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LES PUTES VOILEES N'IRONT JAMAIS AU PARADIS !


de Chahdortt Djavann
Roman - 200 pages
Editions Grasset - mars 2016
Editions Livre de Poche - septembre 2017

Dans une ville grouillante où tout le monde s'exprime sur tout, on trébuche bien souvent sur des cadavres de femmes, des mortes entourées de leur tchador dans lesquelles on cogne les roues d'une charrette ou les pas pressés. Des cadavres, des victimes, mais invariablement pour les badauds qui accourent, ce sont des putes qu'un mystérieux serial killer assassine, ce que l'on doit applaudir tant il nettoie ainsi la ville de ses démons et ses pêchés qui pullulent.

L'auteure n'y va pas par quatre chemins, elle écrit avec une parole crue, directe. Elle débute son récit par Des Cadavres, puis par la vie de deux filles amies, Soudabeh et Zahra, des filles d'un milieu pauvre qui vont connaître les drames poignants et néanmoins courants de la vie de jeunes iraniennes : un mariage violent dès 9 ans, ou la rue et le salut par la prostitution. Car oui, Chahdortt Djavann trouve nécessaire d'interrompre son roman par des chapitres qui viennent reclarifier les choses en précisant qu'elle parle de réalités du Téhéran d'aujourd'hui, de la perversité des mollahs qui s'adonnent au viol de mineures sous couvert de leur aura d'hommes de foi, de l'absence d'autopsie qui va appuyer l'inutilité des enquêtes, du statut de sous humain des prostituées qui ne méritent aucun égard social ou justicier, des sighehs qui permettent aux hommes déjà mariés quatre fois d'avoir recours à des locations de femmes (un mariage en CDD d'une durée de 1 heure à 100 ans), de la pendaison et la lapidation qui attendent l'extrême majorité des femmes que l'on aura soupçonnées de prostitution.
Extrait :
"De longs après-midi désœuvrés ponctués de pistaches sous la voûte d'un bleu brûlant. Des passants aux grands yeux noirs, asséchés par la chaleur, brûlants de soleil, toujours soupçonneux, lucioles affolées, toujours aux aguets, surveillants jalousement les tchadors noirs qui s'ouvrent, antres sombres, vagins géants, dévorant les hommes.
C'est très mal vu un tchador qui s'ouvre furtivement. Indice de pute. Tchador clignotant"
Les putes voilées n'iront jamais au Paradis ! est un livre fort, un cri pour la considération des femmes et contre l'hypocrisie criminelle. Il alterne le roman autour de Soudabeh et Zahra, les témoignages d'outre tombe de prostituées retrouvées égorgées ou étouffées dans leur tchador, et des chapitres documentaires sur la société actuelle iranienne. Il en ressort un ouvrage d'utilité publique, courageux.

L'avis de Nath-A-Lie - Le boudoir de Nath
L'avis de - Des livres et des mots


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