), je me suis mis à écrire un livre de fantasy en anglais, situé dans un monde que je développe de toutes pièces, « Les citées assiégées de Yaghan ».

L’idée de base, c’est : « Qu’est-ce qui se passerait si dans le Seigneur des Anneaux, Sauron avait gagné. » Dans mon monde, les humains ont colonisé une planète, puis un jour certains ont muté en sorte de zombies, précipitant la chute de la civilisation. Oui, c’est cliché, mais il y a une bonne raison derrière cette « mutation ». Mon but étant juste de trouver une raison pour que l’humanité soit confinée dans des villes fortifiées, afin de voir ce qui en sort.

Le problème de l’histoire, c’est qu’il faut que les « zombies », que j’appelle Morlocks (la référence est intentionnelle), soient crédibles. Il faut que la menace soit vraiment sérieuse pour justifier cet enfermement. Or, l’une de mes lectrices de test (j’ai quelques lecteurs qui ont lu le roman en connaissant les secrets, et d’autres sans les connaitre, pour vérifier que tout fonctionne) m’a dit un jour : « Je ne comprends pas, tes héros, ils cassent du morlock trop facilement, je ne comprends pas pourquoi les gens en ont peur ».

Ben oui, les héros de mon roman sont des soldats d’élite et c’est pour cela qu’ils sont les seuls à sortir des villes : parce qu’ils sont surentraînés et qu'ils sont tous des Sculpteurs, ils sont capables de modifier la réalité, de faire de la magie quoi. J’aime bien les histoires avec des héros qui décoiffent, c’est plus rigolo de suivre Luke Skywalker que Jar Jar Binks. Donc mes héros, ils sont capables de tenir tête à une horde à juste cinq, parce que ce sont des Héros. Le narrateur est un escrimeur qui se bat en modifiant la réalité autour de lui pour que ses lames incroyablement acérées. Mais le péquin moyen, il se fait bouffer. Aparté: pourquoi est-ce que mon héros, s'il peut modifier la réalité, n'efface pas juste ses ennemis? Simplement parce que plus l'effet est proche de la réalité, plus il est facile à exécuter, et que donc "affûter" magiquement une épée qui coupe déjà très bien c'est plus facile que de faire disparaitre un être vivant non consentant (la magie de mon monde est limitée par la fatigue, potentiellement mortelle, qu'elle induit, d'où l'obligation d'être créatif pour économiser son énergie).

Je me suis donc dit qu’il fallait que je montre un peu la situation du point de vue d’un humain moyen, pour que l'on ai vraiment peur de ces satanées bestioles. Or, parallèlement, un ami m’a recommandé de publier des textes sur un blog, pour faire découvrir mon monde et avoir des retours. Je me suis alors dit que j’allais écrire une nouvelle, et que cela me permettrait en plus de finir une histoire complète (un bouquin, c'est long et frustrant, on en voit pas la fin). Le sujet était tout trouvé, une nuit dans la vie des Nʉmʉ! Ce peuple est le seul de la planète à vivre en dehors des villes. Ce sont des tribus de nomades, ce qui leur permet d’en permanence fuir devant les hordes de morlocks. Des sacrés durs à cuir donc, largement plus compétents et aguerri qu’un habitant des Citées, mais tout de même pas aussi balèzes que des moines guerriers qui s'amusent à trifouiller la structure même de la réalité.

Ceux qui ont lu la nouvelle se doutent que les Tribus sont inspirées des Indiens d’Amérique, avec justesse : les Nʉmʉ sont en fait les Comanches de la Terre, que je n’ai jamais nommés explicitement parce que l’on m’a fait le retour que cela cassait un peu l’immersion. On m'a entre autre dit que l’on ne comprenait pas comment des indiens avaient pu se retrouver sur une autre planète, ce qui est une question légitime. Il se trouve qu’il y a une excellente raison, que je ne peux pas expliquer pour le moment, mais elle existe. Il n'empêche que j’ai pris en compte la remarque, et juste utilisant leur vrai nom, qui est largement inconnu, j’ai évité d’avoir à expliquer cette raison en les rendant largement étrangers.

Ce sont pourtant bien des Comanches dont il s’agit dans cette nouvelle, et je peux vous dire que j’ai fait beaucoup de recherches pour coller autant que je pouvais aux Comanches historiques. Vous aurez par exemple remarqué une certaine cohérence dans les noms : c’est normal, ce sont tous des vrais noms. J’ai passé pas mal de temps à potasser des dicos, j’ai même trouvé des sites avec des exemples de Comanche parlé (la plupart des noms avec des u barrés sont imprononçables d’ailleurs : p). Je connais un certain nombre de mots Comanche maintenant, d'ailleurs parfois, les noms des personnages, que j'ai assemblé à partir soit de noms existants, soit de mots du dico, ont influencé l'histoire. Mon personnage principale s'appele Yahneequena, de "yahnee", "heureux" et "quena", "aigle". De fil en aiguille, j'ai rajouté d'autres noms contenant "quena", jusqu'à nommer la tribu les "quenashano", "le peuple de l'aigle", ce qui m'a donné ensuite l'idée de leur pouvoir magique inné d'une vision aussi perçante que celle d'un aigle, leur permettant ainsi de voir les morlocks de loin dans les plaines. Oui, l'inspiration, parfois, cela ne tient pas à grand chose.  Cela va plus loin : la manière de s’habiller, l’armement, l’organisation sociale que je décris, tout est historiquement exact. Il n’y a qu’une différence, l’égalité homme femme (historiquement, les femmes étaient au foyer, et c’est tout), différence que je peux aussi expliquer.

Et la conclusion de la nouvelle, la chute si vous voulez, est un clin d’œil au dernier chef historique de la Nation Comanche. Ah, je vous assure, j'ai potassé!

Si vous lisez la nouvelle donc, vous verrez un peu comment les Comanches, les meilleurs cavaliers des Grandes Plaines (qu’elles soient de la Terre ou de Yaghan), survivent face à une horde gigantesque de prédateurs assoiffés de sang. Je ne vous cache pas que tout ne se passe pas super bien... Cependant, il y a de l’espoir, toujours!

Je serais ravi que vous lisiez cette nouvelle maintenant que tout est publié, et que vous me fassiez un retour: ce qui vous a plu, ce qui vous a accroché, ce qui vous a rebuté, comment j'aurais pu faire pour vous captiver plus si vous avez laché l'affaire, etc. Je suis preneur du bon (c'est toujours important de savoir ce qui marche) comme du mauvais (c'est encore plus important de savoir ce qui ne marche pas).

Dernière remarque, je suis en train de traduire la nouvelle en français. Je traduis entre 2 et 4 chapitre par semaine, j'aurais surement fini fin Mars. Et oui, comme on m'a déjà fait remarquer, c'est à marcher sur la tête: un français, qui écrit en anglais qui se traduit lui même en français....

La nouvelle se trouve ici : "La loi des plaines".



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