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RDC : Décembre, un mois entre enjeux et dangers

Une marche à Kinshasa|©DR

Le Mois de décembre représente pour tous les congolais, un mois très crucial, un mois à forte signification. Un mois qui voit la République Démocratique du Congo osciller entre enjeux et dangers. Décryptage.

Ça y est. Nous y sommes. Nous voici au mois de décembre. Ce fameux mois de l’année, très attendu en République Démocratique du Congo. En raison de ce qu’il représente comme enjeux mais surtout comme dangers.

En plus d’être le tout dernier mois d’une année 2016 fortement agitée, il est également celui qui déterminera de la suite de la vie de toute une nation.

La fin de l’ère Kabila ?

C’est un secret de polichinelle. En République Démocratique du Congo, lorsque l’on évoque le mois de Décembre, l’on fait rapidement même les yeux fermés allusion à la fin du mandat du Président de la République.

Et oui, ce n’est pas faut. Effectivement, selon la constitution, le second et deuxième mandat de Joseph Kabila est censé prendre fin le 19 décembre prochain. Pour les amoureux des chiffres, c’est dans exactement 17 jours soit 2 semaines et 4 jours.

Et logiquement, le compte à rebours à déjà commencé. Bien avant d’ailleurs pour les farouches opposants au régime Kabila.

Partira, partira pas ? C’est la grande question qui se pose depuis un temps avec acuité aussi bien en interne qu’en externe. Jusque là, Kabila ne s’est jamais prononcé quant à ce sujet. Jamais il n’a dit publiquement ce qui adviendra au soir du 19 décembre. La seule déclaration venant de lui à ce sujet, c’était lors de son discours sur l’Etat de la nation du 15 novembre dernier devant le Parlement où il a insinué que la question de son départ était déjà réglée par la Constitution. Une constitution justement qui précise noir sur blanc qu’il ne partira qu’après élection d’un nouveau Président. Or, cette élection présidentielle, tout le monde sauf personne le sait qu’elle n’aura pas lieu cette année. Le délai imparti étant dépassé, le gouvernement brandissant l’absence des moyens et la Ceni ayant obtenu le report des élections auprès de la Cour Constitutionnelle.

Conséquence : il n’y aura pas élection, et donc Kabila devrait logiquement demeurer au pouvoir après la fin de son mandat. C’est d’ailleurs la résolution majeure qui est sorti du fameux dialogue politique national organisé entre septembre et octobre consacrant une période de transition.

Après le 19 décembre, pas de Kabila  

La constitution de la RDC est finalement devenue le socle sur lequel se battent les thèses du maintien et du départ de Rais au pouvoir. Chaque camp s’y réfère pour appuyer son argumentaire.

Si à la Majorité Présidentielle, l’on estime que seule la constitution prévoit les conditions de son départ, à l’opposition également l’on se sert de la même constitution pour contredire cette assertion.

L’opposition justement appuyée par la grande majorité des pays occidentaux ont persisté et signé : Kabila doit partir au soir du 19 décembre. Une déclaration qui ne s’est pas limité qu’au mot, puisqu’elle s’est transformée en actions d’envergure. Il y a d’abord cette volonté ourdie de l’occident dans sa globalité multipliant des faits et geste allant des discours aux nombreux appels et rappels au respect de la Constitution. Ce qui a soulevé une réaction vigoureuse du gouvernement protestant et pestant contre des ingérences étrangères dans la politique d’un pays souverain. Voilà qui a occasionné une guerre froide entre pouvoir et occident avec en sourdine des coups bas diplomatiques que se livrent les deux parties antagonistes. Dans une liste non exhaustive, l’on peut citer, les multiples sanctions annoncées contre notamment des officiers de l’armée et de la Police, l’attaque verbale subie par Tom Perriello, envoyé de Barack Obama à l’aéroport de N’dijili, ou encore l’expulsion de la RDC d’Ida Sawyer, cette représentante de Human Right Watch. Des incidents diplomatiques qui ont du répondant dont le dernier en date, est la petite humiliation infligée aux représentants diplomatiques congolais invités au congrès américain.

19 décembre = Carton rouge

Vous l’avez très bien compris. A l’opposition qui s’est muée à une forte résistance après avoir recruté d’anciens proches et défenseurs inconditionnels de Kabila regroupés dans le fameux G7 chapeauté par super puissant leader Moise Katumbi-, on a emprunté le jargon footballistique pour mener à bien l’opération « départ de Kabila ». Pour ce faire, on parle désormais des cartons. D’abord le jaune, synonyme d’avertissement dont le premier a été brandi en septembre occasionnant des violences sanglantes à Kinshasa, ensuite le second sorti en Novembre étouffé par un déploiement de la police déguisé en footballeurs d’un match interminable. Et maintenant, reste plus qu’à boucler la boucle, par le très attendu carton rouge à brandir selon l’opposition le 19 décembre comme pour marquer la fin de la période Kabila.

Médiation de la Cenco, gouvernement d’union, en essuie-glace

Face à une situation qui frôle le chaos, la solution pourrait peut-être passer par deux points susceptibles d’inverser la tendance.

D’abord, la formation du futur gouvernement d’union nationale dirigé par Samy Badibanga, comme Premier Ministre. Même s’il a été à nouveau récusé par l’opposition au regard de sa provenance ; le dialogue, sa publication et les attentes placées en lui devrait attirer détourner pour un temps l’attention et par ricochet retarder l’échéance. Mais ce n’est pas aussi garanti.

Puis, c’est le travail abattu présentement par la Conférence Episcopale Nationale du Congo qui s’est lancée dans une opération médiation et convergence des vues entre les camps de la Majorité et du Rassemblement. Jusque là, les nouvelles sont dans le bon. L’on se rapprocherait d’une note positive. Plus que positive d’ailleurs, puisque l’on annonce une très probable rencontre Joseph Kabila-Etienne Tshisekedi censée aplanir les divergences. Une chose est sûre, si elle a lieu et se boucle parfaitement, cette rencontre devrait être servir de tournant déterminant pour la suite des événements.

En tout état de cause, ce mois de décembre devrait être unique en RDC. En plus d’alimenter l’actualité, il écrira certainement une partie de l’histoire de la RDC.

© OEIL D’AFRIQUE
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